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Au Pérou, un boulevard pour Fujimori ?

Au Pérou, un boulevard pour Fujimori ?

Le Pérou va-t-il s’adosser de nouveau au nom de Fujimori ? La question est posée désormais après la disqualification de deux candidats à l’élection présidentielle qui se joue dans un mois au Pays des Incas.

Vendredi dernier, les autorités électorales ont annoncé la disqualification notamment de Julio Guzman, affiché au centre droit de l’échiquier électoral. Lui qui était l’un des favoris des sondages ne pourra donc prétendre à la candidature suprême face à l’autre favorite des sondages, Keiko Fujimori, classée à droite, et surtout fille d’Alberto Fujimori, ancien Président de la République et actuellement en train de purger sa peine de prison dans un pénitencier péruvien après un exil de 6 ans au Japon et son extradition en 2009. Julio Guzman et César Acuna, également classé au centre droit ont décidé de faire appel de la décision des autorités électorales. Un appel finalement rejeté... plongeant le processus électoral dans l'expectative et la méfiance ! 

Du coup... C'est un vrai boulevard pour l'ancienne première dame du Pérou sauf surprise dont le Pérou a toujours le secret. Son père Alberto après son divorce en 1994, avait installé sa fille dans les plus hautes sphères de l'Etat avec le titre très convoité de "1ere Dame" à l'âge de 19 ans seulement.

Avec près de 39 % des intentions de vote pour ce 1er tour des présidentielles au mois d'avril, Keiko Fujimori porte avec elle, le très lourd héritage paternel, auteur d'une gestion du pays au centre de très vastes opérations de corruptions, de stérilisation forcée de près de plusieurs centaines de milliers de femmes et d'atteintes aux Droits de l'Homme. 

L'édition 2016 de ce scrutin présidentiel s'annonce une fois encore très tendue au regard des derniers déroulés. Ce vendredi, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de la capitale notamment, afin de réclamer la disqualification également de Keiko Fujimori après la diffusion d'images montrant la chef de file de Fuerza Popular remettre de l'argent en vue des élections. Les manifestants réclament le même sort que celui réservé à Julio Guzman et César Acuna. C'est dire l'ambiance du moment alors que le Pérou vit avec le spectre de la corruption.

D'autres rebondissements sont à attendre alors que la liste finale des candidatures validées est finalement encore incertaine. 

Laurent Guillaumé