Société

Attention : retour des chenilles processionnaires

Par NATHALIE DUNAND

Publié le 04 Avril 2022 à 14h08 , mise à jour le 28 Février 2024 à 14h04

Attention : retour des chenilles processionnaires

Elles peuvent être un danger pour vous et votre chien.

Une fidèle lectrice d’Info-chalon se promenait en forêt, à Mercurey, accompagnée de son chien. Sur un sentier sillonnant la forêt de pins, elle aperçoit une ligne sombre en travers du chemin. Elle a d’abord pensé à une fine branche tombée là mais, en se rapprochant, elle constate qu’il s’agit de chenilles qui se déplacent très lentement en file indienne, d’où leur nom : les chenilles processionnaires. Quelques pas plus loin, d’autres chenilles sont lovées en une boule grosse comme la main.

« Mon premier réflexe a été d’éloigner mon chien, qui s’apprêtait à renifler ce drôle de nid au sol. J’ai entendu dire que ces chenilles processionnaires peuvent être très nocives pour nos animaux » témoigne cette lectrice.

En effet, les chenilles processionnaires du pin et du chêne – deux espèces présentes dans notre région – peuvent libérer des poils microscopiques, très urticants. 

Le danger vient de leurs poils

La procession a commencé : dès février, mars, les chenilles du pin et du chêne descendent des arbres pour s’enterrer. La présence de ces chenilles est facilement identifiable grâce à leurs nids dans les arbres : de grands cocons blanchâtres perchés à la cime des branches. On peut les trouver en forêt mais aussi dans les jardins.

Ce sont leurs poils, ou soies, qui représentent un danger : lorsqu’ils se cassent – au moindre contact –, les poils des chenilles libèrent une toxine très allergisante. Ces poils, présents sur les chenilles et dans leurs nids, peuvent aussi être portés par le vent sur plusieurs kilomètres.

Quels symptômes ?

Chez l’humain, ils peuvent occasionner une irritation cutanée ou oculaire, voire des troubles respiratoires, notamment pour les personnes allergiques.

Les risques sont plus sérieux pour nos animaux domestiques, en particulier pour les chiens, de nature plus confiante. Les accidents sont légion. Il arrive que le chien lèche des chenilles processionnaires, ce qui cause une grave nécrose de la langue, pouvant aller jusqu’à son ablation en cas d’atteinte trop importante. Les premiers symptômes apparaissent rapidement, 2 à 3 h après l’exposition : l’animal va se gratter, saliver abondamment et vomir. Un gonflement de la face ou de la langue peut apparaitre, suivi d’une difficulté à respirer et de la fièvre. Ces symptômes sont potentiellement graves, votre animal est alors en danger.

Que faire ?

Pour l’humain, pas de panique : en cas de contact accidentel ou d’exposition, assurez-vous de ne pas vous frotter les yeux. Regagnez votre domicile et prenez une douche tiède, cheveux y compris. Lavez ensuite les vêtements que vous portiez, en machine, à 60 °C au moins.

Pour votre chien, soyez vigilant. L’ingestion étant le mode d’exposition le plus grave, vérifier l’état de sa langue. Si elle est enflée, conduisez-le immédiatement chez le vétérinaire.

Je vous rassure : le scénario catastrophe n’est pas une fatalité, mais il faut écarter son éventualité par des gestes de vérification.

Mesures de prévention

Dans tous les cas, il est raisonnable de limiter les expositions aux poils de chenilles par quelques mesures de prévention :

– ne touchez pas les chenilles processionnaires ni leur nid ;

– si vous devez manipuler, équipez-vous de protection (gants, manches longues, lunettes) ;
– ne laissez pas jouer les enfants ni les chiens à proximité d’un arbre atteint ;
– arrosez les zones concernées pour faire disparaître les poils urticants dans le sol.

Pensez aussi aux mésanges ! Elles sont d’excellentes prédatrices des chenilles. Encouragez leur présence dans votre jardin en y installant des nichoirs adaptés. Et laissez faire la biodiversité…

P.S. : Un vétérinaire toxicologue a réagi à la lecture de cet article, voir Article suivant.

Par Nathalie DUNAND
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