Société

Le SMS : sans modération sociale

Le SMS : sans modération sociale

Si le mail a détrôné la lettre, le SMS a quant à lui, pris une place prépondérante dans notre quotidien. Il ne se passe pas une journée – ou presque – sans qu’on utilise ce mode de communication. Décryptage de l’addiction au « Short Message Service » par info-chalon.com.

Le SMS a 22 ans – et oui, déjà ! – et son utilisation est devenue quasi systématique. On écrit de plus en plus de textos, on les écrit n’importe où, n’importe quand, à n’importe qui et sur n’importe quoi, allant du message de rappel (« Tu as pensé à acheter le pain ? »), au petit mot d’encouragement autrefois griffonné sur un post-it (« Bon courage pour cette journée. »), en passant par l’information professionnelle de dernière minute : « La réunion est retardée d’une demi-heure. ».

 

On en devient même carrément accro. Et pour cause : il a complètement bouleversé notre mode de fonctionnement. Les opérateurs, quant à eux, ont également tout fait pour qu’on ne puisse plus s’en passer ni se limiter, en proposant désormais systématiquement des forfaits avec « SMS illimités », démocratisant les relations virtuelles. Ainsi, on peut noter qu’une personne détentrice d’un forfait envoie aujourd’hui 311 SMS par mois en moyenne, contre 17 en 2003, tandis qu’un adolescent, avec 83 SMS par jour, remonte la moyenne, devenant ainsi représentatif de ceux figurants parmi les plus fervents utilisateurs du texto.

 

Le SMS, c’est évident, a donc encore de beaux jours devant lui. Mais si l’on n’a pas fini d’en envoyer, pourquoi, au fait, les écrivons-nous ?

 

Le texto, vu sous un certain angle, pourrait, de façon symbolique, représenter la plume de nos pensées. Grâce à lui, chaque émotion, chaque idée, chaque pensée, chaque information peut être directement envoyée à notre interlocuteur en quelques secondes, et celui-ci en prendra instantanément connaissance, ceci même si l’on ne se trouve pas à proximité de lui. Ce qui permet alors une écriture pulsionnelle. En tout cas, sans les SMS, toutes ses pensées ne seraient pas forcément partagées. Mais quoi qu’il en soit, désormais, l’écriture est directement branchée sur notre intériorité et, au passage, s’affranchit de nombreux codes. Ainsi, nous ne sommes plus obligés de mettre des points à la fin des phrases, les fautes d’orthographe ou les mauvais mots issus d’une écriture intuitive sont tolérés, laissant le soin au destinataire de remettre les choses dans le bon ordre à la lecture. On ne se relit pas ou peu avant envoi, on relit parfois après coup. On envoie un deuxième message avec les mots manquants ou les précisions, ou bien encore un petit smiley (  ), histoire de donner le ton de la phrase. On en vient même à créer un dialogue spécifique aux textos qui, parfois, ne peut être uniquement compris que des deux interlocuteurs communiquants.

 

Certes, le SMS demeure alors une relation virtuelle. Mais il devient parfois une véritable histoire entre celui qui écrit et celui qui lit, nous reliant technologiquement et instantanément. Il n’a donc plus de limites. 

 

Toutefois, il est conseillé de prendre un peu de recul et de s’observer, le nez scotché devant l’écran du smartphone. Il serait vraiment dommage de passer à côté d’une véritable conversation humaine, simplement parce qu’on n’arrive pas à décrocher…( ;-) )

 

M.M.