Société

Gleeden : le site internet qui incite à croquer la pomme fait couler beaucoup d’encre

Gleeden : le site internet qui incite à croquer la pomme  fait couler beaucoup d’encre

En raison d’une campagne de publicité remarquée, le site internet Gleeden, plateforme de rencontres extraconjugales, fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. Info-Chalon revient pour vous sur ce phénomène d’actualité.

Gleeden a été créé en 2009 par deux jeunes entrepreneurs français, les frères Truchot, qui ont choisi d’établir leur société aux Etats-Unis. La spécialité de ce site réside dans les rencontres extraconjugales, ce qui n’est pas forcément du goût de tous. Il compte plus de 2,3 millions de membres à travers le monde, dont plus d’un million en France, et fait environ 2 500 nouveaux adeptes par jour.

 

Début février, sa nouvelle campagne de publicité, qui joue la carte du péché avec l’image d’une pomme croquée, et le recours à un slogan provocateur - « le premier site de rencontres extraconjugales pensé par des femmes » -, n’a pas fait que des adeptes. Et pour cause... 

Les affiches publicitaires ont été censurées dans plusieurs villes des Yvelines et des Hauts-de-Seine, suite à l’envoi d’une pétition de plus de 20 000 signataires aux différents réseaux de transports concernés par l’affichage. Elle est due à l’initiative des Associations Familiales Catholiques (AFC). Ces dernières ont assigné la société américaine Black Divine, qui édite le site internet, à comparaitre devant le Tribunal de grande instance de Paris. En effet, pour elles, il s’agit là d’une véritable incitation à l’adultère, ce qui leur est intolérable.

Au niveau légal, l’adultère n’est plus considéré comme un délit pénal depuis 1975. Néanmoins, l’article 212 du Code civil prévoit que « les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance ». De son côté, Solène Paillet (1), porte-parole du site Gleeden, affirme que le site tend seulement à se faire connaitre des personnes déjà infidèles, et n’incite nullement à l’adultère. Elle ajoute par ailleurs que les gens ne doivent pas être pris pour des idiots, et que l’on peut désirer sans succomber. 

Dans tous les cas, Gleeden n’a certainement pas fini de défrayer la chronique, et ceci d’autant plus que les régimes matrimoniaux et les mœurs évoluent constamment. En effet, on ne condamne pas les couples ayant recours à l’échangisme par exemple. De plus, certains pays ayant supprimé la notion de fidélité de leur code civil, comme récemment l’Argentine, la condamnation de l’adultère s’atténue, et avec elle celle de ceux qui s’y adonnent.

Une affaire à suivre… fidèlement ?

M.M. 

(1) Libération, 20 février 2015, p. 15