Culture

Conférence-concert «Une histoire des musiques électroniques» à Nicéphore Cité

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 07 Octobre 2021 à 07h00

Conférence-concert «Une histoire des musiques électroniques» à Nicéphore Cité

Servant grosso modo de préambule au festival Dancing People Don't Die qui aura lieu de ce jeudi 7 au samedi 9 octobre, une passionnante conférence-concert a eu lieu mercredi en début de soirée à Nicéphore Cité. Plus de détails avec Info Chalon.

À la manière du bras d'une platine vinyle, l'histoire de la musique électronique n'est qu'un mouvement d'avant en arrière, d'aller et retour historique, qui reproduit, exploren et réinterprète le passé de manière constante, mais sans pour autant rester figé.


Plus on cherche et plus on est obligé de remonter dans le temps, puis on s'aperçoit bien vite que des éléments vont apparaître, et ce puzzle sans bordures ni frontières s'agrandt de plus en plus car chaque pièce en apporte de nouvelles.


Illustré en direct et pendant la conférence-concert par un mix du duo, nous vous proposons de découvrir ou de redécouvrir les DJ's et les courants les plus importants du mouvement des musiques électroniques.


Ce mercredi 6 octobre à 19 heures, une conférence-concert intitulée «Une histoire des musiques électroniques» a eu lieu à Nicéphore Cité.


Présentée par Daniel Brothier et Frédéric Leyreloup, qui se produit aussi sous le nom de DJ Izwalito, cette conférence-concert permet de retracer une histoire des trois plus importants courants du mouvement des musiques électroniques, à savoir la techno, l'électro et la house.


Conférencier multi-casquettes et diplômé d'état de musique en jazz, Daniel rencontre DJ Izwalito lors d'une création avec le clarinettiste et saxophoniste Louis Sclavis en 2003. Ensemble, ils créent un duo de musique électronique sous le nom de Total RTT et jouent une musique ancrée à la fois dans l'électronique et dans l'improvisation.


Intarissable sur le sujet, ce binome originaire de Saint-Étienne écume les scènes avec brio autant qu'ils sèment leur passion de la musique électronique au sens large depuis 2007.


Tombés tôt (un peu à la manière d'Obélix) dans le chaudron bouillonnant des synthés vrombissants et des boîtes à rythmes, les deux compères ont parcouru cette riche histoire face à un public conquis.


Parmi les précurseurs, Erik Satie, Luigi Russolo, John Cage, Steve Reich, Pierre Henry et King Tubby, l'inventeur de la dub.


Et comme une riche liste à la Prévert, les conférenciers ont remonté dans le passé avec de nombreuses références comme «Les vexations» (1894) d'Erik Satie, L'Art des bruits (L'arte dei rumori), un manifeste futuriste écrit en 1913 par Luigi Russolo, «Credo in Us» (1942) de John Cage, «Six Pianos» (1973) de Steve Reich, «Psyché Rock» (1968) de Pierre Henry, une musique qui servira plus tard de sample au générique de l'excellente série animée créée par Matt Groening  «Futurama», «The Immortal Dub» (1974) de King Tubby, «Radioactivity» (1976), «Trans-Europe-Express» (1977) et «Numbers» (1981) de Kraftwerk.


L'occasion également d'évoquer les origines du hip-hop à une époque où la déferlante disco a vidé la musique noire de sa substance politique et sociale. Ainsi, dans la lignée des deejays jamaïcains, une poignée de jeunes Afro-américains du South Bronx initie une nouvelle manière de produire de la musique, à partir de boucles rythmiques extraites des vinyles disco ou funk. Ces DJ's, dont les pionniers s'appellent Kool Herc, Afrika Bambaataa, créateur de la Zulu Nation en 1973 et auteur de l'excellent «Planet Rock» en 1982, ou Grandmaster Flash, connu notamment par «The Message» (1982), s'allient les services de MC's afin de déposer sur ces boucles, des textes abordant enfin la réalité de la jeunesse des ghettos.


Sans oublier l'influence prépondérante sur le genre de George Clinton.


Autre place importante de la musique électronique, Detroit a donné des grands noms comme Juan Atkins, auteur de «Alleys of Your Mind» (1981), Derrick May et Kevin Saunderson avec «Big Fun» en 1988.


Après la conférence, le duo stéphanois a proposé un mix dont il a le secret.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati