Agglomération chalonnaise
Violences faites aux femmes : rejoignez-nous mercredi à 13 h !
Par Nathalie DUNAND
Publié le 20 Novembre 2021 à 08h00 , mise à jour le 23 Novembre 2021 à 10h32
« T’as intérêt de faire ce que je te dis… » : ça peut commencer par des mots de domination, et ça grimpe dans les tours. Parfois les victimes n’osent pas porter plainte, parfois elles sont dans le déni. Mais toujours, elles ont besoin qu’on les aide. Le Planning familial 71 de Chalon vous donne rendez-vous ce mercredi 24 novembre, place de Beaune, à partir de 13 h, pour porter ensemble une juste réponse. Venir, c’est déjà agir.
Distinguer conflit et violence : le premier pas
« Putain, c’est immangeable ! T’es même pas capable de faire la bouffe, connasse ! Tiens ! Prends-la celle-là, tu l’as bien méritée ! C’est toi qui me pousses à sortir de mes gonds ! Alors, te plains pas, en plus. Arrête tes jérémiades parce que ça va encore tomber ! »
Non, ce n’est pas un mauvais sketch, pas non plus un conflit ordinaire d’un couple normal. C’est bien au-delà. C’est la spirale infernale de la violence intraconjugale.
C’est le quotidien de certaines femmes.
Juste un scénario parmi tant d’autres, parce que l’emprise d’un conjoint prend toutes les formes de la domination : l’humiliation (t’as vu à quoi tu ressembles ?), la dévalorisation (t’es même pas capable de…), la contrainte, la menace (t’as intérêt à faire ce que je te dis…), l’isolement psychologique (personne d’autre te comprend comme moi).
Dans un couple « totalitaire », la domination est unilatérale : c’est toujours le même qui est violent en mots, en gestes.
C’est ce qu’explique clairement Ernestine Ronai dans une vidéo sur le collectif #NousToutes ici.
Distinguer conflit et violence est le premier pas.
Car la violence se déguise sous des airs multiples, dans la sphère privée ou publique : au travail (les propos à connotation sexuelle répétés, qui humilient), dans la rue (injure sexiste ou sexuelle), sur les réseaux sociaux. Jeu pervers qui ne dit pas son nom.
Les freins à la lutte contre les violences faites aux femmes
Ils sont nombreux, les freins qui empêchent d’agir contre ces violences, les laissent s’installer puis grimper inévitablement dans l’échelle du « violentomètre » (il vous sera distribué et expliqué au stand mercredi 24 novembre). Le déni de la victime d’abord, qui banalise les faits, refuse de porter plainte. La transmission des plaintes à la police, puis à la justice.
Des chiffres des violences, selon le collectif Nous Toutes :
En France, en 2019 : 152 femmes sont mortes, tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint (féminicides).
94 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol par an.
32 % des femmes ont subi du harcèlement sexuel au travail.
17 % des adolescentes ont déjà subi du harcèlement sexuel en ligne.
30 % des auteurs avaient été condamnés pour des faits de violence.
29 % des plaintes ne sont pas transmises au procureur par la police.
70 % des plaintes communiquées à la justice sont classées sans suite.
Faut-il baisser les bras ? Ou changer le système ?
Agissons
Il faut d’abord s’informer : victimes, proches, voisins, nous pouvons tous être témoins un jour… L’aveuglement volontaire est une acceptation tacite.
À Chalon, le Planning familial reprend de la vigueur. La jeune Élisa Perret est nommée coordinatrice depuis septembre. Aidée des bénévoles de cette association, une action est menée mercredi 24 novembre sur la place de Beaune, organisée avec le collectif Nous Toutes 71. Des stands de prévention contre les violences faites aux femmes vous donneront de quoi vous emparer du sujet, en comprendre la réalité, l’ampleur et l’urgence. C’est à vous de saisir l’occasion de manifester votre solidarité. Toute lutte prend sa force dans le nombre. Participez, informez-vous, manifestez-vous.
À Paris, le 20 novembre, aura lieu une marche pour lutter contre les violences faites aux femmes ; à Lyon, ce sera le 27/11. Et à Chalon ? Pas encore : la mobilisation n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Il n’y a que vous qui puissiez faire bouger les lignes.
Par Nathalie DUNAND
[email protected]
Saluons le geste de Pixel Création, atelier graphique installé à Crissey, pour la réalisation gratuite de la banderole que vous verrez, mercredi 24 novembre, au stand sur la place de Beaune.
Mercredi 24 novembre 2021
Place de Beaune (devant Monoprix)
Ateliers de 13 h à 18 h (mur d’expression, présentation du Jeu sur le consentement, questionnaire micro-trottoir, panneau d’information, « violentomètre » décrypté. Prise de parole à 17 h 30.
Planning familial 71
9, rue Philibert Léon Couturier
71100 Chalon-sur-Saône
Élisa Perret, coordinatrice
Tél. : 03 85 93 01 84 (de 9 h à 12 h et 14 h à 18 h)
Mail : [email protected]
Permanence le mercredi de 14 h à 16 h (sans rendez-vous)
À noter : tests de grossesse gratuits. Vous vous interrogez sur : contraception, IVG, identité de genre, orientation sexuelle ? On vous écoute. Tout âge, anonymat garanti.
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Nous Toutes 71
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SOS mariage forcé : lundi, mardi, jeudi et vendredi de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h
Tél. : 01 30 31 05 05.
Mail : [email protected]
AVFT (violences faites aux femmes au travail) https://www.avft.org
Accueil téléphonique le lundi de 14 h à 17 h, mardi et vendredi de 9 h 30 à 12 h 30,
Tél. : 01 45 84 24 24
SOS homophobie : le tchat fonctionne les mardis et jeudis de 21 h à 22 h 30 et les samedis et dimanches de 18 h à 19 h 30. https://www.sos-homophobie.org/chat
Excision : contacter le GAMS (https://federationgams.org/contacts/,
Tél. : 01 43 48 10 87 – [email protected]
Pour les adolescentes : https://excisionparlonsen.org et http://alerte-excision.org
Accompagnement de victimes de violences sexuelles : AMAVIP/France Victimes : http://www.saone-et-loire.gouv.fr/l-aide-aux-victimes-en-saone-et-loire-a5662.html
Quiz En finir avec les violences sexistes et sexuelles : https://formdivers.typeform.com/to/WCfAcX5s?typeform-source=www.noustoutes.org
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