Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - « Quand il ne boit pas, il est gentil » a-t-elle déclaré aux enquêteurs. Et quand il boit ?
Publié le 18 Septembre 2020 à 09h08

Eh bien quand il boit ça fait mal, et ça a tourné à l’horreur les 14 et 15 septembre. Des scènes incroyablement violentes, augmentées d’une pointe de sadisme. Le 15, la police l’a arrêté. Il arrive directement du commissariat, sous escorte, pour être jugé à l’audience des comparutions immédiates ce jeudi 17 septembre.
« La volonté de maîtriser la vie de l’autre, dans le droit de vie ou de mort »
« J’ai reconnu les faits et je les regrette » dit-il d’emblée à la présidente Caporali. Il regrette mais il est allé loin dans « la volonté de maîtriser la vie de l’autre, dans le droit de vie ou de mort qui fait de l’autre un objet » comme dit Angélique Depetris, substitut du procureur, qui ajoute : « ce droit de vie et de mort, madame l’a vécu de très près ». Le prévenu est né au Mans en 1992. Il est venu vivre à Chalon lorsqu’il est tombé amoureux de la victime. Ils sont donc ensemble, collés par des sentiments aussi passionnels qu’immatures, c’est ce qu’on en comprend, et cela entraîne des scènes de violences réciproques, dit-il. Ça se peut, leur relation était « toxique » dit maître Dijoux qui le défend. N’empêche que la victime de « 5 à 6 étranglements au cours des 18 mois » qu’ont duré cette histoire, eh bien c’est elle. Le rapport de force se lit sur les bras nus du jeune homme assis dans le box.
« J’aurais mieux fait de te tuer, on aurait gagné du temps »
Le 15 septembre, des riverains appellent la police : rue d’Autun une femme crie à l’aide. A l’arrivée de la police, son chéri est en train de la plaquer contre la porte d’un garage, une main collée sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Il sent l’alcool, et, alors que les policiers le contiennent, lance à la fille : « Si j’avais su que ça se passerait comme ça, j’aurais mieux fait de te tuer, on aurait gagné du temps. » Ils s’étaient séparés en juin, elle l’avait voulu, puis plus ou moins se revoyaient. Lui, il aurait trop voulu devenir papa, mais ça n’avait pas marché, et sans doute les étranglements successifs avaient-ils fini par étouffer tout désir en elle. Le 15, il a picolé puis lui a demandé de passer. Ils auraient évoqué cette affaire de grossesse espérée, elle lui aurait dit qu’elle avait « perdu le bébé ». « J’étais pas au courant », dit-il à la présidente.
« J’ai pété les plombs dans ma tête »
L’amertume de cette relation, qui n’en finit pas tout en étant terminée, l’envahit tout entier et la rage l’emporte. « Toutes les femmes sont les mêmes, des salopes. » Il se lève, va fermer la porte de son domicile à clé, puis se ravise et dit à la jeune femme qu’elle a « cinq minutes pour partir », sinon, « il la détruit ». Sa manœuvre évoque ce gibier qu’on apporte sur le terrain de chasse dans une cage et qu’on libère uniquement pour pouvoir le tuer, car à peine s’est-elle enfuie qu’il la poursuit et la rattrape. Il résume le tout ainsi : « J’ai pété les plombs dans ma tête. » Il les a pétés à deux reprises en deux jours car la veille, il la croise dans la rue. Il est ivre, d’alcool et de passion (il existe de mauvaises passions), il sort un cutter de son bleu de travail, le place d’abord sur la nuque de la fille, puis la plaque contre un mur et menace le ventre de la jeune femme. Un homme qui passe lui crie de la lâcher. Il la lâche, elle s’affaisse, on appelle les pompiers.
« Grande détresse morale »
Il regrette amèrement et nul n’a de raison d’en douter, pour autant, dit maître Marceau pour la victime, « elle sera traumatisée pour un bout de temps ». Elle demande 1 euro symbolique pour la reconnaissance de ce qu’elle a subi. Pour l’avocat, le problème du prévenu semble profond, « l’alcool n’a pour effet que de désinhiber un comportement enfoui ». Maître Dijoux, pour le prévenu, tempère le portrait sans appel de son client, par sa « grande détresse morale » et « une peur panique de l’abandon » : « Oui, il a posé le cutter contre sa nuque et contre son ventre, mais finalement il le retourne contre lui ». Il avait commencé à se scarifier. La présidente s’assure qu’il a intégré que cette histoire-là était vraiment terminée cette fois-ci, il répond « oui je l’accepte », alors que les regards qu’il lance à cette ex-amoureuse pendant le délibéré et le « je t’aime » muet qu’il forme de ses lèvres après avoir baissé son masque, racontent autre chose. Comme dit maître Dijoux, « c’est complexe ».
Le parquet requiert l’interdiction de paraitre à Chalon
La procureur requiert 18 mois de prison dont 6 mois seraient assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans. Elle requiert également l’interdiction de paraître à Chalon-sur-Saône, afin que la jeune femme puisse y vivre sans risquer de le croiser dans une rue ou une autre. Tout le monde s’accorde sur la nécessité de soins.
Peine mixte, aménagement ab initio
Le tribunal déclare le jeune homme coupable et le condamne à une peine de 18 mois de prison dont 10 mois sont assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, obligation de soins, interdiction de contact avec la victime ainsi que de paraître à son domicile, il doit lui payer l’euro demandé. Le tribunal aménage ab initio (immédiatement) la peine des 8 mois de prison ferme, par le port d’un bracelet électronique, ordonne l’exécution provisoire : dès cet instant, tout contact avec la jeune femme serait une violation de son sursis, il pourrait être alors incarcéré.
Florence Saint-Arroman



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