Chalon sur Saône

Le prénom se refait un nom avec Jonathan Lambert en particulier

Le prénom se refait un nom avec Jonathan Lambert en particulier

Après une naissance au théâtre en 2010, et une adaptation au cinéma deux ans plus tard, Le prénom revient à ses premières amours au théâtre. Nommée aux Molières 2019 au titre de la meilleure comédie, la pièce au sein de laquelle évoluent entre autres Florent Peyre et Jonathan Lambert, viendra à la rencontre du public le samedi 30 novembre à 20h, à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône. Interview de Jonathan Lambert pour info-chalon.com

Après le théâtre, le cinéma, le retour à la case départ du théâtre pour Le prénom. N’y avait-il pas le risque de servir un plat réchauffé au public ?

« Si, mais je crois qu’au contraire ce qu’il y a de très réjouissant, c’est de faire de cette pièce un classique. Souvent, quand on parle d’un classique au théâtre, ce qui nous vient à l’esprit, ce sont les Molière, les Racine…et je trouve ça assez génial qu’une pièce contemporaine puisse devenir un classique. C’était tout l’enjeu, et le défi aussi de la jouer à nouveau. Au-delà du succès qu’elle a eu, c’est de montrer qu’elle est intemporelle, qu’elle n’a pas vieilli. Le pari est réussi, car beaucoup de gens viennent nous voir.  Ce sont des fans de la pièce ou du film, forcément, il y a eu beaucoup plus de gens qui ont vu le film que la pièce, car il a fait trois millions d’entrées, plus les passages télé. La pièce, ça a été un succès, et même un triomphe. Faites le calcul : quand on joue deux cents fois à guichets fermés… C’est peut-être aussi une séance de rattrapage pour la province, car la pièce n’était jamais partie en tournée. Et puis c’est vrai qu’il y a une certaine continuité, dans la mesure où c’est Bernard Murat qui a fait la mise en scène, qui avait créé la pièce il y a dix ans. Il y avait beaucoup de choses pour se dire qu’en tout cas l’idée de la refaire n’était pas une mauvaise idée. »

 Qu’à cette comédie de différent des autres versions ?

«Très modestement ou prétentieusement, je dirais nous. Forcément, une pièce, en fonction des acteurs qui l’incarnent, des comédiens qui la jouent, vous lui apportez une couleur, votre personnalité. Même si Bernard Murat encore une fois nous a mis sur les rails, la mise en scène est identique, il n’était pas fermé à nos propositions. Surtout, il a été cherché chez nous nos personnalités pour servir la pièce. »

 Que dire à celles et ceux qui ont vu les deux modèles précédents ?

«C’est comme un restaurant, on peut avoir déjeuné ou dîné la veille, et on a faim le lendemain. Ce n’est pas à moi de trouver…Je ne suis pas un pubard, je ne vais pas vous trouver des accroches ou des formules.»

Quelle est la teneur de votre rôle ?

«Je joue Pierre, le beau-frère. Il est plus dans le discours que dans les faits. Donc c’est quelqu’un qui est très cultivé, et finalement c’est une culture qui est un peu sclérosée, dans la mesure où c’est quelqu’un qui donne les formules, mais ne les applique pas. Il se croit au-dessus de tout le monde, mais finalement c’est peut-être même le plus con de tous ! »

Comment réagissent les spectateurs aux péripéties ?

« Pour l’instant c’est formidable, puisque partout où on joue c’est plein, ça rigole. En sortant on discute avec les gens qui sont des fans du film, et ils sont très heureux de le voir en pièce, parce qu’il faut quand même savoir que c’est avant tout une pièce. Ce n’est pas pour dénigrer le film, qui est formidablement réussi, mais au départ la pièce a été écrite pour nous sur scène. Voir comme ça sur une unité de lieu un dîner qui tourne au vinaigre et voir les gens s’engueuler sur scène, c’est jubilatoire pour le public. On a l’impression d’être une petite souris dans un salon bourgeois, et d’assister à une scène. »

Est-ce qu’au fil du temps un rôle finit par avoir de plus en plus de consistance, ou reste-t-il quoi qu’il en soit en l’état ?

«Non, on s’en tient au texte, et après c’est l’interprétation qui permet d’allonger. Il y a trente-six mille façons de dire un mot, de lancer une phrase. Parfois les silences, les regards sont importants, et ça on l’apprend évidemment avec le metteur en scène, et puis au fil des représentations aussi. Il y a beaucoup de choses qui sont venues, mais on ne dénature pas la pièce, on a un trésor entre les mains, donc il ne s’agit pas de le gâcher. »

Quand on est humoriste, se sentirait-on crédible pour aller vers la tragédie ?

«Ecoutez, je me poserai la question quand on me proposera le rôle, mais pour l’instant je suis très, très heureux dans la comédie. C’est vraiment un genre dans lequel je m’épanouis, donc je ne cours pas spécialement après. »

Et d’ici les semaines et mois à venir, où vous suivre ?

«Il y aura une série qui passera sur France 2, qui s’appelle « Faites des gosses », probablement début 2020, enfin lors du premier semestre, je ne sais pas quand. Et puis un film avec Jérôme Commandeur et André Dussollier, qui s’appelle « La grande déraille ». Je n’ai pas la date de sortie, mais ce sera également au premier semestre 2020. »

 

Des places sont à pourvoir

Il en reste à 62,00, 52,00, 42,00, et 32,00 euros. Réservations individuelles : Office de tourisme et des congrès du Grand Chalon (03.85.48.37.97), FNAC (www.fnac.com), magasins Carrefour, Géant, magasin U, et points de vente habituels. www.les-theatrales.com 

 

Crédit photo : Bernard Richebe                                               Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                                       [email protected]