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21 octobre : Journée mondiale du ver de terre, et ce n’est pas une blague !
Par Nathalie DUNAND
Publié le 21 Octobre 2023 à 09h38
Saviez-vous que le premier éloge du ver de terre a été publié en 1881 par Charles Darwin pour clôturer son œuvre ? Attention, le lombric se meurt.
Non, ce n’est pas une blague, cette Journée mondiale est tout à fait sérieuse. Et notre sentiment de toute-puissance humaine rétrograde de plusieurs étages – jusqu’à l’humus – quand on apprend de la bouche d’un spécialiste : « Le destin du ver de terre est irrémédiablement lié à celui des humains ».
Ce spécialiste, c’est Christophe Gatineau, agronome, spécialisé en agroécologie et permaculture, cultivateur et auteur chez Flammarion de l’Éloge du ver de terre (2018), dont la suite (tome 2) est sortie le 12 avril 2023. Il a créé lejardinvivant.fr.
Le ver de terre a sa propre Journée !
Depuis 2016, la Société Britannique du Ver de terre organise cette journée spéciale pour mettre en lumière le rôle vital du lombric : c’est lui qui fertilise et aère les sols, permettant l’écoulement de l’eau et le développement des racines. Le premier rempart contre l’érosion, le premier maillon pour la nutrition.
La date du 21 octobre a été choisie en l’honneur de Charles Darwin, qui a étudié le ver de terre pendant 45 ans et à qui il consacra l’ouvrage La formation de la terre végétale par l’action des vers de terre (1881). Avant cela, les vers de terre étaient considérés comme nuisibles...
« En France, précise Christophe Gatineau sur le site Le Jardin vivant, cette journée fait son apparition quatre ans plus tard dans le sillage de Sauver le ver de terre. Portée par Le Jardin vivant, elle prend tous les ans un peu plus d’ampleur ».
Les vers de terre, créateurs d’humus
Tout bon jardinier le sait : là où il y a des vers de terre, c’est que la terre est riche. Le lombric retourne inlassablement le sol, l’oxygénant et le fertilisant, en digérant les matières organiques et en ramenant à la surface des nutriments indispensables aux plantes.
« Les vers de terre nourrissent les sols, et les sols nourrissent les plantes qui nous nourrissent, et qui nourrissent les animaux que nous mangeons. Le lombric est ainsi au cœur d’un cycle aussi essentiel que celui de l’eau : celui de la nutrition » écrit Christophe Gatineau.
Le lombric se meurt
En moins de 100 ans, on est passé de plusieurs tonnes par hectare à seulement quelques dizaines de kilos dans les sols cultivés : le lombric se meurt. Et c’est une très mauvaise nouvelle pour l’homme.
En cause : certains pesticides « La toxicité des pesticides n’est toujours pas testée sur eux. Le glyphosate est jugé légalement inoffensif, un jugement qui tranche avec la réalité scientifique qui a démontré le contraire. »
Sur le site Le jardin vivant, l’auteur-agronome alerte : « C’est du sol que dépend notre alimentation or, le sol n’est pas une ressource renouvelable à l’échelle humaine. Alors que la population mondiale ne cesse de croître, il vieillit et il s’épuise sous les effets conjugués de la surexploitation et de l’érosion. Saviez-vous qu’un quart des sols européens sont aujourd’hui victimes de cette érosion ? »
Notre survie dépend de la biodiversité.
Nathalie DUNAND
[email protected]
Sites à visiter :
lejardinvivant.fr/
Christophe Gatineau est membre des Journalistes-écrivains pour la Nature et l’Écologie, agronome spécialiste des vers de terre et des agricultures alternatives, et cultivateur de légumes, de fruits, d’articles, de films, de livres, dont :
- Éloge du ver de terre (Flammarion, 2018)
- Éloge de l’abeille (Flammarion, 2019)
- Sauver le ver de terre (2020)
- La méthanisation, une énergie qui sent le gaz ! (2021)
- Éloge du ver de terre, tome 2 (2023)
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