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Union sacrée autour de l’humoriste Thomas Marty à Chalon

Union sacrée autour de l’humoriste Thomas Marty à Chalon

Le garçon a indubitablement le vent en poupe. En atteste pleinement sa prestation surveillée comme le lait sur le feu lors de son spectacle « Allez, la bise » de ce vendredi 17 mai dans une salle Marcel-Sembat remplie à souhait, gonflée à bloc par une entrée tonitruante de l’artiste.

Sa famille dans le collimateur

A quelque chose malheur est bon. Ou alors : c’est un mal pour un bien. Lorsqu’en 2020 Thomas Marty se fit congédier pour faute grave de la banque pour laquelle il était employé, il y a de grandes chances qu’il se trouvait à des années-lumière de ce que la vie allait lui offrir grassement en très peu de temps. Tout d’abord la poursuite de vidéos commencées à la fin des années 2010, et qui eurent le don de le remettre en selle, avec parfois, mazette, des millions de vues ! Et présentement son show, sur une scène, porté à bout de bras par un public glorifiant bien davantage le tout cuit, que la critique cinglante. Impayable Thomas Marty ! Il fait à longueur de temps  tout un monde de choses apparemment basiques, banales, mais c’est tellement empreint de simplicité que d’aucuns dans les travées ne peuvent que se résigner à le porter aux nues. Et de s’identifier aux propos sans équivoque émis par le déconneur professionnel, car ça leur parle. Le fameux effet miroir somme toute ! A ce petit jeu c’est la vie chez les Marty qui décroche la timbale, avec en particulier un déphasage dont les parents de « Thom’ » sont des proies faciles. Lui qui vient d’emménager à Paris avec sa compagne « moumoune », et qui se dit amoindri par un strabisme, preuve de son inflexible autodérision, se paye la tête (gentiment) de ses géniteurs. De son paternel bricoleur en grande difficulté avec les réseaux sociaux, de sa maman, de son grand frère, de ses beaux-parents…Bref, une compilation de situations que chacun(e) d’entre nous peut être amené(e) à subir au cours d’une existence parsemée d’inévitables grains de sable.

Il disposait encore de cartouches au terme de son abattage

Il y a un tel fourmillement d’interactivité, voire d’intimité avec le public quémandeur en diable (le « ma caille » a été notamment éventé plus d’une fois), que l’écho qui lui revient comme un boomerang n’a été en mesure de s’acoquiner qu’avec une complicité constante. Le rire est l’invité d’honneur, en représentation du début à la fin, ô combien précieux pour désengorger la soupape de décompression. Par extension, l’ambiance se montre sémillante, on fait chorus au sein d’une seule et même famille, on se gargarise des familiarités. Préludes à la séparation de corps, mais pas d’esprit,  le ban bourguignon, l’ovation debout, « Don’t stop me now » de Queen, la vidéo en direct d’une assistance surexcitée, puis le moment des photos avec ses groupies respectant sagement la file indienne avant de regagner leurs pénates avec le cliché désiré…la soirée restera dans les annales des zélés serviteurs trop heureux d’avoir été à bonnes enseignes.

                                                                                                                   Michel Poiriault

                                                                                                                          [email protected]