Chalon sur Saône

Rassemblement de soutien à des familles déboutées du droit d'asile devant la sous-préfecture de Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 10 Novembre 2021 à 06h00

Rassemblement de soutien à des familles déboutées du droit d'asile devant la sous-préfecture de Chalon-sur-Saône

Mardi matin, un rassemblement de soutien à sept familles déboutées du droit d'asile a eu lieu devant la sous-préfecture. Plus de détails avec Info Chalon.

Le collectif Chalon Solidarité Migrants invitait ce mardi 8 novembre à partir de 9 heures la population à soutenir sept familles déboutées du droit d'aile reçues dans la matinée par Olivier Tainturier, sous-préfet de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône «pour leur signifier leur mise à la rue».


Sept familles, quatre familles et trois personnes majeures pour être exact, qui se trouvant en France depuis de nombreuses années.

Plusieurs fois assignées à résidence pour être expulsées, toutes ces personnes sont désormais sommées de quitter le logement où elles sont hébergées, que ce soit chez ADOMA, dans un Centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) ou avec le Programme d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile (PRAHDA).


Parmi ces familles, se trouvent entre autres des Arméniens du Haut-Karabagh (Artsakh) ou des Tchétchènes.


«Nous rentrons dans la période hivernale et ils vont mettre des femmes, des hommes et des enfants à la rue!», réagit Jacques Tatreaux des Accompagnants au Commissariat.


D'autres convonvocations du même type sont tombées ou doivent tomber à Autun, Mâcon et Charolles. 


Le sous-préfet leur a proposé de quitter leur logement dans les plus brefs délais et contacter l'Office Français de l4Immigration et Intégration (OFII) en vue d'un départ aidé.


«Et tant bien même si ces familles voulaient retourner dans leur pays d'origine, où seule la mort les attend, tout accueil là-bas leur est refusé», nous explique Aline Mathus-Janet, la présidente de la section Chalonnaise de la Ligue des droits de l'Homme.


«Tout le monde doit être logé, c'est le devoir de l'Etat! D'ailleurs : "Personne à la rue!" claironnait il y a pas si longtemps Emmanuelle Wargon, la ministre du logement, mais pas de trêve hivernale pour ces personnes appelées "indues". C'est une loi inique de 2015 qui couvre cette décision», poursuit-elle.


Sur les sept familles, une personne accepte un retour volontaire, une autre ne peut être renvoyée (elle devra trouver une promesse d'embauche, apprendre le français et demander la régularisation), une famille, qui a un membre avec de graves problèmes de santé et hébergée jusqu'en mars, doit trouver une solution par la suite et une autre a l'espoir que son dossier soit réétudié.


Quant aux autres, elles ont l'obligation de répondre  à la convocation de l'OFII, «avec menace imminente d'être sortis par la Police», précise Jacques Tatreaux. 


Si elles refusent de se rendre à l'OFII, elles seront directement expulsées.


Une cinquantaine de personnes ont répondu présent à l'appel du collectif.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati