Bourgogne

A l’occasion de la prochaine rentrée universitaire, Alain BONNIN, Président de l’Université de Bourgogne, répond aux questions d’Info-Chalon.com 

A l’occasion de la prochaine rentrée universitaire,  Alain BONNIN, Président de l’Université de Bourgogne, répond aux  questions d’Info-Chalon.com 

Au cours de l’année écoulée, l’université de Bourgogne a accueilli plus de 30.000 étudiants. Pédagogie innovante, recherche dynamique, qualité de vie étudiante : les atouts qui font son succès depuis plusieurs années s’en trouvent ainsi renforcés. Alain BONNIN, président de l’« uB » nous en dit plus avec l'ouverture d'un DUT des professions juridiques à l'IUT de Chalon sur Saône ou encore un projet d'ouverture d'un cycle d'ingénieurs co-porté par l'ESIREM au Creusot.

Le classement de Shanghai vient d’être publié et place l’université de Bourgogne en progression. Concrètement comment cela se traduit ? Des répercussions en terme d’inscriptions ou de dotations budgétaires ? 

Déjà présente dans plusieurs classement internationaux (Center for World University Ranking, Leiden, Times Higher Education), l’uB est effectivement entrée dans le classement ancien, sélectif et prestigieux de Shanghai en 2017. Cette année, seules 34 universités et grandes écoles françaises y figurent. Après examen de 17 000 établissements, l’uB se situe parmi les 5% les mieux classés mondialement. L’année dernière j’expliquais que les classements n’étaient pas la finalité d’une politique universitaire. Ils en sont la conséquence et quand ils sont là, qu’ils se répètent (non seulement l’uB se maintien dans Shanghai pour la deuxième année consécutive mais progresse pour atteindre la strate supérieure), s’appuient sur des critères multiples et reconnus internationalement, ils constituent les signes peu contestables de l’excellence de notre université. C’est également un signal en direction des entreprises qui, pour certaines, prennent en compte ces classements pour s’installer sur un territoire et travailler avec les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Je sais que beaucoup ne se sont pas trompés sur le sens à donner à ce classement. 

Mais pour répondre à votre question sur la traduction concrète, il faut dire qu’elle ne peut se mesurer immédiatement. D’abord parce que cette information a été connu le 15 août dernier seulement. Les inscriptions (via la plateforme Parcoursup) sont déjà bien avancées. Cependant, vu de l’extérieur, les futurs étudiants internationaux y sont très attentifs. Pour ce qui est des dotations, les classements n’entrent aucunement en compte dans la répartition des crédits, donc pas d’euro en plus dans notre budget de la part de l’Etat. Ce qui se mesure sur le long terme se sont les conséquences d’un rayonnement plus fort. Ouverte à l’international, l’uB est ainsi dans la tranche « 21-23 » des établissements d’ESR français. Cet élément renforcera donc notre attractivité et notre visibilité. Alors pour démarrer cette rentrée, ne boudons pas notre satisfaction. 

Quel est l’état de santé financier de l’université de Bourgogne alors que régulièrement la problématique des dotations budgétaires se pose ?

L’uB va mieux budgétairement parlant. Le dernier Compte financier adopté est redevenu positif. En disant cela il ne faut pas en conclure que tous les feux sont au vert. Nous sommes toujours dans l’application d’un Plan de retour à l’équilibre financier adopté en 2017 et qui s’applique sur 3 exercices budgétaires. Ce Compte financier nous redonne des marges et nous permet dès cette année de dégager des crédits pour réaliser des opérations de mise en sécurité de nos bâtiments. Celles-ci sont essentielles, préparent l’avenir de l’uB et bénéficient à toutes et tous.

La cartographie de nos formations a été revue l’an passé. Tout en préservant sa qualité reconnue, elle prend également en considération l’exigence de soutenabilité financière imposée par l’Etat. La formation continue occupe une place importante à l’uB et celle-ci contribue aussi au financement de cette offre.

Globalement, la question du financement de l’enseignement supérieur et de la recherche dans notre pays nécessite toujours une refonte. Nous ne pourrons éternellement repousser cette question. 

Concernant la recherche à proprement parler, quelle est la situation en cette rentrée ? 

Si nous sommes dans le classement de Shanghai c’est en grande partie en raison de l’excellence de notre recherche. Ces résultats sont dus à la qualité de nos publications scientifiques, à une bonne articulation entre enseignement et recherche, mais aussi à nos masters qui sont adossés à nos laboratoires et à l’I-SITE, porté par la ComUE UBFC, qui valorise nos atouts scientifiques thématiques plus concentrés, distinctifs, reconnus sur le plan international et qui est un levier d’entraînement et un point d’appui des stratégies de développement et de partenariat avec le monde économique. 

