Opinion

Abandon du poulailler géant de Branges : une victoire pour l'élevage de qualité

En cette fin d’année où l’agriculture intensive a suscité à juste titre beaucoup de discussions, avec entre autres la ferme des 1000 vaches, la Saône et Loire a pour sa part eu la chance d’échapper à un poulailler géant qui aurait eu « l’honneur » d’être le 3ème élevage français toutes espèces confondues! La société Val Produits située à Branges souhaitait depuis 2010 étendre son usine d’élevage de poules pondeuses de 110 000 à 475 000 poules… Vœu autorisé dans l’été 2011 par un arrêté préfectoral, ceci malgré un avis défavorable du commissaire enquêteur. Mais coup de théâtre au mois d’Avril de cette année, Val Produits renonce d’elle-même au bénéfice de cet arrêté au motif d’une surproduction d’œufs en France (sans mentionner « catégorie 3 »…) et en juillet le Préfet prononce un arrêté d’abrogation de l’arrêté de 2011 autorisant l’extension !

 EELV salue le travail de l'association pour le respect de l’environnement (ARE). Son montage des dossiers, son recours au tribunal administratif et sa présence constante sur le terrain  ont abouti à cette excellente nouvelle. Pollution à l’ammoniac (70 tonnes/an), désinfectants (biocides) rejetés dans le milieu naturel, traitements très complexes des fientes à cette échelle, risques sanitaires sont parmi d'autres les nombreux problèmes dénoncés par l'ARE. Nous nous épargnerons tout ceci ! Et nous épargnons à 360 000 poules un long calvaire : Mâles broyés ou gazés au couvoir, puis pour les poussines, débecquage au laser afin d’éviter les blessures liées à la forte promiscuité (l’équivalent d’une feuille A4 par poule…ceci pendant un an), fractures des os, prise massive d’antibiotiques, lésions des pattes par le sol grillagé et pentu, privations comportementales de leurs activités innées. Selon un sondage,  90% des français sont favorables à l’interdiction de l’élevage en cage des poules pondeuses. Pourtant sur notre territoire national, 68 % des poules sont élevées en cage, 25% en bâtiments avec accès au plein air et 7% au sol (sans accès au plein air). Il est temps de se poser les bonnes questions sur l’élevage concentrationnaire (environnementales, sanitaires et éthiques).

 EELV71 se félicite de cet aboutissement favorable à l’identité de la Bresse, mais restera vigilant sur le respect des normes du poulailler existant (dénoncé en 2013), avec l’appui des associations environnementales et de bien-être animal.

Marie-Colin Cordier, porte-parole EELV 71.