Chalon dans la rue

info-chalon.com donne la parole à Serge Calvier

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Serge Calvier vice-président de la Fédération Nationale des Arts de la Rue a lancé la rue en campagne pour informer le public de ce que sont les arts de la rue et pour les défendre face au Medef, Unedic, etc. Il parle de la Fédération, des Arts de la Rue et du nouvel accord Unedic, pour Info-Chalon.

Les Arts de la Rue

Les Arts de la Rue rassemblent diverses pratiques artistiques, c’est le plus populaire après le cinéma. Ils se développent depuis 40 ans. Ce sont 1000 artistes et compagnies, 2500 spectacles, 12 centres nationaux des arts de la rue (CNAR), 10 millions d’euros c’est-à-dire 1,5% seulement du budget dédié au spectacle vivant. Ils s’exportent dans toute l’Europe, et même dans le monde. Ils sont soutenus par les collectivités territoriales.

Les Arts de la Rue permettent le développement culturel territorial. Les spectacles se déroulent dans l’espace public, favorisent la mixité et le croisement des publics, l’échange et le dialogue entre artistes et populations.

C’est aussi un vecteur de développement économique. A travers les lieux de création et de diffusion, ils développent le maillage culturel autour de la commune et la vitalité économique des territoires (emplois, artisans locaux, associations…) Ils favorisent l’attractivité d’un territoire et génère de fortes externalités économiques grâce à la fréquentation élevée (sur 4 jours, 250.000 spectateurs à Chalon)

 

La Fédération Nationale des Arts de la Rue

La Fédération Nationale des Arts de la Rue se compose de 12 fédérations régionales et 400 adhérents. C’est la seule organisation professionnelle qui représente le secteur dans sa diversité. Elle suit 3 axes : la reconnaissance professionnelle du secteur, le développement de ses financements, équipes et outils, le dialogue avec l’ensemble des acteurs artistiques, culturels et les citoyens. La Fédération défend la liberté d’expression (à ce titre, Serge Calvier regrette l’intervention agressive d’un individu qui a empêché le maire de Chalon de prendre la parole à l’ouverture du festival : dans la rue, toute personne a le droit de s’exprimer, a fortiori la ville qui accueille le festival.) L’égalité culturelle, territoriale et sociale, t le libre accès aux pratiques artistiques amateurs. La fraternité portée par l lien social, la recherche de l’intérêt général et la défense du bien commun.

L’espace public doit être réapproprié par tous comme un lieu de partage et de rencontre, selon les principes de solidarité, de mutualisation et de co-construction.

 

Les propositions de la Fédération

Il est important pour la Fédération d’être là pour accompagner le mouvement de mobilisation et de contestation. La réforme de l’assurance chômage concerne tout le monde. Il faut informer, avec pédagogie plutôt qu’avec violence. Les Arts d la Rue port des messages et invitent à la réflexion dans leurs spectacles. La lutte va peut-être durer longtemps, mais au moins la manifestation a ouvert la concertation, c’est une petite victoire, car on a enfin le Medef, les signataires et la Fédération autour de la table. Ils découvrent la réalité du terrain du monde du spectacle. Depuis 2003, un comité de suivi s’est mis en place et a fait des propositions pour améliorer le régime assurance chômage mais ces préconisations n’ont même pas été étudiées par le gouvernement. Hollande y a participé avant d’être élu, Rebsamen a signé la charte avant d’être 1er ministre, mais depuis leur élection, ils ont mis cela de côté... Le nouveau système touche plus que les intermittents : tous les précaires, toute une série de métiers, plus nombreux qu’on ne le pense.

 

On propose de lier le régime des techniciens et des artistes car beaucoup d’artistes font des heures en techniciens selon les besoins des spectacles et les moyens. Cela simplifierait les calculs et les procédures. Un des gros problèmes de la nouvelle proposition de mai 2014 est le différé d’indemnisation, qui va plonger les chômeurs dans une précarité plus grande encore. Le gouvernement veut faire des économies sur le dos des intermittents et des précaires. Faire des économies était l’argument de 2003 et cela ne s’est pas réalisé : 11 ans plus tard, le déficit existe toujours, et pourtant le nombre de bénéficiaires n’a pas augmenté. On ne peut pas utiliser les intermittents comme bête noire, chaque fois qu’il y a un problème d’économie, faire une sorte de chantage.

 

Infos :

www.federationartsdelarue.org

www.rueencampagne.org

www.lartestpublic.fr

 

Propos recueillis par S.B.