Ces éléments sont le résultat du travail mené depuis plusieurs décennies par l’ensemble des personnels et des équipes de gouvernance successives. Je n’oublie pas non plus le rôle important joué par nos partenaires du Grand Campus dijonnais (écoles, organismes nationaux de recherche, hôpitaux universitaires…) avec qui nous portons les unités de recherche. Je réaffirme que pour dispenser une bonne formation, il faut disposer d’une recherche forte car une université transmet, dans ses amphithéâtres, les savoirs qu’elle créée dans ses laboratoires. C’est le cas à l’université de Bourgogne. Depuis 2012, j’ai toujours souhaité préserver le budget de nos unités de recherche, encourager les liens entre enseignement et recherche et mener une politique de différentiation sur nos axes d’excellence. Cette politique porte donc ses fruits.

Sur des dossiers purement Saône-et-Loiriens, des bonnes nouvelles à annoncer du côté de Chalon de Saône ou du Creusot ? 

Dans mes prises de parole publique comme dans les réflexions de la Gouvernance, je n’oublie jamais que l’uB est riche de 6 campus. Ils sont des points d’ancrage territoriaux essentiels pour un accès de tous à l’enseignement supérieur mais également le lieu où se développent des activités de pointes (master VIBOT…) en accueillant notamment une partie importante de nos étudiants internationaux.

Comme chaque année j’aurai plaisir, avec les membres de mon équipe, à me déplacer sur chacun des sites territoriaux (dont Chalon et Le Creusot), à l’occasion des cérémonies de rentrée solennelle. J’attache une importance particulière à ces moments privilégiés d’échanges avec les étudiants et les personnels. Alors je peux déjà citer l’ouverture d’un DUT des professions juridiques à l’IUT de Chalon. Nous avons bien avancé avec notamment le soutien du Grand Chalon, sur ce dossier qui devrait connaître, je l’espère, une réponse définitive de la part des instances nationales. Sur Le Creusot, nous travaillons au projet d’ouverture d’un cycle d’ingénieurs qui sera co-porté par l’ESIREM. J’évoquerai plus en détails devant eux et publiquement ces éléments qui sont pour certains engagés depuis plusieurs mois.

En cette veille de rentrée, quel message souhaitez-vous adresser aux personnels ? Aux étudiants ? 

A la communauté universitaire dans son ensemble je souhaite déjà transmettre un message optimiste. Il faut savoir reconnaître et souligner ce qui nous distingue. Nous avons parlé des classements internationaux, la labellisation de notre Datacenter par le ministère en est également une autre illustration. Je veux dire aux enseignants, enseignants-chercheurs, personnels administratifs, techniques et de bibliothèque que j’ai conscience des efforts consentis mais que ceux-ci portent leurs fruits.

Enfin, comme à chaque rentrée, de nombreuses initiatives en direction des étudiants se dérouleront comme les « Campus Days ». La vitalité du pôle « Formation Vie Universitaire », d’uBLink, qui ont fait leurs preuves, sont des éléments concrets démontrant que nous mettons la priorité sur la qualité de vie étudiante. Ces jeunes ont la chance de faire des études supérieures. Sur les 6 campus que compte l’uB, je les incite à s’informer auprès de leurs aînés, interroger les personnels qui sont à leur écoute mais aussi à s’investir dans les nombreuses initiatives portées par un tissu d’associations étudiantes dynamiques et soutenues. J’ai à mes côtés au sein de la Gouvernance, une vice-présidente étudiante qui a la responsabilité de les représenter. Au-delà des questions budgétaires, nous ne devons pas perdre de vue le principal objectif d’une université : accueillir les jeunes et les former car c’est bien là notre mission première de service public. 

Je m’engage dans cette rentrée avec un esprit positif. L’uB dispose d’un ancrage territorial qui est l’une de ses forces majeures et qui lui permet notamment son rayonnement. S’occuper du quotidien, l’améliorer quand cela est possible, ne nous empêche aucunement aussi de travailler, penser l’avenir en réfléchissant à des projets de grande ampleur comme celui d’« université européenne » avec Mayence. 

D’ores et déjà je souhaite à toutes et tous une bonne rentrée.

 

Propos recueillis par Laurent Guillaumé - Info-chalon.com

Photo LG - Info-chalon.com