Société

Des poupées pour les fêtes de fin d’année ?

Des poupées pour les fêtes de fin d’année ?

En ces périodes de fêtes et d’échanges amplifiés, les rayons jouets des magasins proposent de nombreuses sortes de poupées. Du poupon à la poupée mannequin, comment être certain de faire le bon choix pour l’enfant auquel elle est destinée ? Et ces poupées correspondent-elles vraiment aux attentes des enfants ? Info-chalon s’est penché sur la question.

Une poupée pour chaque âge

 

Les poupées sont très appréciées des enfants, qu’ils soient filles ou garçons. Selon l’âge de l’enfant, cela semble aller de soi, la poupée ne sera pas la même. Vers 18 mois, l’enfant est dans une phase d’imitation de ce qu’il observe. Sa poupée devra donc être « simple, légère et facile à manipuler », le petit plus étant qu’elle ait des cheveux et des yeux qui s’ouvrent et se ferment. Entre 2 et 3 ans, l’enfant observe l’univers des adultes et la poupée lui permet d’exprimer ce qu’il ressent. Une poupée avec des articulations souples lui permettra donc de la placer dans de nombreuses positions et de la manipuler facilement. Entre 3 et 6 ans, « l’enfant invente des histoires plus longues, plus complexes, avec des rôles sociaux ». La poupée est confidente de l’enfant et joue un rôle important dans sa socialisation. « La poupée idéale est classique et solide » [1].

 

Barbie a-t-elle vieilli ?

 

La poupée Barbie et les poupées mannequins, destinées à des enfants plus grands, sont-elles à l’image de la femme ? Cette question est posée dans le film Tiens-toi droite, qui, dressant un état des lieux de la féminité, se demande lors de la fabrication d’une nouvelle poupée si c’est le modèle qui doit s’adapter à la femme ou l’inverse [2].

 

En tout cas, il semble que Barbie n’a plus le vent en poupe avec « sa plastique de femme fatale ». En même temps que les enfants qui jouent à la Barbie sont de plus en plus jeunes, la célèbre poupée voit sa clientèle se réduire au profit de l’univers Disney Princess avec des poupées plus consensuelles [3].

 

Les poupées Bratz et Monster High elles aussi sont remises en question. Trop de maquillage, proportions du corps non respectées avec des têtes trop grosses, des bras trop courts et des tours de taille trop minces. Sonia Singh, artiste australienne, s’amuse à retirer les artifices (yeux de biche, lèvres pulpeuses, etc.) des poupées Bratz pour leur donner un visage plus proche de la réalité, dénonçant ainsi le fait que la féminité ne pourrait s’exprimer qu’avec du maquillage [4].

 

Quelle que soit la poupée avec laquelle il joue, celle-ci aide l’enfant à exprimer ses sentiments, à comprendre et assimiler le réel, à développent son imaginaire et à se construire. Aussi, il semble que les poupées les plus simples sont souvent les plus appréciées.

 

M.B.

 

[1] http://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3ans/jeux/fiche.aspx?doc=jouer-poupee

 

[2] Film français de 2014 de Katia Lewkowicz

Synopsis :

Louise, Sam, Lili. Trois femmes qui ne se connaissent pas mais dont la volonté farouche d’évolution va les faire se rencontrer, se rejoindre, se juxtaposer. C’est l’histoire de Louise qui quitte le pressing de famille pour travailler dans une grande entreprise de fabrication de poupée où l'a pistonnée son amant.
De Lili, Miss Nouvelle-Calédonie, qui fait la rencontre d'un riche industriel. De Sam, mère de famille nombreuse, qui décide de prendre son indépendance. Il y a la pression de leurs mères, de leurs sœurs, de leurs amies. Il y a leurs hommes qui disparaissent. Il y a leurs filles qui les regardent, les imitent. Et il y a la conception de ce nouveau modèle de poupée, enfin à l'image de la femme. Mais est-ce le modèle qui doit s’adapter à la femme ou l’inverse ?

 

[3] http://www.challenges.fr/entreprise/20150127.CHA2573/pourquoi-rien-ne-va-plus-pour-la-star-barbie.html

 

[4] http://treechangedolls.tumblr.com/