Culture

A Chalon l’ami Pierrot a fait du Perret sur mesure de bout en bout

A Chalon l’ami Pierrot a fait du Perret  sur mesure de bout en bout

Pensez donc ! Son dernier tour de chant à Chalon-sur-Saône, et dans cette salle Marcel-Sembat en particulier, remontait à près de onze ans (au mois de février 2012)…C’est dire si le très populaire Pierre Perret était attendu au coin du bois ! En immersion totale ses fans ont ce jeudi 1er décembre prouvé leur vif attachement envers leur ange tutélaire.

Des réminiscences qui n’en sont pas vraiment

A 88 balais le chanteur porte encore beau, sans doute soulevé à bout de bras par sa veine poétique notamment. Et en plus de soixante ans de carrière aura-t-il eu tout loisir de tremper sa plume pleine de hardiesse dans un encrier ébouriffant. En appuyant sur le bouton de la machine à remonter le temps, il a, lors de l’étape chalonnaise de cette tournée »Mes adieux provisoires » (un double CD éponyme composé de trente-deux titres), ressuscité une foultitude de rengaines sacralisées à tout jamais, porteuses de sens. « Mon p’tit loup », « La Corinne », « Lily », « Le zizi », « Tonton Cristobal », « Donnez-nous des jardins », « Le plombier », «Quand le soleil entre dans ma maison », « Fillette le bonheur c’est toujours pour demain », « Cuisse de mouche », « Les baisers », « Le tord-boyaux », « Vaisselle cassée », « Les jolies colonies de vacances », « Ouvrez la cage aux oiseaux »…l’intarissable verve a fait des ravages dans les travées en ramenant à la surface quantité de souvenirs plus ou moins ensablés.

D’autant plus que le passeur d’émotions, bonhomme, rigolard, taquin, facétieux, sait dispenser une bonne humeur communicative. L’hédonisme est passé par là, il a pris par la main plusieurs générations pour leur conter fleurette, et la revue anthologique a creusé son sillon au plus profond de chacun(e) !

Accessoirement chef de choeur

Ce partageur qui se répand en vertus œcuméniques sait également toucher une corde sensible dans un registre autre en bannissant les fioritures. Comme lorsqu’il interprète « Au café du canal » (le bel amour), « Les confinis » (le confinement dû à la covid), «Femmes battues », « La femme grillagée »etc. où gravité et grandeur d’âme se disputent l’hégémonie. On saute du coq à l’âne, mais la quintessence change simplement de tenue d’apparat. Uni comme un seul homme, le bon peuple agite le phénomène addictif dont il est follement épris sans connaître la moindre baisse de régime. Incollable, il est le soutien moral, la caution, le digne pendant. Coudoyé par ses cinq musiciens, Pierre Perret n’est pas resté impassible devant ces formes d’hommage quelque peu fraternelles. Son accordéoniste Gilou non plus probablement, lui qui fêtait ce 1er décembre ses 80 pr

intemps, et a eu droit à la chanson de circonstance agrémentée du ban bourguignon. Du cachet, la soirée n’en a indubitablement pas été déficitaire, l’offrande ayant trouvé preneurs. Et le chanteur populaire fournira matière à réfléchir, puisqu’il est prévu qu’il sorte un énième album au mois de février 2023 ! Chapeau bas, Monsieur Perret, pour l’ensemble de votre œuvre !

 

                                                                                                             Michel Poiriault

                                                                                                             [email protected]