Opinion de droite

REGIONALES - Pascal Grappin, figure de proue de l'UDI en Côte d'Or, réaffirme son opposition "à toute passerelle vers l'extrême droite" et l'alliance Platret-Debout la France

"Il est important de montrer à nos concitoyens qu’il y a une autre voie que celle qui attise les peurs, qui les renforce, les encourage. Il est tout à fait possible d’apporter des solutions aux problèmes qui sont posés sans encourager les peurs" réaffirme Pascal Grappin.

Communiqué de la fédération UDI de Côte-d'Or 

J’ai réuni dernièrement le conseil départemental de l’UDI Côte d’Or. L’ensemble des membres présents m’a manifesté son total soutien dans le choix que j’ai fait il y a quelques semaines. Je tiens à les remercier vivement. Il est vrai que mon engagement politique a toujours été guidé, quel que soit mon mandat, par mes valeurs humanistes, européennes, sociales et libérales.

Depuis toujours je n’ai jamais joué avec les peurs de nos concitoyens, je n’ai jamais encouragé ces peurs, j’ai toujours cru et je le crois encore plus aujourd’hui, où nous traversons collectivement une période difficile, en la force de l’engagement politique de ceux qui montrent un chemin à nos concitoyens, à l’engagement de ceux qui expriment un projet d’avenir, de progrès, de justice. Il est important de montrer à nos concitoyens qu’il y a une autre voie que celle qui attise les peurs, qui les renforce, les encourage. Il est tout à fait possible d’apporter des solutions aux problèmes qui sont posés sans encourager les peurs.

C’est cet état d’esprit qui m’a guidé et qui continuera à me guider.

C’est pourquoi l’accord politique en Bourgogne-Franche-Comté, l’alliance politique entre Gilles Platret et Nicolas Dupont-Aignan Président de Debout la France pose un vrai problème de conscience politique pour la fédération UDI de Côte d’Or et pour moi.

Je reconnais que certains responsables politiques s’en accommodent très bien. Ce qui me choque le plus, et le mot est faible, c’est que ce sont les responsables et les élus nationaux de l’UDI qui s’en accommodent le mieux alors qu’ils devraient tous être vent debout.
- Comment font-ils avec leur conscience ?
- Comment peuvent-ils accepter, eux qui sont censés être les défenseurs de l’Europe, d’être associés au Président des souverainistes qui veut dénoncer tous les traités européens ?
- Comment peuvent-ils travailler avec celui qui aurait été le premier ministre de Madame Le Pen en cas de victoire en 2017 et qui aujourd’hui est déjà engagé dans la présidentielle de 2022 avec un programme très proche de celui de Madame Le Pen ?

Je cherche encore les réactions des responsables et élus nationaux de l’UDI. Mis à part Michel Zumkeller Député du Territoire de Belfort et Dominique Vérien Sénatrice de l’Yonne, qui eux deux ne sont pas du tout gênés par cette alliance tous les autres sont aux abonnés absents. Je ne sais pas si ce sont les effets de la COVID ou les conséquences du télétravail mais tous les autres sont aux abris.

L’UDI régionale se trouve associée à Debout la France et les responsables nationaux se taisent.

Qui pouvait l’imaginer ?

Ils sont devenus fous.

Certains de mes amis me disent qu’ils ne sont pas fous qu’ils sont réalistes et qu’ils font passer leur intérêt électoral avant la défense des valeurs auxquelles ils croient.

Pour moi c’est pire que la folie. C’est le déni de l’action publique, le déni de l’action politique. Heureusement d’autres responsables politiques LR ont réagi et pas les moindres.

Gérard Larcher, le Président du Sénat, je le cite. "J'ai moi-même dit à Gilles Platret ce que j'en pensais, que ce n'était pas mon choix, il m'a entendu, nous verrons bien".

Damien Abad, le Président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, le patron des députés LR qui a déclaré.
« Je le dis très clairement : je suis contre tout accord politique avec Debout la France présidé par Nicolas Dupont-Aignan qui devait être le premier ministre de Marine Le Pen, c’est inacceptable, le combat contre le RN doit être total ».

Eric Woerth, député, Président de la commission des finances à l’Assemblée Nationale, qui interrogé sur la situation en Bourgogne-Franche Comté a clairement dit « je ne valide pas du tout l'accord entre Gilles Platret, maire LR de Chalon-sur-Saône et Debout la France. Je ne souhaite pas avoir ce type d'alliance. Je n'ai rien à voir avec Debout la France parce que ce ne sont pas mes idées ».

Je ne suis pas souverainiste, ce n’est pas mon engagement, ce ne sont pas mes idées, ce ne sont pas mes valeurs. J’ai encore en mémoire les images de Monsieur Dupont-Aignan aux côtés de Madame Le Pen en 2017.

Cette alliance avec des souverainistes d’extrême droite, je la rejette, comme Monsieur Wauquiez en région Auvergne Rhône Alpes qui lui n’a pas saisi la main tendue par Monsieur Dupont-Aignan.

Je m’interroge aujourd’hui.

Pour gagner, de quoi serait capable au soir du 1er tour le candidat qui aurait fait alliance avec Debout la France avant le 1er tour ?

C’est une vraie question.

Surtout quand on se remémore les propos de Monsieur Eric Ciotti, président de la commission nationale d’investiture du parti LR, ami de Monsieur Platret, qui a déclaré dernièrement « Ce qui nous différencie globalement du Rassemblement National c’est notre capacité à gouverner ! »

Dans ce contexte il n’était vraiment pas sain de faire cette alliance qui peut être demain une véritable passerelle avec l’extrême droite.

Concernant les élections départementales, dans un souci de cohérence l’UDI Côte d’Or n’accorde pas son investiture et n’apporte pas son soutien aux candidats qui figureront sur la liste qui a fait alliance avec Debout la France aux élections régionales.

Aucun des candidats aux élections départementales présents sur cette liste ne peut se prévaloir de l’investiture ou du soutien de l’UDI Côte d’Or.

J’ai bien parlé d’investiture et de soutien puisqu’à l’UDI les élections départementales relèvent du ressort de la fédération départementale. C’est clair et précis.

Tous les binômes « La Côte d’Or passionnément » peuvent se prévaloir de l’investiture et du soutien de l’UDI Côte d’Or sauf et je dis bien sauf, les binômes dont un des membres figure sur la liste qui a fait alliance avec l’extrême droite.

Pascal Grappin
Président de l'UDI Côte-d'Or