Faits divers
ASSISES DE SAONE ET LOIRE - Catherine de Conto condamnée à 16 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son fils
Publié le 18 Décembre 2020 à 19h09
Dernier jour du procès devant la Cour d’assises de Saône-et-Loire de Catherine de Conto, accusée d’avoir tué son fils de 8 ans, Luca, dans la nuit du 4 au 5 février 2018. Clémence Perreau, avocat général a requis une peine de 25 ans de réclusion criminelle et un suivi socio-judiciaire pendant 10 ans.
Parties civiles : la fille de l’accusée et l’association Enfance et Partage
Maître Ravat-Sandre prête sa voix, ce vendredi 18 décembre en toute fin de matinée, « à ceux qui ne parlent pas encore, ou qu’on traite de petits menteurs parce que les adultes, c’est bien connu, ne mentent jamais. » Elle plaide au nom de la fille aînée de l’accusée, la sœur de Luca, et aussi pour l’association Enfance et Partage. Lentement, d’un ton ferme et paisible à la fois, l’avocate fait revivre aux jurés quelques épisodes du drame. Lentement et d’une voix égale, elle décrit ce que la mère met en scène après avoir ôté la vie à son petit, pour qu’on en ressente le long temp, et qu’on sache que son appel au 18 n’était qu’un outil au service de sa stratégie.
« Une part d’égoïsme de la part des adultes qui pensent à leurs désirs mais pas aux besoins des enfants »
Sans pathos ni trémolo, l’ancien bâtonnier évoque les lésions dans la bouche de Luca, blessé par ses propres dents, tant la pression exercée sur sa bouche ne lui laissait aucune chance. Le décès est survenu en quelques minutes. Au sujet du père « non confirmé » qui certes a pu émouvoir à la barre hier mais qui n’avait entrepris « aucune démarche » (ne serait-ce que de recherche de paternité) : « Il y a là une certaine part d’égoïsme de la part des adultes qui pensent à leurs désirs, à leurs non-désirs aussi, mais pas aux besoins des enfants. Et puis cette grande sœur, cash, fragile, « elle n’a pas caché ses difficultés », « elle ne méritait pas qu’on la mette en cause ». Que demande-t-elle aujourd’hui ? « J’attends que justice soit rendue à Luca. »
« Elle savait très bien que c’était elle » dit l’avocat général
« La position de madame de Conto a été dévastatrice. De nombreux professionnels ont mobilisé une énergie considérable pour résoudre cet homicide. Madame a fait obstacle à la manifestation de la vérité. » Clémence Perreau, avocat général, prend ses réquisitions, revient sur la procédure qui démarre sur un appel au 18, le 5 février à 1h20, les incohérences, la scène de crime maquillée, etc. Mais l’axe principal ici c’est que l’accusée savait parfaitement ce qu’elle avait fait, dès le début. Par exemple, une écoute téléphonique : La fille aînée exprime son désarroi de la mort de son frère de cette façon, étouffée, il a pu souffrir, etc. Sa mère rétorque spontanément : « Mais il n’a pas crié ! » C’était déjà un aveu, dit l’avocat général, qui évoque aussi les témoignages de l’oncle et de la tante qui ont hébergé Catherine de Conto après le crime, qui ont raconté une femme « souriante, qui cuisinait, sortait avec ses amis », « pour moi le décès de son fils n’a pas impacté son quotidien » a dit son oncle.
Peine requise : 25 ans de réclusion criminelle et 10 ans de suivi socio-judiciaire
Clémence Perreau cite la sœur aînée de l’accusée qui s’étonnait : Catherine n’a jamais exprimé de rage contre les supposés cambrioleurs. « Elle savait bien que c’était elle, et sa volonté de tuer découle de la violence du geste contre son fils. De plus il s’écoule au moins 50 minutes entre l’asphyxie volontaire de Luca, et l’appel au 18. » Sur le premier épisode de la couette qui empêchait l’enfant de respirer, tel que rapporté par la fille de l’accusée : « Un acte criminel est toujours le fruit d’un long processus. » L’avocat général souligne que « madame de Conto c’est madame Tout le monde, mais en apparence, car en tant que mère, si elle fait ce qu’il faut faire, si elle s’adapte, elle a néanmoins beaucoup de difficultés à investir son enfant avec une réelle affection. » Elle revient sur la froideur affective de l’accusée, laquelle se tient tête baissée, ne regarde pas la magistrate qui parle, y compris quand celle-ci requiert contre elle une peine de 25 ans de réclusion criminelle, assortis de 10 ans de suivi socio-judiciaire.
