Elan Chalon

Pour Dominique Juillot, "c'est collectivement, dans la solidarité que Chalon ira en finale"

Pour Dominique Juillot, "c'est collectivement, dans la solidarité que Chalon ira en finale"

A quelques heures du début du Final Four au Colisée à Chalon-sur-Saône, Dominique Juillot se confie dans une interview où il parle avec son cœur. L’émotion est là car l’Elan Chalon est à 80 minutes d’un authentique exploit. Remporter la Coupe d’Europe dans sa salle, ce serait formidable.

Dans vos rêves aviez-vous imaginé jouer un jour une finale au Colisée, à Chalon-sur-Saône ?
DOMINIQUE JUILLOT : «Dans mes premiers rêves de Président, c’était de jouer une finale. On en a déjà joué deux. Maintenant c’est à Chalon et je n’ai jamais imaginé qu’on ne pouvait pas le faire. L’exploit, c’est que tout le monde s’est mis autour de la table. Le monde du basket, la Ligue, la Fédération, s’associent à un club et aux collectivités. Le Grand Chalon c’est 80.000 euros. La ville ce sont les moyens techniques. Le Conseil départemental de Saône-et-Loire, le Conseil Régional de Bourgogne – Franche-Comté nous aident sur le volet communication…

…On vous sent très heureux…
«Oui ! Cette union c’est réconfortant. Dans une période où l’argent est rare, on voit que des gens ont eu envie de s’associer et d’accompagner ce challenge en forme de défi. C’est quelque chose qui grandit tout le monde. Certes, on peut toujours dire que c’est inutile, que l’argent aurait pu servir à autre chose. Mais il y a une mobilisation totale avec des choses qui nous touchent, qui me touchent. Un partenaire, Mobalpa, pourquoi ne pas le citer, a spontanément dégagé une personne pour nous accompagner dans la dernière ligne droite. Tout le monde s’y est mis. Même ma fille qui a pris une journée pour faire les sandwiches… Ce Final Four a suscité une formidable envie. Je vous l’assure, cela donne du courage aux gens qui travaillent dans l’ombre dans ce club. Car en ce mois d’avril, il y avait aussi quatre matches à préparer. Alors oui, je suis heureux et fier de pouvoir dire que l’Elan c’est une belle machine.
Je suis fier au-delà des résultats qui seront ce qu’ils seront. J’ai amené des gens nouveaux au clubs et ils s’investissent. L’Elan c’est une grande famille».

Il faut aussi évoquer l’aspect sportif…
«D’abord la victoire de mardi soir contre Pau-Orthez a été quelque chose de très fort. On était attendu, on avait tout à perdre. On pouvait perdre la confiance, perdre sur le plan psychologique. Si on avait perdu, tout aurait été beaucoup plus compliqué…»

…Mais ce n’est pas le cas !
«Oui, les gars, le staff, tout le monde peut se concentrer sur le Final Four. On n’a rien changé aux habitudes. Mais je le dis : Il faut que les gens soient conscients de l’enjeu. C’est important pour le club. Il faut le mesurer à tous les niveaux. Les joueurs doivent en avoir conscience. Celui qui sera champion d’Europe, ce sera bien pour le club et pour lui».

Vous craignez Varese ?
«Cette demi-finale contre Varese c’est tout sauf une formalité. C’est un club historique européen. Quand on a eu une histoire, on garde la culture du haut niveau. Les italiens seront au rendez-vous. Ils ne viennent pas pour la 3e place…»

Quelles sont vos craintes ?
«La pression ! Que la pression soit trop forte et qu’en certains instants l’on veuille sauver la patrie individuellement. C’est collectivement, dans la solidarité que l’Elan Chalon ira en finale. Dans ce premier match, il y aura des temps faibles. C’est là qu’il faudra trouver des ressources mentales individuelles et collectives. Il ne faut pas que le public, nos supporters, se fassent prendre par les supporters de Varese. Ca ne sera par un match comme les autres».

Comment le Président que vous êtes vous sentez les choses ?
«Francfort, c’est comme nous. Ils sont les favoris de la demi-finale. La pression est sur eux. Les deux qui ont le plus à perdre ce sont Francfort et l’Elan Chalon. Mais je le dis à tout le monde : Si Varese est plus fort il faudra l’accepter. Mais si on a toutes nos armes, on doit aller en finale».

Une dernière chose…
«Oui. Notre pays a parfois le don de se créer des handicaps. Mais quand il décide de mettre tout en place c’est une sacrée machine de guerre. Et je veux dire ma gratitude et celle de l’Elan Chalon au Préfet de Saône-et-Loire, au Sous-Préfet, à la Police, aux Pompiers, à l’armée. Tout le monde, absolument tout le monde s’est mobilisé. Alors maintenant soyons forts collectivement. Je voulais une fête populaire. Ce sera une fête populaire !»


Recueilli par Alain BOLLERY