Opinion

Pour l'Union des Entreprises de Proximité, "le projet de réforme des retraites va dans le bon sens mais doit mieux prendre en compte les professions libérales"

Communiqué de presse

Pour l’U2P, la France doit nécessairement s’engager dans un processus de réforme des retraites avec deux priorités majeures :

 

  • pérenniser et garantir cette forme de protection sociale mise en place après la seconde guerre mondiale, qui maintient la solidarité entre les générations et qui est indispensable à toute société ;

 

  • sauvegarder un niveau de pension permettant aux Français de vivre pleinement leurs années de retraite et de contribuer à la croissance économique.

 

Les grands axes de la réforme présentés par le Premier ministre répondent à ces objectifs. Ainsi, en dépit de certaines réserves, l’U2P salue l’équilibre général du projet et constate avec satisfaction que la plupart des revendications que ses représentants ont porté pendant deux années seraient prises en compte.

 

Compte tenu des spécificités de leurs régimes actuels les travailleurs indépendants étaient particulièrement en risque face à la réforme. Or, l’U2P a obtenu satisfaction sur plusieurs points.

 

L’assiette des prélèvements sociaux des travailleurs indépendants va être revue à la baisse de façon à annuler la hausse du taux de cotisation des artisans et commerçants (de 24,75% à 28,12%) induite par la réforme. Par contre, ces propositions sont insuffisantes pour amortir la hausse des cotisations applicables aux professionnels libéraux  (de 14% à 28,12% pour les avocats et les infirmières libérales notamment) et la baisse de leurs pensions. Un étalement sur 15 ans de l’application de la réforme ne permettra pas d’en limiter suffisamment l’impact.

 

Une négociation avec les représentants des professions libérales devra être conduite le plus rapidement possible afin de trouver des mesures complémentaires destinées à limiter la hausse de leurs cotisations et la baisse prévisible du rendement de leurs retraites.

 

Par ailleurs, l’U2P se félicite du relèvement à 1000 euros de la pension de retraite minimale, mesure qu’elle réclame depuis plusieurs années pour mettre fin à la situation de nombreuses personnes qui ont travaillé toute leur vie et qui ont la durée de cotisation requise mais qui se retrouvent avec quelques centaines d’euros pour vivre au même titre que des personnes éligibles aux minima sociaux.

 

Le maintien du système des carrières longues permettant à ceux qui ont commencé à travailler tôt de partir entre 60 et 62 ans est également une mesure de bon sens.

 

De même, la réforme prévoit de maintenir pour les travailleurs indépendants les réserves des régimes complémentaires.

 

L’U2P approuve la décision de confier la gouvernance du système de retraites aux partenaires sociaux. C’était la condition pour ne pas risquer une remise en cause des grands équilibres du système de retraite à chaque alternance politique et c’est la reconnaissance de la qualité de la gestion notamment de l’Agirc et de l’Arrco par les partenaires sociaux.

 

Ceux-ci auront la responsabilité de fixer par la négociation l’âge d’équilibre de départ à la retraite en deçà duquel la pension subira une décote et au-delà duquel un bonus sera au contraire appliqué. L’U2P a confiance dans les partenaires sociaux pour parvenir à trouver cet équilibre.

 

Dans ce contexte, l’U2P appelle les organisations à l’origine des grèves et des manifestations de ces derniers jours, à trouver d’autres formes de contestation qui ne soient pas de nature à limiter l’accès des Françaises et des Français aux entreprises de proximité, singulièrement en cette période de fêtes.

 

 

Selon Alain Griset, président de l’U2P : « Il est très important que notre système de retraite trouve les voies de sa pérennité et que l’entrée des travailleurs indépendants dans ce régime universel ne se fasse pas à leur détriment. Sur ces deux points, je considère que la réforme présentée par le Premier ministre est plutôt de nature à nous rassurer. Je m’engage à poursuivre pied à pied la concertation avec le Gouvernement et le parlement pour en améliorer les modalités de mise en œuvre, particulièrement pour les professions libérales. »