« Pour elle c’était une question de survie, elle a enfoui la réalité pour ne pas s’effondrer »
« Elle ment pour échapper à la réalité de ce qu’elle a fait ! » Maître Esteve plaide les aveux comme un facteur atténuant ou au moins rassurant, il éteint les conséquences du mensonge en disant que « personne ne l’a crue, ça ne tenait pas la route. Pour elle c’était une question de survie, elle a enfoui la réalité pour ne pas s’effondrer. C’est pas son image qu’elle protège, enfin, bon sang ! » Et pour convaincre, elle dit n’importe quoi. « Cette réalité n’était pas dicible. » Ses aveux sont un premier pas, continue l’avocat, il reste beaucoup à faire, bien sûr dont, surtout, comprendre ce qui s’est passé, l’alchimie psychique qui a mené à cet acte épouvantable. Je pense que sa dépression était bien plus profonde qu’il n’y paraissait. »
L’avocat rappelle que l’expert psychiatre est formel : pas de dangerosité criminologique chez l’accusée
La défense bagarre sur le quantum de la peine, du coup l’avocat passe en revue les différentes formes d’infanticide, revient sur l’affaire dite Chabrier, l’affaire de ce père qui a tué sa fille, à Marmagne, en 2015. La petite devient un bébé dans son landau et l’avocat mime, à grand renfort de gestes amples et brutaux, le meurtre avec un couteau qui tue le bébé, « dans son landau ». Nous sommes au théâtre, voire presque au cinéma dans la scène de Psychose et ça met de l’ambiance. L’idée c’est de déplacer le sommet de la gravité du geste sur d’autres. L’accusée, ici, a commis « un geste avec une grosse dose d’irrationnel, un geste irruptif. » L’avocat rappelle opportunément que l’expert psychiatre est formel : pas de dangerosité psychiatrique ni criminologique chez madame de Canto. Ce meurtre est une histoire de famille.
L’affaire Fiona convoquée comme mètre étalon : la mère a pris 20 ans
La plaidoirie de maître Cabannes ferme le cortège, l’avocat passe la seconde couche. Rappelle la règle du doute qui doit bénéficier à l’accusé. Certes nous n’avons pas de doute sur la culpabilité de l’accusée, mais pourquoi elle a tué son enfant, nul ne le sait. On fait des hypothèses, rien de plus. Il décrit sa cliente comme insérée professionnellement, elle a une famille autour d’elle, elle a des relations sentimentales et des enfants, mais elle porte aussi une fracture : une dépression, bien plus grave qu’on le croyait. « C’est comme un cancer qui la ronge. On s’aperçoit qu’elle est très seule. Sa souffrance, on a tous pu la ressentir. Vous avez tous pu souffrir dans vos vies, imaginez cela décuplé. » Sur la mère qu’elle était : « Elle a essayé de bien faire. » Puis, rongée par une dépression qui la détruisait petit à petit, « elle a tué son enfant », dans « un acte éruptif qui relève de soins ». « Or vous ne jugez pas un crime, mais une personne. » Derechef l’affaire Fiona est citée pour servir de mètre étalon : c’était pire, et les peines furent de 18 et 20 ans.
Vers 16h30, la Cour se retire dans la salle des délibérations. Le verdict sera rendu dans la soirée. L’accusée a eu la parole en dernier. « Je demande pardon à ma famille, à ma fille, à tous les gens que je connais, à la police, à tous les gens qui se sont investis dans cette affaire… Je demande aussi… enfin… non, c’est tout. »
ACTUALISE - Il est 22h35 quand l'énoncé de la peine tome ce vendredi soir à Chalon sur Saône. La Cour d'Assises de Saône et Loire Comdamne Catherine de Conto à une peine de 16 ans de réclusion criminelle pour avoir donné la mort à son fils en février 2018.
Florence Saint-Arroman



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