Politique

Les Républicains au bord de l'implosion... les noms d'oiseaux sont de sortie

Les Républicains au bord de l'implosion... les noms d'oiseaux sont de sortie

Eric Ciotti est-il victime du même virus qui a frappé le Président de la République ?

La sortie "attendue" d'Eric Ciotti sur sa volonté de se rapprocher du Rassemblement National n'est pas vraiment une surprise. Ca fait quelques temps qu'entre le Président du parti Les Républicains et Marine Le Pen, que les petits messages "d'amour" sont disséminés par voie de presse. La sortie du jour via le journal de 13h aura permis de clarifier un faux-jeu qui se joue depuis tellement longtemps qu'il en devenait presque risible.  

Le plat de lentilles... le plat de lentilles chef ! 

Sauf que le loup est sorti du bois, un peu trop tôt, un peu trop vite... sans avoir pris le temps de prévenir la meute. Et là, c'est un autre jeu qui va se jouer dans les prochaines heures. Le peu qu'il reste du parti Les Républicains, les ténors comme on aime à les appeler, ont pour beaucoup fait savoir leur profonde opposition à la démarche. Localement, Marie Mercier, sénateur maire de Saône et Loire, a demandé la tête d'Eric Ciotti, mettant dans la balance sa démission. Une démarche prise par de très nombreux parlementaires à l'image du patron Gérard Larcher mais aussi plus localement par le Président du Grand Chalon, Sébastien Martin, qui avait soutenu publiquement la candidature Bellamy aux européennes, réagissant sur les réseaux sociaux de manière très ferme, "J’ai honte pour ce que représentait ma famille politique. Je dois mon engagement à mon père, parti il y a tout juste 3 ans. Mon engagement politique date de ce soir d’été 1988 où quelque mois après les présidentielles perdues par Jacques Chirac, mon père n’avait pas accepté qu’à sa table on défende la famille Le Pen. Eric Ciotti n’a jamais été à la hauteur et il le démontre une nouvelle fois.. ".

C'est dire que le cas d'Eric Ciotti devrait être vite réglé au regard de la quasi unanimité de la droite dite parlementaire.  Reste que la grande question est celle de l'attente de la base. Et si finalement, cette base électorale était plutôt sensible au discours du Rassemblement National ? à celui de l'Alliance des droites pour contrecarrer le Front Républicain à gauche ? 

Au-delà de l'engagement idéologique, chacun aura bien compris qu'Eric Ciotti joue la survie de ses parlementaires. En s'associant au Rassemblement National, il espère préserver ses groupes parlementaires pour le futur, d'autant plus que les prévisions des instituts annoncent une nouvelle érosion parlementaire au soir du 7 juillet prochain. Alors pour un plat de lentille, est-on prêt à toutes les compromissions idéologiques ? 

Laurent Guillaumé