Société
Like a Virgin…
Publié le 05 Décembre 2014 à 19h38

Rite de passage – non obligatoire -, la virginité est indissociable de tout un nombre de mythes et anecdotes. Même si ce n’est plus aussi sacré qu’autrefois, la perte de celle-ci demeure un sujet qui fait encore couler beaucoup d’encre de nos jours. Décryptage d’un tabou aussi vieux que la Bible.
Virginité. Si le mot est souvent employé, il n’est pas toujours évident d’énoncer la réalité qu’il recouvre. En effet, qu’est-ce que la virginité ? Si l’on raisonne en termes d’anatomie, c’est assez simple : il fait uniquement référence à la femme, ce qui est d’ailleurs assez curieux. Celle-ci est considérée comme vierge tant que son hymen (la membrane qui clôt partiellement l’orifice vaginal) reste intact. Si l’on évolue maintenant sur un terrain autre, celui de la psychologie, la virginité fait toujours référence à la femme : celle-ci est alors considérée comme vierge si elle n’a jamais eu d’expérience de jouissance sexuelle, quelle qu’elle soit. Si, enfin, on adopte un point de vue plus symbolique, la virginité est un mot qui évoque une voie encore non exploitée, qu’il s’agit de découvrir, à l’image de la forêt vierge, ou encore de celle de la feuille vierge (de toute écriture) [1].
Si l’on remonte à présent le temps, jusqu’avant les années 1960-1970, période de la libération sexuelle, la virginité était censée protéger la femme de tout contact, ceci pour assurer l’authenticité de la filiation [1]. Elle était à la base du mariage. Le mari, pour prouver sa domination, devait être assuré d’être bien le père de ses enfants. Et collait à l’homme l’image de l’initiateur, celui chargé d’enlever son innocence à la femme afin de lui faire découvrir les plaisirs charnels.
Il semblerait, grâce à la « démocratisation » de la contraception et à la généralisation des tests ADN, que cette époque soit désormais en partie révolue. En effet, la sexualité est maintenant associée au plaisir et non plus seulement à la procréation, alors même que la notion de plaisir, auparavant, était seulement admise pour les prostituées.
Mais alors, si la sexualité est synonyme de plaisir aujourd’hui, pourquoi la virginité tient-elle encore une place aussi importante dans notre société ? Pourquoi un certain nombre d’hyménoplasties (reconstruction chirurgicale de l’hymen) sont-elles pratiquées chaque jour en France ? En réalité, parce qu’on n’efface pas ainsi des siècles d’histoire. Mais aussi, et surtout, pour se plier au conservatisme de la famille ou du futur époux. Voilà pourquoi les chirurgiens suturent désormais les lambeaux restants de la membrane pour la recréer et ce pour un tarif oscillant entre 2 000 et 4 000 euros, prix à payer pour… « se racheter une virginité » [1]. Même si celle-ci n’est finalement qu’un leurre.
Si la perte de la virginité (par la femme) n’est plus un tabou comme c’était le cas autrefois, elle demeure donc un sujet sensible. Mais il y a franchement là matière à s’interroger. En effet, il faut savoir que l’hymen est différent chez chaque femme, ce qui explique que certaines saignent lors du premier rapport sexuel et d’autres non. Il n’y a donc pas toujours de signe distinctif de la déchirure de l’hymen. Par ailleurs, une femme peut aussi perdre sa virginité lors de pratiques sportives intensives, telles que la danse ou l’équitation. Il est aussi démontré qu’une femme vierge peut tomber enceinte – la vierge Marie n’est nullement un cas isolé… -, les spermatozoïdes – cellules mobiles – pouvant remonter de la vulve jusqu’aux trompes de Fallope sans qu’il n’y ait jamais eu de pénétration [1]. Au final, on se demande bien pourquoi la virginité demeure aussi sacralisée. Ce qui n’est d’ailleurs pas sans dommages collatéraux pour certaines personnes qui, pas encore « dépucelées », souffrent énormément de leur virginité « tardive », qui les renvoie à leur solitude sentimentale.
En tout état de cause, il serait peut-être temps d’arrêter de prendre les vierges pour des saintes et, à l’inverse, ne pas non plus considérer la jeune génération actuelle comme une génération de dévergondées. En France, ça va mieux en le rappelant, l’âge moyen du premier rapport sexuel est de 17,2 ans pour les garçons et 17,6 pour les filles [2]. En comparaison avec l’évolution au fil des décennies [3], c’est relativement raisonnable.
M.M.
[1] Causette, n°49, octobre 2014
[2] Selon l’Institut d’Etudes démographiques (INED)
[3] Dans les années 1940 : 18 ans pour les hommes et 22 ans pour les femmes.
Dans les années 1960 – 1970 : 18 ans pour les hommes et 19,5 ans pour les femmes.
Dans les années 1980 -1990 : 17,7 ans pour les hommes et 18,2 ans pour les femmes.
Selon les sources de l’Ined



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