Opinion de droite

ALSTOM : Les vérités de François Sauvadet

Après le choc de l’annonce de la restructuration du site historique d’Alstom, à Belfort, mercredi dernier, l’exécutif s’agite dans tous les sens pour espérer sauver ce qui peut l’être. Un branle-bas de combat médiatiquement orchestré, une multiplication des réunions et tables rondes en tous genres, une explosion de communication qui tranchent avec l’inertie coupable des derniers mois.
Enfin, serait-on tenté de dire. Qui peut en effet croire que le Gouvernement de M. Valls n’a rien vu venir ? Au mieux, l’Etat actionnaire serait d’un dilettantisme coupable. Au pire, il serait incompétent.
Le dossier est pourtant dramatique. 400 emplois directs sont en jeu. Des centaines d’autres indirects. Autant de familles qui ne savent pas de quoi demain sera fait. Autant de compétences gâchées. Tout un bassin d’emploi, toute une filière, toute une région sont en effet impactés par cette stratégie industrielle.
Trop occupé à monter sa start-up, Monsieur Macron n’a rien vu, rien entendu et a fini par abandonner opportunément son poste. François Hollande dit tomber de l’armoire en apprenant qu’un groupe, dont l’Etat détient pourtant 20% de l’actionnariat, compte fermer un site de production. Tout ça pour préserver des camarades socialistes alors en campagne pour les régionales…
Face à ce désastre pour le tissu économique de notre région, on ne peut qu’être effaré devant tant d’amateurisme de la part de nos gouvernants !
Election présidentielle oblige, le candidat Hollande semble soudainement trouver un intérêt au sujet. Soucieux de faire bonne figure devant une opinion publique particulièrement attentive, après le fiasco de Florange, en 2013, il promet ainsi que l’activité ferroviaire d’Alstom sera maintenue à Belfort. Jusqu’à quand ? Mai 2017 ? Alstom l’a déjà garanti…
Et les solutions envisagées par l’exécutif pour sauver Alstom Belfort semblent toutes des pis-aller, voire des remèdes homéopathiques totalement inadaptés quand une chirurgie lourde s’impose.
Ainsi, quand bien même elles auraient l’argent, les Régions ne viennent aucunement au secours d’Alstom Belfort en achetant des TER. Le site ne prend pas part à leur fabrication.
Les comptes de la SNCF n’autorisent certainement pas non plus de passer à nouveau des commandes forcées, inutiles, de motrices TGV à Alstom, pour rendre service à un Président en campagne. Ce n’est pas aux clients de la SNCF ou aux Français de payer une nouvelle fois la facture des errements de Monsieur Bricolage et de sa boîte à outils trouée !
A la tête de l’Etat et de la Région Bourgogne-Franche-Comté, la gauche dispose de tous les leviers économiques et de formation disponibles pour trouver une solution. Elle doit s’en servir, plutôt que de nous resservir de sempiternelles incantations. Action, plutôt que réaction.
Il existe un avenir pour Alstom à Belfort dès 2018. C’est le berceau du TGV. Il doit participer au programme TGV du Futur dès le lancement de sa phase R&D, puis à la production. Le tissu industriel, économique, la recherche au niveau local, sont autant de forces pour notre territoire.
D’ici là, les ministres devraient éviter de se prendre pour des patrons. Quant à François Hollande, il n’est décidément pas PDG.
C’est plutôt d’une vision nouvelle sur le fret ferroviaire dont Asltom Belfort et l’ensemble de notre pays pourraient bénéficier à moyen terme, voire à court terme. Ce secteur est totalement à l’abandon alors même qu’il a un rôle fort à jouer dans l’atteinte de certains objectifs fixés par la COP21.
Véritable axe logistique, la Bourgogne Franche-Comté voit le transport de marchandises par route exploser sur son territoire. Avec toutes les questions et contraintes que cela soulève, tant environnementales que structurelles.
Les équipiers socialistes de Mme Dufay et leur « Région d’avance » devraient pouvoir trouver là une source d’inspiration pour enfin passer de la parole aux actes.

Président du groupe de l’Union des Républicains, 
de la Droite et du Centre du Conseil régional 
de Bourgogne Franche-Comté