Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - « Le jour du mariage c’était vilain. Toute leur vie commune a été vilaine et moche. »
Publié le 09 Juillet 2018 à 21h35

Maître Richez-Pons plaide pour un monsieur de Cuiseaux qui s’était remarié en 2014 avec une dame, maman et grand-mère : il emmène le petit-fils faire du vélo, mais il traite sa mamie de « putain », de « salope », de « traînée » et d’on ne sait quoi d’autre, en continu. Quand il a bu, il lui met des coups de poings, et il soutient le tout d’une sorte de jalousie pathologique qui lui fait imaginer que si elle croise un homme, elle va forcément aller avec lui. Cela va de ses collègues dont certains ont quitté la fête du mariage en 2014, au gendarme qui l’a auditionnée récemment (« tu sens le sperm’ », lui dit-il à son retour), en passant même par des hommes qu’on voit… à la télé. « Vie commune vilaine et moche. »
Il est né en 1968, elle n’est pas à l’audience. Il est jugé ce lundi 9 juillet selon la procédure de comparution immédiate pour des violences sur une période de 2 ans ½, on l’a placé en détention provisoire avant le week-end. Le 9 juin dernier, madame appelle les gendarmes, lesquels se déplacent, parce que son mari « m’insulte de tous les noms ». Ils trouvent un monsieur très énervé qui a cassé une vitre. Les gendarmes le font sortir pour parler, mais il vocifère, tape dans ses volets, pas moyen de se poser. Il tient une bonne alcoolémie (2.16 g), et part en cellule de dégrisement.
« Ça me travaille, je ne sais pas pourquoi je fais ça »
Le 11 juin, madame va déposer plainte : insultes, coups de poings et propos dégradants (« il te plaît, il te fait jouir ? », au sujet d’un quelconque animateur télé). La fille de madame confirme les insultes, « il lui a pourri la vie », le petit-fils de 11 ans témoigne aussi de la violence verbale à l’encontre de sa grand-mère, et de coups, une fois. La cellule de dégrisement n’a pas eu raison des problèmes de monsieur, il recommence (en parlant du gendarme qui a fait l’audition de sa femme, laquelle a forcément consenti à des rapports sexuels, forcément), il continue. Le 5 juillet il est placé en garde à vue, il reconnaît les faits : à chaque fois qu’il a bu, il ne se contrôle plus.
Ça dérange la vice-procureur Aline Saenz-Cobo, qui relève qu’à jeun il ne semble pas se contrôler non plus, « vous l’insultez aussi », lance-t-elle au prévenu qui garde les bras croisés contre lui. C’est un homme de taille moyenne à l’élocution mâchonnée, pas bien facile à comprendre. Il répond : « Oui, mais pas tout le temps ! » Il n’est pas hyper convaincant si on considère que ça n’a jamais commencé puisque ça a toujours été. « Pourquoi vous lui parlez comme ça ? – Je ne sais pas. » Là on a tendance à le croire. La présidente Foucault pense à la victime : « Comment elle peut le vivre, votre épouse. – Ah ben elle peut pas ! – Il va se construire avec cette image-là, son petit-fils ? – Ben non. Ça me travaille, je ne sais pas pourquoi je fais ça. »
Son avocate doute qu’il comprenne tout
Ce monsieur boit depuis au moins 20 ans (une condamnation pour conduite sous l’empire de l’alcool en 1999), mais, s’il ne comprend pas ses violences et n’en maîtrise pas l’expression, il se fait fort de démontrer au tribunal qu’il domine son alcoolisme : « Là, je ne suis pas en manque. Et puis quand je n’ai pas d’argent, je n’en achète pas. » Il dissocie ce qui est visiblement tout de même lié, et son avocate doute qu’il comprenne tout : « En janvier 2017 il est condamné pour abandon de famille, soit non-paiement de la pension alimentaire pour sa fille née de son premier mariage, mais il ne comprend pas car il estime ne pas avoir abandonné sa famille, vu que c’est sa femme qui l’a mis dehors. » 1 an de prison dont 6 mois assortis d’un sursis mis à l’épreuve. Résultat : il ne répond à aucune convocation du juge d’application des peines, lequel avait délivré un mandat d’amener. Vu la procédure du jour, les 6 mois de prison ferme ont été mis à exécution, il purge cette peine-là depuis ce week-end.
« Vous avez donc vécu dans un climat comme celui-là ? – Ben oui »
Le parquet requiert 1 an ferme avec maintien en détention, il a déjà un sursis mis à l’épreuve qui reprendrait son cours à sa sortie. Maître RIchez-Pons évoque des éléments de son enfance (abusé et frappé par son père, de 8 à 10 ans, « je n’en ai jamais rien dit à personne. Je l’aurais dit, il m’aurait cassé la gueule, et peut-être tué », éléments qui ne sauraient excuser ou justifier ses propres actes mais qui les éclairent. Preuve indirecte, d’ailleurs : sa mère ne veut pas l’héberger, c’est au dossier, à cause de son comportement qui lui rappelle celui de son propre mari, violent avec elle. « Vous avez donc vécu dans un climat comme celui-là ? – Ben oui. »
Le tribunal le condamne à 14 mois de prison dont 6 mois assortis d’un sursis mis à l’épreuve de 2 ans, avec obligation de soins et interdiction de contact avec son épouse. Il est maintenu en détention pour 14 mois en tout (deux peines se succèdent). Du centre pénitentiaire ce week-end, il a écrit une lettre à sa future ex en lui demandant « pardon du mal que j’ai fait. »
FSA



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