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L’inspiration débridée profite au CD flambant neuf de Jean-Paul Cara

L’inspiration débridée profite au CD flambant neuf de Jean-Paul Cara

Humaniste jusqu’au bout des ongles, l’artiste Jean-Paul Cara a empilé ses heures de gloire aux yeux du grand public à la fin des années 70. Par chanteurs interposés (Catherine Ferry, Marie Myriam, Jean Gabilou, Nicole) montés sur toutes les marches du concours de l’Eurovision, lui leur fournisseur de matières premières dans l’ombre. Il y a deux mois Jean-Paul a décidé de ne plus faire d’infidélités à ses fondamentaux en expulsant de son cortex cérébral « T.T.C. » (« Toute tendresse Comprise »), un album de 14 titres qui se veulent le reflet de son âme. Emotifs, du cousu main sonnant juste…

Le 10 mai à la télé

Le passé, aussi auréolé soit-il, reste le passé, inscrit en lettres d’or au fronton de son parcours, long et diversifié. Indéniable. Titillé par un énième sursaut créatif, Jean-Paul Cara, qui n’est pas homme à se reposer sur ses lauriers ad vitam aeternam, refait parler de lui en bien. Le substrat nourricier de ses mots, sa sensibilité musicale, son sens aigu de l’interprétation, ne sont guidés que par l’amour, l’amitié, la tendresse, ferments fleurant bon l’éclosion spontanée. « T.T.C. », c’est l’assurance d’une bulle, d’un no man’s land, où le saut dans l’inconnu est synonyme de poésie convaincante. Un moyen de s’en persuader : le samedi 10 mai Jean-Paul Cara sera à partir de 13h25 sur F.R.3, dans l’émission « Les grands du rire » avec Yves Lecoq en qualité de présentateur. Alors que le soir même le concours de l’Eurovision déroulera ses fastes…Accessible, chaleureux, simple, très attachant, Jean-Paul Cara confirme ci-dessous ces attributs.     

 

Depuis combien de temps n’as-tu pas sorti d’album ? 

« A partir de 1975, j’ai décidé de me consacrer complètement à l’écriture pour les autres chanteurs connus, et pour de jeunes interprètes comme Catherine Ferry, Marie Myriam Gabilou, Nicole et d’autres. »

Le dernier en date, sorti en février 2014, est-il annonciateur d’un renouveau ?

« Du renouveau peut-être, mais je pense que l’imaginatif, les émotions nous viennent de l’enfance que nous adaptons avec le temps. »

Combien d’années de carrière as-tu ?

« Ma véritable carrière en tant qu’auteur, compositeur, interprète, c’était à la Rose d’Or en 1967 avec un adieu. »

Les sentiments profonds comme l’amour, l’amitié, sont-ils élevés chez toi au rang d’une institution ?

« L’Amour et l’amitié sont ancrés en moi. C’est mon moteur. C’est mon moteur. Ecrire, c’est toujours un instant d’amour, et même si l’amour claque la porte, j’aime mieux souffrir d’amour que de n’avoir jamais aimé. Je dirais qu’après avoir aimé : il faut encore aimer. »

Ton éternelle jeunesse d’esprit est-elle la traduction de ton inextinguible foi en l’être humain ?

« Oui, je préfère avoir foi en la nature humaine ; je vais même plus loin, je pense que l’autre n’est que ce que lui envoie le regard qu’on porte sur lui. Je ne dirais pas que l’être humain est mauvais au départ, mais qu’il peut se laisser contaminer par le temps et la vie. Je suis très « Le Petit Prince », il faut savoir se laisser apprivoiser et apprivoiser l’autre. »

Quel est l’aiguillon qui te pousse à poursuivre contre vents et marées ?

« Tout simplement : mes Grandes Espérances qui sont notre lot quotidien. Ca nous vient de l’enfance, on veut devenir quelqu’un. Les grandes espérances, on en paie le prix, mais c’est une évidence, elles seront accomplies. »

Est-il plus jouissif d’écrire pour soi-même, ou pour les autres ? Serait-ce la cerise sur le gâteau que de composer et d’interpréter ?

« C’est un don de la vie, ça vient comme si on me soufflait la chanson, qui bien souvent vient des autres. Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’un chagrin d’amour, d’une joie, d’enfants qui pleurent qui n’ont rien dans leurs mains, ou chanter la vie faite de larmes et de joies. »

Que retenir de ta période faste de l’Eurovision ? Disposes-tu d’une recette particulière ?

« Je dirais que c’était l’espérance qui prenait forme et d’être tombé dans la bonne période populaire. Celle qui accordait l’opportunité aux auteurs-compositeurs de présenter des chansons pour le concours de chansons françaises, qui ouvrait la porte pour l’Euro. Surtout concours soumis à la vox populi, et c’était le public qui appelait SVP, et qui choisissait la chanson qui allait représenter la France et ce, durant trois dimanches. Quart de finale, demi- finale et finale. Je suis tombé au bon moment et j’irais plus loin, que personne dans le métier n’a cru en « L’Oiseau et l’enfant » imposée par la volonté populaire. C’est Mer Tilché mon ancien directeur artistique de chez Philips, qui l’a imposée chez Polydor. La chanson avec Marie Myriam a fait 6 millions de disques. Merci, merci le public, pour « 1.2.3 », seconde, « L’oiseau et l’enfant », 1ère, et Humanahum, 3ème. Hasard de la vie. Ma première chanson était 1.2.3. Mystère ? Je crois en l’incroyable. »

Comment expliquer la grande indigence des résultats français depuis cette période bénie des dieux ?

« Les choix sont faits par raison, par mode. Ils oublient l’essentiel, le concours de l’Eurovision est le concours Eurovision de LA CHANSON ! La mélodie est essentielle et fait chanter le monde par les adaptations. Je n’ai aucune recette particulière, pour moi la chanson obéit à des règles précises qu’heureusement personne ne connaît. Pour moi c’est une belle mélodie sur un beau texte qui vient du cœur et qui va au cœur, et un interprète qui met toute son âme, tout son cœur. »

Que pressens-tu, prévois, ou espères-tu pour le millésime 2014, et au-delà ?

« J’ai regardé derrière moi, heureux d’avoir semé du bonheur, je regarde devant moi, je repars en troubadour. Mon album  est bien accueilli, mes grandes espérances sont là, et j’y crois. Merci la vie… »

 

Pour en savoir davantage : www.jpcara.com

                                                                                                                Michel Poiriault