Opinion de droite

Face aux fractures et aux renoncements: au travail ! pour Charles Landre

Après le recours au 49-3 pour le projet de la loi «travail », la motion de censure présentée cet après-midi a échoué. Dans la continuité de la loi dite Macron, le Premier ministre a pourtant à nouveau montré son mépris du débat parlementaire et fait de ce projet de loi mal construit un texte de fractures et de renoncements.

 

Fracture parce qu’insuffisamment préparé il est de peu d’ambition politique. Plutôt que de penser la place du travail et les mutations profondes que rencontrent nos sociétés mondialisées ce texte présenté à la va-vite a été amendé loin du Parlement sous pression des minorités agissantes plutôt que dans le respect du débat parlementaire. Fruit de petits compromis politiques il n’est pas le cadre législatif ambitieux et novateur qu’il aurait pu être.

 

Fracture parce que dans ce contexte ceux qui défendent ce projet de loi n’ont eu de cesse d’opposer employeurs et employés, salariés et autres travailleurs, titulaires d’un CDI à employés en CDD ou intérimaires.

 

Renoncement parce que comme pour la réforme fiscale qui a consisté à changer le mode de prélèvement plutôt que -et avant de- s’attaquer à la complexité du droit fiscal français, aux niches et aux crédits d’impôts, le projet de loi travail n’organise pas le cadre législatif indispensable qu’il nous faut construire pour organiser les nouvelles formes de travail qui se développent avec la révolution numérique et hors du salariat traditionnel. Au lieu d’anticiper et d’encourager la création et l’émergence  des activités de demain et les mécanismes protecteurs qu’il faut leur construire, il ajoute des normes et de la complexité dans un contexte économique très difficile. Cet aveuglement quant aux véritables enjeux introduit des crispations et de la méfiance dans notre société quand les français voudraient imaginer, créer, entreprendre et travailler plus facilement.

 

Renoncement à bâtir le monde alors que nous sommes face à un de ces tournants qui marquent durablement les sociétés. Nous devons le dire clairement et organiser les nouvelles formes de travail. Nous devons bâtir cet avenir avec des règles solides et claires et défendre un état fort qui organise les conditions de la vie économique, préserve notre modèle social et encourage l’esprit d’entreprise. Le gouvernement parce qu’il ferme volontairement les yeux sur ces mutations acte son renoncement à faire de la politique.

 

Ici, en Saône-et-Loire, le député Philippe Baumel juge que le gouvernement est passé en force que le parlement est bafoué et estime que le Premier ministre a perdu la confiance de la majorité. Mais il a fait preuve d’un manque de courage politique en courbant l’échine face au gouvernement, en ne signant pas la motion de censure pour préserver ses intérêts au sein du Parti socialiste à l’inverse des idées qu’il defend. Frondeur exubérant dans la presse, impuissant à l’Assemblée, ce nouveau recul illustre le renoncement permanent à ses idées. Il en oublie l’essentiel : qu’il représente la nation.

 

Alors que le chômage est endémique mais que tant veulent travailler penser les nouvelles formes du travail est un immense défi. C’est un horizon que nous devons construire, une ambition collective exaltante et un devoir politique.

 

Alors au travail !