Chalon sur Saône
A Chalon sur Saône, les avocats pendent leurs robes
Publié le 13 Janvier 2020 à 15h01
Jamais de mémoire d’ancien on n’a vu le barreau de Chalon à ce point mobilisé. Ce lundi 13 janvier les avocats entament par une action publique la seconde semaine d’une grève qui commence à tendre le flux des activités judiciaires, « et c’est fait pour. Sinon ça ne sert à rien. »
Les motifs ? Cette réforme des retraites que le gouvernement pour le moment veut imposer « sans discussion » : « Le dialogue est embryonnaire et quand il existe, c’est un dialogue de sourds », explique Jean-Luc Sériot, bâtonnier. Mais comme le gouvernement a d’ores et déjà fait des exceptions au caractère « universel » de la réforme pour les policiers, les militaires, les gendarmes, les agents de l’administration pénitentiaire, les pilotes de ligne », les avocats ont recours à un procédé qui n’est pas dans leurs mœurs habituelles : le blocage. Ce matin ils servaient toutefois le café aux justiciables qui passaient et leur expliquaient pourquoi leurs défenseurs ont cessé leurs activités judiciaires.
Robes pendues aux rampes des coursives
Puis, à l’heure où Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, recevait les représentants nationaux, contrainte par cette grève nationale, les avocats du barreau de Chalon se sont rassemblés sous la coupole du Palais de justice, formant d’abord un SOS puis, après lecture par leur bâtonnier de leur dernière motion ainsi que de la motion nationale, accrochant leurs robes aux rampes des coursives. « Symbolique de la potence » qui menace d’une part nombre d’entre eux, et d’autre part, la possibilité de voir leurs droits défendus par des professionnels pour tous les citoyens faibles économiquement parlant.
Mise en péril du travail des avocats pour les personnes pauvres
Maître Guignard est un des avocats les plus anciens du barreau. Il est retraité depuis 5 ans mais il continue à travailler. Il en a le droit : sa retraite est bloquée tant qu’il pratique encore, « et je continue de payer mes cotisations, à fond perdu, pour la solidarité et parce que j’aime mon métier. Moi j’ai travaillé comme surveillant en internat pour payer mes études, mes parents n’avaient pas les moyens. Avec cette réforme, les petits cabinets qui travaillent beaucoup à l’aide juridictionnelle, c’est-à-dire pour les justiciables qui ont peu de moyens financiers, devront fermer, cesser leur activité. »
« C’est l’essence de notre métier que d’être solidaires, humains, de servir les justiciables, tous »
Maître Anne-Charlotte Charrier, est présidente de l’UJA (union des jeunes avocats) du ressort : « Je constate que c’est la première fois qu’autant d’avocats font cause commune. Les jeunes seraient les plus impactés par la réforme que le gouvernement veut imposer, car ce sont ceux qui gagnent le moins qui devraient cotiser le plus ! ça doublerait les cotisations des revenus les plus faibles, mais pas celles des revenus les plus élevés. On se bat, parce que, au-delà de l’enjeu de nos retraites, trop de gens n’auraient plus de défenseurs de leurs droits à leurs côtés. Nous ne pouvons pas entendre que nous ne sommes pas solidaires : notre caisse abonde des caisses déficitaires ; c’est l’essence de notre métier que d’être solidaires, humains, de servir les justiciables, tous, quels qu’ils soient, de les défendre. »
Dans quel état est l’Etat de droit ?
Le bilan de la première semaine de grève fut « négatif », constate le bâtonnier, puisque le gouvernement n’a pas bougé. L’issue de la rencontre de ce matin est très attendue, mais d’une façon générale, on entend de l’amertume et de la colère, aussi, à constater que la loi de la programmation de la justice (qui fut la cause de plusieurs journées « justice morte » partout sur le territoire national l’an dernier) « conduit à un appauvrissement de l’institution judiciaire, à son éloignement du justiciable, au nom de la révolution numérique : l’institution dans son ensemble est abîmée. La réforme des retraites ne va qu’aggraver les choses. Nous considérons que l’Etat de droit n’en sort pas grandi. »
FSA
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