Chalon sur Saône

Tour de l’Ecosse : objectif atteint pour Vincent Blancho avec 1250 km parcourus à vélo en 18 jours !

Tour de l’Ecosse : objectif atteint pour Vincent Blancho avec 1250 km parcourus à vélo en 18 jours !

De magnifiques paysages, beaucoup de pluie et déjà l’envie de repartir avec une nouvelle destination en tête. Découvrez l’interview et la sélection photos de ce jeune chalonnais…

Ce n’était pas chose aisée : un tour de l’Ecosse à vélo, en bivouac, à 21 ans, sans GPS, juste en se guidant avec une carte et les panneaux de signalisation mais Vincent Blancho l’a fait ! Cet étudiant en droit a fait le tour de l’Ecosse du 5 au 23 juin pour sensibiliser sur la question de la protection de l’environnement. Info-Chalon, en lien avec ce jeune aventurier, avait suivi quelques unes de ses étapes durant son périple et l’a rencontré à son retour. Interview….


Vincent, rappelez nous comment sont nées cette passion pour l'Ecosse et l'envie d'en faire le tour à vélo en bivouac ?

Premièrement, j'ai ce projet en tête depuis longtemps, car j'admirais l'Écosse pour ses paysages, sa préservation et son côté mystique, je souhaitais donc aller à la découverte de l'une des plus belles régions d'Europe. Ce voyage avait d'une part, pour objectif de partager et de montrer avec les photos que j'ai prises la beauté qu'est ce pays mystérieux, mais également sensibiliser sur l'importance de protéger de tels lieux. Je souhaitais également aller à la rencontre du peuple Écossais, qui s'est révélé fort sympathique et attaché à l'amitié franco-écossaise. Mais ce projet avait également pour but de montrer qu’il est possible de voyager tout en ayant un impact très faible sur l’environnement. Le voyage en bivouac était pour moi comme une évidence, pour vivre ce voyage au plus près de la nature, en posant ma tente au bord des lochs, dans les endroits les plus beaux de ce pays. Derrière ce périple, il y avait également un défi sportif, celui de faire environ 80 kilomètres par jour pendant 16 jours. 

Avez-vous réussi à maintenir l'objectif de plus ou  moins 80 km par jour ?

Pendant les huit premiers jours, j'ai eu une moyenne allant de 80 à 87 km par jour. Donc, pendant la première partie de mon périple, l'objectif était grandement rempli. Cependant, lors de la neuvième étape, une grosse douleur au genou m'a contraint à réduire le rythme pendant quelques jours. Par la suite, à compter de la onzième étape, j'ai repris une moyenne de 75 kilomètres par jour. Mon objectif de départ a donc été un peu modifié, car, au final, j'ai effectué mon périple en 18 jours. Cependant, lorsque j'avais préparé cet objectif, je savais que des imprévus allaient venir contrarier ce que je prévoyais, mais je reste très content de ce que j'ai fait. 

Y a-t-il des éléments que vous auriez pu améliorer ?

Avec le recul, je pense que j'aurais pu prendre davantage le temps de parler avec les locaux et de partager plus de moments avec eux. Sinon du côté du matériel, j'ai été très surpris de la résistance et de la fiabilité de mes affaires. 

Quel a été le moment le plus difficile ?

Même si ce voyage a été extraordinaire, il y a eu évidemment des moments difficiles. J'en retiens notamment deux. Le premier moment difficile a été lors de ma  7e étape où je devais rejoindre Durness, le point le plus au nord de mon périple. J'ai effectué les 70 kilomètres de cette étape sous la pluie et le vent. Les vents violents me faisaient perdre l'équilibre et m'empêchaient d'avancer dans les montées. De plus, cette étape traversait un désert démographique donc croiser pendant plus de 50 kilomètres aucune personne rendait le moment encore plus difficile. Le deuxième moment difficile qui me reste en tête est celui où ma douleur au genou est apparue. Lors de cette étape, je devais faire 80 kilomètres, mais j'ai pu en faire seulement 40. Au début de l'étape ma douleur était tellement forte que pendant 3H j'ai pu parcourir seulement 12 kilomètres, le moral a donc pris un coup. Mais les moments difficiles font aussi partie de l'aventure. 

