Agglomération chalonnaise

La présence de ce schapendoes a transformé une famille

La présence de ce schapendoes a transformé une famille

C’est l’histoire d’un petit chien négligé, confié à une SPA, et d’un ado qui a besoin de prendre confiance en lui.

Bouba est un schapendoes aujourd’hui âgé de 15 ans. C’est la mascotte de la famille de Florence depuis plus de 14 ans. Et le meilleur ami de Thibault, leur fils, alors âgé de 13 ans. Dire que sa présence a opéré sur toute la famille, c’est encore trop peu.

D’un côté, il y a un petit schapendoes qui est arrivé bien jeune à la SPA de Brignais (Rhône). Ses anciens « acquéreurs » n’ont pas voulu garder un chien qui ne répondait pas à leurs attentes. Disons cela, pour ne pas dire plus. Bouba (c’est son nom) est arrivé ainsi : ultra craintif, amaigri… A-t-il été battu, négligé ? Quand on abandonne un chien, on ne laisse pas sa biographie attachée à son collier.

De l’autre, il y a une petite famille, celle de Florence, celle de Thibault, leur fils de 13 ans. Thibault est un adolescent comme tant d’autres : il a du mal à se concentrer, sa scolarité n’a pas de sens pour lui. On parle de troubles d’apprentissages, d’hypersensibilité. Les parents ne sont pas du genre à baisser les bras, ils consultent le service du Pr Olivier Revol à Lyon. C’est à son contact qu’ils apprennent que la présence d’un animal de compagnie — de ceux qui demandent un contact et des soins quotidiens — peut faire du bien : redonner confiance et responsabiliser.

Et c’est l’histoire qui nait, entre un petit chien négligé et un ado qui a besoin de prendre confiance en lui.

« J’avais passé un contrat écrit avec mon fils, explique Florence, dans lequel il s’engageait à s’occuper réellement de son chien : le nourrir à heure régulière, le câliner, le promener… Je lui ai fait comprendre qu’avoir un chien nécessitait un engagement de temps, de soins, d’attention et, aussi, de frais ! » Les explications sont posées, claires, honnêtes : un chien n’est ni un jouet pour passer le temps ni un simple cadeau. C’est un nouveau lien. Et ce qu’on y met dedans.

Les bons conseils de la SPA

« La 1re fois que nous y sommes allés, nous avons expliqué notre problématique. Ils ont été à l’écoute et ont répondu qu’ils ne voyaient pas de chien, à ce moment-là, qui réponde à notre situation. Nous sommes repartis un peu déçus, mais rassurés aussi par le professionnalisme de la SPA. » commente Florence.

En effet, si l’adoption est un acte généreux a priori, il est nécessaire — à moins d’avoir une grande expérience des chiens — de bien choisir l’animal qui s’accommodera à votre mode de vie. En l’occurrence, pour Thibault : un chien au caractère facile et qui aime le contact.

 « Trois semaines plus tard, se souvient Florence, lors d’une autre visite, nous découvrons Bouba, petit schapendoes replié sur lui-même. Avec les informations données par la SPA, nous comprenons que ça pourrait être le bon. Il ne demandait qu’à être rassuré. Il tremblait tant que nous devions le porter pour monter dans la voiture puis l’ascenseur. »

L’éducation canine apprend au chien… comme à son maitre

Quand Bouba arrive dans son nouveau foyer, ses maitres l’emmènent chez un toiletteur. Se refaire une beauté pour commencer sa nouvelle vie, l’idée était plaisante. Mais le professionnel ne peut exécuter son travail : trop d’angoisses, Bouba ne sait que trembler. Il n’est pas encore prêt.

Ses nouveaux maitres le comprennent. Florence prend délicatement Bouba dans ses bras pour aller sous la douche. Shampoing, mouvements lents et précautionneux. Ce sont les premiers gestes qui comptent.

Au début, il se jetait sur la nourriture, la volait si l’occasion se présentait. La famille s’informe sur les comportements canins (il existe d’excellents livres et sites) : connaitre un chien, c’est apprendre du même coup les messages que doivent lui renvoyer ses maitres. Et avant tout, savoir poser un cadre rassurant et respectueux de ses besoins.

« Progressivement, le comportement de Bouba a changé, s’enthousiasme Florence, et celle de notre fils, par la même occasion. Thibault se levait chaque matin 30 min plus tôt pour s’occuper de son chien, attentif à ses besoins, responsable… il a su nouer avec lui une relation de confiance et de tendresse infinie. Bouba est devenu un membre de la famille ! »

S’occuper d’un chien demande une certaine rigueur. C’est cette discipline qui permet de structurer sa vie et d’apprendre à prendre soin de quelqu’un d’autre que soi. C’est tout particulièrement le cas si la famille inclut des enfants : la présence du chien peut avoir une vraie dimension pédagogique et responsabilisante. En outre, les animaux domestiques contribuent à l’apaisement de l’anxiété : l’animal est un refuge et un confident.

Voulez-vous l’épilogue heureux et vrai de cette histoire ? Thibault a aujourd’hui 27 ans, il est titulaire d’un double master et gère une équipe de 70 personnes.

Et son Bouba ? C’est un chien heu-reux !

Par Nathalie DUNAND
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Liste des bienfaits d’un chien sur son maitre (un chien structure et responsabilise) : Cliquez ici.