Culture
Bibliothèque Municipale de Chalon-sur-Saône – Temps fort « Libérez l’expression », rencontre avec deux dessinateurs de presse, Berth et Alex
Publié le 24 Janvier 2016 à 18h19

C’est une vingtaine de personnes qui se sont données rendez-vous samedi 16 janvier à 15h30 au Studio noir de l’Espace des Arts afin de rencontrer Alex et Berth, deux dessinateurs de presse ainsi que Guillaume Doizy, historien de la caricature, venus témoigner de l’évolution du métier après les attentats contre Charlie Hebdo et réfléchir ensemble sur les questions suivantes : peut-on rire de tout ? La culture est-elle vraiment efficace contre la barbarie ? Quelles sont les limites au métier de caricaturiste ?
[Extraits]
Le premier sujet débattu était de savoir comment tous avaient vécu la semaine de commémoration organisée afin de rendre hommage à Charlie Hebdo. Les trois invités ont exprimé le regret que cette commémoration n’était pas dans l’esprit Charlie Hebdo, « si véritablement ils voulaient rendre hommage, où était l’esprit libertaire de Charlie Hebdo ? a ajouté Berth. Guillaume Doizy a évoqué « une semaine de commémoration très paradoxale […] Ils ont donné la Légion d’Honneur à Charb parce qu’il est mort ce qui aurait été improbable de son vivant car Charlie Hebdo était régulièrement, par beaucoup, trainé dans la boue. L’attentat, cet événement malheureux, a modifié notre regard sur ce journal mais on n’a pas intégré l’esprit Charlie. Il y a eu une forme de récupération, de non-sens […] Charb et Honoré n’auraient jamais accepté cette Légion d’Honneur ».
A la question : qu’est ce qui a changé ? Alex observe depuis 2015 un véritable coup de projecteur sur son métier « Aujourd’hui avec ce qui s’est passé, tout le monde regarde par-dessus l’épaule des dessinateurs ». Alex dessine pour les lecteurs du journal « La Liberté », la ligne éditoriale de celui-ci est aussi la sienne, il s’adapte à son lectorat ; c’est pourquoi on ne peut pas vraiment parler d’autocensure mais « avec internet, les dessins font le tour du monde. C’est agaçant car sans les mêmes codes de lecture, un dessin peut ne pas être compris ou peut être mal interprété ». Il y a eu une évolution dans la reconnaissance de ce métier note Guillaume Doizy, en 1914, les dessinateurs de presse étaient considérés comme des artistes ratés, ensuite, ils deviennent des héros dont on dit d’eux qu’ils disent une certaine « vérité ». Selon lui, il y a « un phénomène collectif d’héroïsation ou de détestation mais c’est quand les Etats s’emparent des dessins et les soumettent à l’opinion qu’il y a des réactions. Internet seul ne suffit pas. »
A la question : « Qui choisit les sujets à traiter ? » Alex répond qu’il y a une relation de confiance entre lui, son lectorat et le Rédacteur en Chef. Il choisit donc ce qu’il a envie de traiter mais fait parfois plusieurs propositions de dessins. Berth dessinateur pour Siné Mensuel, Mon quotidien… revient sur la notion d’autocensure qui est un terme pas vraiment approprié lui semble-t-il, lui aussi s’adapte à son lectorat : « Dans la vie de tous les jours, je ne m’adresse pas de la même manière à un enfant qu’à un adulte. Je n’appelle pas cela de l’autocensure ». Ce qui est important pour Berth, c’est que son dessin fasse rire ou sourire : « C’est mon but premier, je n’ai pas forcément envie de faire réfléchir, d’être dans la critique ou de donner mon avis ». Toute autre approche pour Alex pour qui « le dessin peut donner un autre regard que le trait d’humour », par exemple son quotidien n’avait pas souhaité publier la photo de la mort de Kadahfi « le dessin a permis de rendre montrable une actualité qui ne l’est pas ». Difficile donc de parler d’une seule et même voix parce que chaque dessinateur à sa sensibilité. Les échanges avec les participants se sont poursuivis autour d’un verre de l’amitié.



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