Chalon sur Saône

A Chalon Anne Roumanoff a pris le taureau par les cornes et dézingué à tout va…

A Chalon Anne Roumanoff a pris le taureau par les cornes et dézingué à tout va…

Quel bagout, Anne Roumanoff, cette humoriste rompue à toutes les ficelles du métier, toujours prête à foncer sur ses proies en ne faisant pas dans la dentelle. Comme à Chalon-sur-Saône ce vendredi soir, où le public a ri de bon coeur.

Un brassage hétéroclite

Tout être humain normalement constitué part au spectacle en toute décontraction avec la ferme volonté de se vider la tête des turpitudes des choses de la vie, de même que de l’actualité, nationale ou internationale. Mais voilà, on est retombé en la salle Marcel-Sembat dans des considérations initialement peu ou prou polluantes, désagréables à tout le moins.

Seulement, cette fois c’est Anne Roumanoff qui réétudiait différents contextes auxquels chacun peut être confronté, de près ou de loin. Eternellement à l’affût de ce qui est susceptible de porter à conséquence, la railleuse de première prend dans ses filets ce que bon lui semble, et à ce jeu-là multiplie-t-elle les saynètes frappées au coin du bon sens. Ca coule de source,  mais encore fallait-il séparer le bon grain de l’ivraie en amont, histoire d’accorder une vraisemblance à des historiettes ayant en outre la capacité de les rendre ensuite poilantes. L’impayable dame qui n’est plus toute de rouge vêtue a pris le contrepied de la réalité à certains moments, ou bien grossi le trait, voire asséné des vérités en allant jusqu’au bout de sa logique, en laissant choir us et coutumes. Les antagonismes entre hommes et femmes, son divorce, la fidélité, les hommes et les femmes d’occasion, les sites de rencontre, lui auront fourni maintes occasions de brocarder l’existant.

A l’image de cette allégation : »Les mecs bien sont pris, mais les mecs pris ne sont pas tous bien… » La crise sanitaire mondiale, les règles d’humour politiquement correct, une voyante vraiment approximative (faisant même monter sur scène un spectateur), la campagne présidentielle abordée lors de son Radio bistro ont, entre autres, également eu droit à un déballage non sélectif. François Hollande, par exemple, s’est fait attraper par son passé : « Il ne faisait rien, mais il le faisait bien ». Et le reste est à l’avenant…Inutile de vous préciser que le rire désinhibiteur devait créer un récurrent phénomène de masse…

                                                                                                                            Michel Poiriault

                                                                                                                            [email protected]