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris ?

Je pense que le plus surprenant est évidemment les paysages magnifiques que j'ai pu voir. La beauté de ce que j'ai pu voir a été au-delà de tout ce que j'ai pu imaginer. La sympathie et la chaleur de l' accueil des écossais m'a également étonné. 

Vous avez traversé des paysages qui ont prêté leur décor au cinéma, notamment lors de votre étape 15 avec le viaduc de Glenfinan, rendu célèbre par la saga Harry Potter et le jour suivant avec les paysages s'étendant de la vallée de Glenco pour rejoindre de loch Tulla où a été tourné une partie du film skyfall comme vous nous l'expliquez. Quel a été, selon vous, le plus beau paysage ?

Effectivement, les décors des films que j'ai vus étaient superbes, mais je pense que le plus beau paysage était celui du Loch Assynt. En effet, ce lac décrivait toute l'Écosse, un château abandonné, une étendue d'eau à perte de vue et une forêt. De plus, j'ai pu planter ma tente pour la nuit dans ce décor de rêve, le paysage au réveil était sublimé par le lever du soleil. 

Le Loch Ness est-il fidèle à sa légende ? Qu'est ce que ce lieu dégage ?

J'ai trouvé le Loch Ness magnifique, surtout que lorsque je l'ai vu, il n'y avait aucun touriste à ses abords et un léger brouillard rendait le lac mystique. Ce lieu dégage vraiment un sentiment mystérieux et je ne pouvais m'empêcher de penser à toutes les légendes concernant ce lieu, ce qui le rendait encore plus attrayant. 

Cela n'a-t-il pas été trop difficile de gérer les bivouacs sauvages ? La fatigue ?

Étant donné que le camping sauvage est autorisé en Écosse, cela n'a pas trop été compliqué de trouver des lieux pour dormir. Et concernant la fatigue, je me suis octroyé de nombreuses pauses pour gérer au mieux la fatigue, ce qui m'a permis de tenir le périple sur la durée. 

Après votre dernière étape, c'est-à-dire votre arrivée à Glasgow, votre retour en France a été quelque peu mouvementé en raison d'une grève des compagnies ferroviaires anglaises…

En effet, le 22 juin, après avoir passé ma dernière nuit en camping sauvage, je me suis levé aux aurores pour entamer les 40 derniers kilomètres qui me restent pour rejoindre Glasgow. Une fois ma 18e terminée, mon road trip écossais prend fin. L'arrivée à Glasgow m'a fait réaliser l'expérience unique que je venais de vivre. Seulement un autre problème s'annonçait, celui de la grève de toutes les compagnies ferroviaires anglaises. J'ai donc dû, après négociation, avancer mes billets de train pour partir au plus tôt pour Londres puis essayer de rejoindre le sud de l'Angleterre le plus rapidement possible. C'est donc au soir de ma 18e étape, le 22 juin que j'arrive à Newhaven pour prendre le lendemain le ferry en direction de Dieppe. Le 23 juin, après être arrivé à Dieppe, je rejoins Paris. Et enfin, le 24 juin, je prends un dernier train direction Chalon.

Vous pensez déjà à repartir. Toujours en Ecosse ? Dans les mêmes conditions ?

Oui, j'avais déjà envie de repartir dès que j'étais rentré à Chalon ! Je pense repartir dès l'année prochaine, toujours en bivouac, mais pour faire le tour de la Scandinavie. Je retournerais en Écosse, car je suis tombé sous le charme de ce pays et toujours à vélo, mais avec plus de temps pour faire aussi le tour des îles écossaises.

SBR - Photos Ecosse transmises par Vincent Blancho pour publication. Crédit photo : Vincent Blancho