Opinion de droite

Jean-Paul Emorine a interpellé Emmanuel Macron sur l'avenir d'AREVA NP et ne partage pas son analyse

Jean-Paul Emorine a interpellé Emmanuel Macron sur l'avenir d'AREVA NP et ne partage pas son analyse

Monsieur le Ministre,
La réorganisation de la filière nucléaire française passe par une étape importante : pour sauver AREVA qui connaît des pertes à hauteur de 7 Milliards d’Euros en 2 ans, l’Etat actionnaire a imaginé que la division réacteurs, AREVA - NP, serait reprise par EDF !
Une acquisition qui devrait coûter 2,5 Milliards d’Euros à EDF !
Mais l’Etat, actionnaire majoritaire des deux groupes - 85 % pour EDF 86 % pour AREVA - est prêt à apporter 1 ou 2 Milliards dans cette opération !
La recapitalisation d’AREVA, clef du sauvetage du groupe, à hauteur de 5 Milliards d’Euros, annoncée en janvier, donne la dimension de ce qui s’apparente pour beaucoup à un scandale industriel d’Etat.
La situation financière fragile d’EDF qui n’a pas su sortir du modèle du monopole pour s’adapter à la concurrence fait que nombreux sont ceux qui estiment qu’EDF est en difficulté.
Les syndicats d’EDF jugent que la « maison » n’a plus les moyens de reprendre son ancien fournisseur.
Alors comment ne pas s’interroger sur la stratégie de l’Etat actionnaire, de court terme, privilégiant souvent la paix sociale aux réalités de l’économie ! Monsieur le ministre, je vous cite : « Ces dernières années, « l'État actionnaire a été trop court-termiste » dans sa stratégie à l'égard d'EDF ».
Ma question : Monsieur le Ministre, que comptez-vous faire définitivement ?

M. Emmanuel Macron, ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique
Si l'État actionnaire avait eu une vision court-termiste, nous aurions continué à cacher les problèmes, comme cela s'est fait jusqu'alors, à jouer avec Areva contre EDF. Nous avons décidé, nous, une réorganisation de la filière, mais ses résultats ne se verront pas sous cette mandature...
Fukushima et le basculement des marchés mondiaux, le désalignement d'EDF et Areva, de périlleux investissements à l'étranger lui ont coûté cher.
Nous engageons Areva à se diversifier - dans les voies où elle dispose d'un vrai savoir-faire ; nous organisons un plan d'économies en diminuant les effectifs et les coûts et amorçons sa recapitalisation. Bref, nous menons une véritable stratégie de long terme, qui réduira les risques et donnera à l'entreprise et à la filière nucléaire des perspectives internationales et nationales.

M. Jean-Paul Emorine
Monsieur le ministre, merci de votre réponse, mais je ne partage pas votre analyse. L’Etat actionnaire majoritaire à plus de 85% n’est pas stratège ! L’occasion vous est donnée de créer un leader mondial de l’énergie nucléaire avec le pôle nucléaire de Bourgogne.
Les investisseurs étrangers sont seuls à même d’en faire un leader mondial.
Aujourd’hui vous avez fait le choix de faire payer les erreurs de stratégie de l’Etat, par le contribuable ou par les consommateurs, entreprises et particuliers.