Opinion

"L’esthétique de et dans la ville serait-elle le cadet des soucis des élus ?"

Aménager la ville ?

Bonne question : ce jour, 9 novembre 2018, les habitants de la commune (la ville) de Chalon-sur-Saône sont appelés à Voter pour choisir un (ou plusieurs ?) projet d’aménagement urbain. C’est une consultation populaire initiée par la municipalité qui a choisi 28 propositions réparties entre les quartiers, aux habitants de décider la meilleure, la prioritaire. 

L’affaire, encadrée financièrement (entre 500 et 40 000 euros), est une supercherie qui montre d’une part le mépris démagogique des élus envers leurs électeurs, c’est dire la profonde dégradation de la démocratie locale, et d’autre part la faiblesse sinon l’absence de politique urbaine – de politique de la ville – des élus locaux du Petit (la commune) et du Grand Chalon (l’agglomération). 

Les propositions sélectionnées par le maire et la majorité municipale relèvent de micro aménagements très localisés (le quartier prime la ville) ; soit autant de défaillances ou de manques de vigilance, des élus de chacun des quartiers. Il n’y a pas de proposition d’aménagement global de la ville et, conséquence, aucun débat publique concernant une éventuelle politique urbaine n’est proposé. 

Quel est l’avenir de cette ville ? Comment y vivons nous (citoyens, électeurs, habitants) et comment voudrions-nous y vivre ? Comment cette ville agit-elle sur son bassin d’emplois et dans (ou pour) sa zone de chalandise et d’influence ? Comment peut-on imaginer un avenir de et pour cette ville ?

Seul un débat publique, organisé par les responsables élus, peut apporter des réponses.

En l’absence d’un projet global et de sa discussion démocratique, nous assistons à l’émergence d’un florilège désordonné d’initiatives municipales. Peut-être les élus locaux sont-ils fiers des aménagements qu’ils ont imaginés pour rénover l’attraction commerciale du centre ville en sacrifiant la place du général De Gaulle ? Ou en mettant en œuvre d’autres aménagements également « hors d’âge » comme celui du Port Villiers ou cette excroissance (style cabane de chantier) sur le bâtiment de l’ancienne maison de la culture, ou encore la piétonisation de certaines rues du centre ville ancien (une recette urbaine des années soixante dix du siècle précédent). 

Les exemples sont nombreux d’initiatives malheureuses, regardez les éclairages urbains pour constater leur peu d’efficacité et l’esthétique navrante de leurs supports (au Port Villiers par exemple). 

L’esthétique de et dans la ville serait-elle le cadet des soucis des élus ?

J. J. Fouché    9 / 11 / 2018