Chalon sur Saône

Les chefs du réseau de trafiquants de drogue du Creusot bientôt libres ?

Les chefs du réseau de trafiquants de drogue du Creusot bientôt libres ?

Le procès des vingt-sept membres du réseau de trafiquants d’héroïne et de cocaïne, démantelé début juin 2012 au Creusot et à Torcy à la suite de la plus grosse opération anti-drogue menée en Bourgogne depuis quatre décennies, s’est ouvert lundi matin au palais de justice de Chalon, sous la présidence d’Hélène Pirat, présidente du tribunal de grande instance de Mâcon, le substitut Xavier Moissenet occupant le fauteuil du ministère public.

Cette première journée d’audience, marquée par de longues suspensions, s’est achevée au milieu d’après-midi. Afin de permettre aux conseils de Mohamed Boutabout, Sofien Himmi, Fethi Meraihia, Karim et Rachid Raffour, les cinq prévenus encore incarcérés, de rédiger des conclusions au soutien d’une demande de mise en liberté.
Comment en est-on arrivé là, alors que les cinq hommes figurent parmi les « têtes » du réseau ? En raison d’un non respect du délai de dix jours, le Tribunal a en effet décidé d’annuler les citations de Daka Boutabout et de Fethi Meraihia. Une décision qui, aux dires de Me Thomas Bidnic, du barreau de Paris, avocat de Mohamed Boutabout et de Fethi Meraihia, a valeur de jugement, avec pour conséquence pour les juges de statuer sur le maintien ou non en détention des cinq mis en cause.
« Ils sont détenus sans titre » a affirmé Me Bidnic. « Mon client est détenu arbitrairement. C’est un délit pénal. Il n’y a plus aucun motif juridique, plus aucune raison juridique. Je ne veux pas qu’il passe une nuit de plus en prison. Le directeur de la maison d’arrêt de Varennes-le-Grand engage sa responsabilité » a surenchérit Me Philippe Scrève, du barreau de Lyon, défenseur de Rachid Raffour.
Mohamed Boutabout, Sofien Himmi, Fethi Meraihia, Karim et Rachid Raffour ont néanmoins regagné lundi soir leurs cellules. Pour combien de temps encore ? Réponse sans doute dès mardi.

Gabriel-Henri THEULOT