Cinéma

Une centaine de curieux au Mégarama Axel pour «L'Orphelinat»

Une centaine de curieux au Mégarama Axel pour «L'Orphelinat»

Lundi soir, La Bobine conviait au Mégarama Axel les cinéphiles et autres curieux «L'Orphelinat», véritable ode aux films de Boolywood signé Shahrbanoo Sadat et qui revient sur fin du régime de Najibullah et l'occupation soviétique de l'Afghanistan, une période vue d'un œil positif. Plus de détails avec Info Chalon.

Lundi soir, La Bobine invitait tous les amoureux du 7ème art au Mégarama Axel pour la projection de «L'Orphelinat», film germano-afghan signé Shahrbanoo Sadat, à 19 heures et 21 heures.


Ce film, à la croisée des genres entre drame socio-politique et comédie musicale bollywoodienne, est un ovni cinématographique, aussi drôle que touchant, raconte la vie d'un d'adolescent dans un orphelinat dans le Kaboul de la fin du régime du dictateur Najibullah et de l'occupation soviétique.


La jeune réalisatrice rebelle se bat pour que le cinéma afghan survive coûte que coûte. Il s'agit du 2ème des 5 films qu'elle compte réaliser, poursuivant ainsi poursuit l'adaptation des Mémoires de son complice, l'écrivain Anwar Hashimi.


Le film a d'ailleurs été tourné au Tadjikistan avec des acteurs amateurs afghans, pour la simple et bonne raison, contexte de violences obllige, il est presque impossible de faire des films en Afghanistan, à l'heure actuelle.


La grand originalité de «L'Orphelinat» réside dans sa construction. En effet, ici l''humain est au centre tandis que la guerre est au second plan. L'intérêt principal du film, c'est de nous plonger un peu dans la vie de jeunes Afghans, rêveurs malgré l’oppression qui se profile en cette fin des années 1980. Après chaque scène dramatique, le jeune héros, Qodrat, s'imagine en train de vivre une scène chantée d'un film bollywoodien. 


Une vingtaine d'années après l'arrivée des Talibans, réaliser un film là-bas reste très compliqué. Dans ce pays en guerre, le cinéma n'existe plus depuis 30 ans. Les salles ont été fermées et les tournages interdits par les Talibans, ce qui a presque provoqué la mort du 7ème art afghan.


Aujourd'hui, sur les 20 cinémas que comptait Kaboul avant la prise du pouvoir par les Talibans, en 1996, seuls 3 sont encore en activité.


Des années de guerre civile, des installations techniques vétustes et un manque criant de ressources financières ont étouffé toutes les velléités cinématographiques. Une poignée de femmes luttent derrière et devant la caméra.


Loin des clichés sur l'opium, la burka et les kalashnikovs, Shahrbanoo Sadat, avec sa deuxième œuvre après «Wolf & Sheep» (2016), présenté en 2019 à la Quinzaine des Réalisateurs, sélection parallèle au festival de Cannes, nous présente son pays sous un autre jour.


Singulier et stimulant, «L'Orphelinat» mérite d'être découvert.


Et comment ne pas être touché par cette dernière scène galvanisante qui assied la primauté du rêve adolescent!


116 personnes se sont rendus aux 2 séances, ce qui est pas mal pour un lundi soir.


Prochain rendez-vous de l'association Chalonnaise pour le cinéma, «La dernière vie de Simon» (2019) de Léo Karman, prix du public au festival du film fantastique de Gérardmer 2019, jeudi 20 février, à 19 heures et 21 heures.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati