Culture
Rencontre avec Jaime Andres Salazar, anthropologue, musicologue et professeur au Conservatoire du Grand Chalon
Publié le 16 Novembre 2015 à 12h13

A l'occasion du Temps Fort Colombie, infochalon.com a rencontré Jaime Andres Salazar, professeur depuis 5 ans au Conservatoire du Grand Chalon et à l'initiative de la création de son Département Musiques du Monde, le 1er en France, à proposer une formation diplômante
Combien de Temps Forts autour des musiques du monde, le Conservatoire du Grand Chalon, organise-t-il par an? Jusqu’à 2 ou 3 temps forts par an. Cette année, deux sont programmés : un Temps fort Colombie du 19 au 22 novembre 2015 et un Temps fort route de Soie du 27 au 29 mai 2016.
Comment se fait le choix des pays ou des thématiques que vous portez à l'honneur? Ce sont des envies ou des rencontres qui font que telle ou telle thématique sera mise à l’honneur. Elles peuvent également faire écho à l’actualité culturelle.
Jaime, tu privilégies le travail en partenariat, notamment pour ce Temps Forts Colombie avec La Bobine, LaPéniche et le Collectif Merecumbé, peux-tu nous en dire plus à ce sujet? C’est important de travailler en collaboration avec les autres structures, cela participe à une richesse, une complémentarité de notre action. A Chalon-sur-Saône, nous avons la chance que tous ces partenariats soient possibles, ce n’est pas toujours aussi évident ailleurs.
Quels sont les rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte? Tous ! (rires) Mais s’il ne fallait qu’en choisir deux : la séance spéciale du film El Abrazo de la Serpiente (L’étreinte du Serpent) de Ciro Guerra récompensé du Prix Art Cinema Award à la quinzaine des réalisateurs Cannes 2015. Le deuxième rendez-vous, à ne pas manquer, serait le concert du groupe PIXVAE, une première à Chalon-sur-Saône. Ensuite, ils enchainent plein de dates, partout en France.
Ce temps Fort Colombie est un peu particulier pour toi... Oui, bien entendu car je suis colombien. Depuis peu, je suis heureux d’être franco-colombien. C’est une fierté car je me sens pleinement appartenir à ces deux cultures. Deux fois par an, je me rends en Colombie pour donner des cours.
Ta passion pour la musique t'a conduit jusqu'à Lyon au Conservatoire, c'est bien cela? Oui, tout à fait. Je suis issu de la formation classique, je pratique le saxophone classique pour être plus précis et le Conservatoire de Lyon et la classe de Jean-Denis Michat sont le summum de ce que l’on fait dans la pratique de cet instrument. Je suis diplômé en saxophone classique et en musiques traditionnelles.
Est-ce l'anthropologie ou la musique a précédé l'autre? La musique depuis toujours a guidé mes pas. Lorsque je suis arrivé en France, tout était bien compartimenté. Il y avait d’un côté, la musique classique avec sa pratique professionnelle et de l’autre les musiques populaires traditionnelles pour s’amuser. Or, à un moment donné de ma vie la démarche s’inverse, je prends conscience de toute l’importance et de tout l’enjeu de ces musiques traditionnelles. L’anthropologie m’a poussé à m’interroger sur ma propre pratique. Aujourd’hui, je suis diplômé en anthropologie sociale de l’Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales.
Durant ce Temps fort Colombie, tu animes une conférence intitulée : « La musique colombienne dans le mouvement de la mondialisation » à qui s’adresse-t-elle ? Les Temps forts sont conçus pour s’adresser à tous. C’est un moment de découverte, de partage.
>>> Jaime Andres Salazar est anthropologue et musicologue (Centre Georg Simmel/ EHESS-UNAL). Membre de l'IRMM et professeur au Conservatoire du Grand Chalon. Fondateur, directeur et chanteur de l’orchestre La Matanga et du Caribe Bigband, musicien polyvalent, multi-instrumentiste (chant, percussion et saxophones), il possède une grande expérience dans le répertoire traditionnel/populaire latino-américain.
>>> Temps Fort Colombie du 19 au 22 novembre 2015. Renseignements : Tél. : 03 85 42 42 65 www.conservatoire.legrandchalon.fr
Crédit photo : Ivan Lopez



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