Chalon sur Saône

Retour sur la cérémonie à la mémoire des enfants Hubert et Ghislaine Epsztein

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 04 Mars 2023 à 08h17

Retour sur la cérémonie à la mémoire des enfants Hubert et Ghislaine Epsztein

Cette cérémonie à la mémoire de ces deux enfants morts en déportation en 1944 a eu lieu, comme chaque année, à l'école élémentaire Vivant Denon. Plus de détails avec Info Chalon.

Cette cérémonie s'est déroulée ce jeudi 2 mars à 14 heures 30, en présence de Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, Marie Mercier, le sénateur de Saône-et-Loire, Bertrand Veau, le conseiller régional, représentant Marie-Guite Dufay, la présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Amelle Deschamps, la vice-présidente du Conseil départemental, représentant André Accary, le président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et Serge Rosinoff, le président de la communauté juive de Chalon-sur-Saône.

C'est avec le thème musical du film «La Liste de Schindler» qu'elle a débuté par la prise de parole en commun de Florence Dufraigne, la directrice de l'école maternelle Vivant Denon, et Jean-Christophe Tavernier, le directeur de l'école élémentaire Vivant Denon.

«Il est important de transmettre et se rappeler notre histoire afin d'entrenir notre mémoire. Il nous faut redonner du sens à cette plaque, en la resituant dans son contexte historique, mais aussi en ancrant l'histoire de la Shoah dans l'histoire locale, une histoire qui donne sens au présent. Françoise Dolto a popularisé l'idée du parler vrai. C'est pourquoi  nous allons vous conter cette triste histoire en parlant vrai et témoignant à plusieurs voix, adultes et enfants», explique ce dernier.

En 1944, des policiers français, obéissant aux ordres de l'armée d'occupation allemande, arrêtent, emprisonnent et permettent la déportation de nombreuses familles juives de Chalon-sur-Saône. Tout au long de cette guerre, les Juifs seront pourchassés, traqués, persécutés et éliminés.

Parmi eux, deux enfants, Hubert et Ghislaine Epsztein, âgés respectivement de 9 et 6 ans, élèves de l'école, pris lors de la Grande Rafle de Chalon-sur-Saône, le 26 février, sont arrivés, avec leurs parents, au camp d'internement de Drancy, vers Paris. Ils seront conduits en Pologne, pays alors conquis par les Nazis, où ils seront enfermés dans le camp de concentration et d'extermination de Auschwitz-Birkenau, qui se trouvait être le plus grand complexe concentrationnaire du Troisième Reich.

Le 12 mars 1944, ils seront tués, gazés puis brûlés «pour une seule raison : leur religion, la religion juive».

En 2018, le regretté Christian Villeboeuf et les apprentis journalistes de l'hebdomadaire de l'école, Le P'tit Canard, ont été à l'origine de la redécouverte d'une plaque commémorative dédiée. Cette dernière reposait depuis de nombreuses années au fond d'une armoire suite à des travaux de démolition pour agrandir l'établissement.

Après cette prise de parole commune, des élèves ont lu «La complainte de la paix» de Berthold Brecht, poète et dramaturge allemand chassé par les Nazis en 1933.

Ensuite, c'est encadrées par Hélène Malmoury, professeur au Conservatoire à rayonnement régional du Grand Chalon, que deux élèves de CM2, à savoir Faustine Graindorge au violoncelle et Pauline Clavel au piano ont interprété «Soleil d'hiver», avant que les prises de parole de Serge Rosinoff et Gilles Platret.

Quant aux porte-drapeaux, ils étaient, comme à l'accoutumé, coordonnés par Marcel Landré, vice-président de l'Union Nationale des Parachutistes (UNP) — section 712 Guy de Combaud-Roquebrune.

Un dépôt de bouquet de fleurs des enfants de l'école et de gerbes commémoratives des associations a clos la cérémonie. 

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati