Chalon sur Saône

La police municipale envoyée au domicile d'un Président d'association de Chalon... pour exiger des excuses

La police municipale envoyée au domicile d'un Président d'association de Chalon... pour exiger des excuses

Drôle de mésaventure que celle vécue par un Président d'association, officier de l'armée française et détenteur de la Croix du Mérite... âgé de 84 ans.

Mais qu'est ce qu'il s'est passé dans le bureau du maire pour que Gilles Platret, piqué au vif, envoie au domicile de Jean-François Drillien, deux policiers municipaux, afin de lui remettre en main propre une lettre du maire, lui demandant promptement de s'excuser. Une scène quelque peu surréaliste pour cet octogénaire chalonnais, bien connu (lire l'article d'info-chalon.com) qui a fait part de la situation à notre rédaction.

Preuves à l'appui, Jean-François Drillien a profité du point du maire sans rendez-vous pour lui demander l'état des avancées des derniers travaux déjà demandé par courrier le 4 mars dernier, "promis par le maire", dont notamment la pose de mats, juste avant les traditionnelles cérémonies du 19 mars.  Visiblement, Gilles Platret n'a pas apprécié la mise au point opéré par Jean-François Drillien... au point de l'inviter vertement à quitter son bureau. 

Sauf que l'incident aurait pu en rester là mais c'était sans compter sur la volonté du maire de marquer le coup à destination du Président de la FNACA Chalon ville. Dans son courrier dont info-chalon.com a pris connaissance, le maire parle "d'attitude inqualifiable", d'avoir "grillé la politesse à plusieurs chalonnais qui se trouvaient dans la salle d'attente" évoquant "une indescriptible expression de colère survenue dans le cours de notre discussion à montrer le poing". Le maire parle de la "rugosité de caractère" de Jean-François Drillien, "rugosité connue de tous", étant "le seul à s'être comporté pareillement en 8 ans", "un comportement hargneux vis à vis de tous vos interlocuteurs depuis des années". 

Dans son courrier, le maire demande au Président de la FNACA de "présenter des excuses pour votre attitude" sans quoi "nous n'aurons plus aucune relation avec vous". Il lui demande "de faire la démonstration sincère que vous regrettez la faute de votre comportement". 

Une lettre en date du jeudi 17 mars qui a obligé Jean-François Drillien à adresser lui aussi une réponse en date du 18 mars, veille de la commémoration.

"Monsieur le Maire, il a fallu ce clash pour qu'enfin vous réagissiez très rapidement. Si seulement vous aviez manifesté le même empressement pour la pose des mâts, réclamée depuis de trop nombreux mois, je n'aurais même pas eu besoin de vous rencontrer..

Vos promesses réitérées à plusieurs reprises et non tenues, sans compter les innombrables tracasseries qui nous été imposées depuis mars 2014, alors que vous nous aviez dit vouloir nous soutenir pour concrétiser le projet du monument, ont profondément déçues tous mes amis anciens combattants en Afrique du Nord et moi particulièrement car, je les avais persuadés d'avoir confiance en vous. C'est un désenchantement pour nous de constater que nous avons eu tord.

Comme je vous l'ai déjà écrit, en tant qu'officier j'estime qu'une parole donnée doit être tenue. C'est sans doute une des raisons de notre désaccord.
A force d'attendre et de se faire « balader » l'exaspération monte, monte et le couvercle saute.

Vous m'avez fait remettre par courrier spécial, cette lettre écrite sous la colère, vous en conviendrez. C'est pourquoi je ne perdrais pas mon temps à en rectifier les grossières erreurs, mais je vous concède volontiers la « rugosité de mon caractère » car vous n'avez rien à m'envier sur le sujet.

L'esprit de conciliation que je m'évertue à garder depuis des  années, m'est souvent reproché par les Anciens Combattants que je représente. Leur ras le bol m'incite à dire que le temps des concessions perpétuelles est révolu. Monsieur le Maire, je vous présente mes salutations".

La sanction à l'égard de la FNACA n'a pas traîné, (lire le communiqué de Jean-François Drillien) juste après les commémorations au monument aux morts où l'intervention du Président de la FNACA a été retirée du protocole à la dernière minute... ainsi que le traditionnel pot offert par la mairie aux anciens combattants.

C'est dire l'état des relations entre le maire de Chalon sur Saône et les anciens combattants d'Afrique du Nord... au regard des mots échangés. Une situation qui annonce toujours plus de clivages sur les bords de Saône.

Laurent Guillaumé