Société

Défis sur les réseaux sociaux : repousser les limites de l’extrême

Défis sur les réseaux sociaux : repousser les limites de l’extrême

Les réseaux sociaux sont actuellement le terrain de jeu d’un très grand nombre de défis, relevant souvent de la débilité, voire parfois même de l’inconscience. Le phénomène, en apparence sans conséquences, prend une telle ampleur qu’on compte désormais un certain nombre de victimes. Les explications d’Info-Chalon.

Le principe de ces challenges ? Se filmer en train de réaliser un défi imposé, poster la vidéo sur les réseaux sociaux et nommer la prochaine victime, qui se retrouve dans l’obligation de réaliser également le défi sous peine de se voir infliger un gage.

 

A ce stade, rien d’exceptionnel. Et pourtant … Prenons l’exemple du « Neknomination », un des premiers défis réalisés sur la toile, qui consiste à boire une bière cul sec, « necking a drink » signifiant boire un verre cul sec. Mis à part le fait que ça n’a aucune utilité, on ne peut pas considérer cela comme étant dangereux pour la santé. Sauf que ce défi était tellement simple à réaliser que la situation a très vite dégénéré. La bière a été remplacée par toutes sortes de mélanges d’alcools forts et l’action a été couplée à des mises en situation périlleuses : boire en faisant du surf ou plongé dans un aquarium géant. L’effet est alors garanti. Résultats : deux morts de coma éthylique. Et ce n’est que le début. 

 

Le phénomène prend de l’ampleur et les défis se multiplient. On voit donc apparaitre le « Ice Bucket Challenge » (défi de seau à glace), qui consiste à s’asperger d’eau glacée ou à plonger dans un bac d’eau gelée. Autre défi : le « Fire Challenge » (défi du feu) ou comment finir à l’hôpital en s’immolant juste pour le « fun ». Ces défis ont déjà fait un certain nombre de morts et de blessés. Mais surtout, comment peut-on imaginer s’amuser avec des délires aussi stupides et lourds de conséquences ?

 

Certes, l’adolescence est une période de transition propice à la mise en danger et les jeunes adultes sont naturellement attirés par les conduites à risques, car constamment en quête d’adrénaline. De plus, la jeune génération a grandi dans ce système où l’on se filme et se prend en photo facilement, et ce depuis la naissance, l’échographie constituant, d’une certaine façon, le tout premier des clichés nous concernant. Malgré tout, comment peut-on mettre sa vie en danger sans avoir pris le temps d’y réfléchir ? Mieux vaut prévenir que guérir. Cet adage est assez lourd de sens. 

 

Autre phénomène, moins dangereux, mais peu recommandable car relativement dissolu, un certain nombre de jeunes femmes posent seins nus avec leur soutien gorge sur les yeux : c’est le « Bee Challenge » (le défi de l’abeille). Ces dames ont-elles réfléchi un instant avant d’exhiber leur poitrine sur les réseaux sociaux, sachant qu’une fois publiées, les photos ne leur appartiennent plus (cf la petite note en bas de page qui dit « En cliquant sur Inscription, vous acceptez nos Conditions et indiquez que vous avez lu notre Politique d’utilisation des données ») ? Il semblerait que non.

 

C’est à se demander jusqu’où l’on va aller, bien qu’il faille convenir que certains défis sont assez légers et ne feraient pas de mal à une mouche : publier une photo de soi enfant ou sauter dans une piscine. Bref, rien d’exceptionnel. Toutefois, quand on voit l’imagination débordante de cette génération connectée, qui ne conçoit pas son existence indépendamment du nombre de « like » (j’aime) en bas de l’image, on en vient à se demander s’il y a encore des limites à ne pas franchir. A méditer.

 

 

                                                M.M.