Chalon sur Saône

Promenons-nous dans les bois… de Vincennes

Promenons-nous dans les bois… de Vincennes

Lundi 02 mai, La bobine avait invité Claire Simon à parler de son documentaire « Les bois dont les rêves sont faits » au cinéma Axel, à Chalon. Un portrait détonnant des Bois de Vincennes, poumon vert et tranquille au cœur du mouvement perpétuel parisien.

Si les Bois de Vincennes, pour partie, ont toujours été de la forêt, notamment un domaine de chasse pour le roi logeant au château de Vincennes, les diverses activités qui y sont exercées ont sans doute bien changé au fil du temps. L’époque n’est en tous cas plus au cor de chasse et au gibier fuyant.

 

Dans les bois, c’est le tout Paris qui circule. On y vient à la recherche du silence des lieux et pour se détendre. Les sportifs (marcheurs, joggeurs, cyclistes, cavaliers, rugbymen, etc.) croisent les promeneurs de chiens, les parents venus prendre l’air avec leurs enfants, ou encore les pêcheurs. Certains s’isolent pour peindre ou pour écouter de la musique et danser entre amis. Des feux de camps s’allument ici et là à la tombée de la nuit. Parfois ce sont de grands rassemblements qui sont organisés, comme par exemple pour fêter le nouvel an chinois.

 

Le sexe est également très présent dans la forêt, et il n’est pas seulement question de prostitution. Certains viennent à la recherche d’un court instant de plaisir avec un inconnu, notamment dans le « Jardin des hommes », les amoureux disparaissent derrière des arbres, et les voyeurs-tripoteurs apparaissent. Pour Claire Simon, « la forêt a une connotation érotique très forte ».

 

A Vincennes, il y a également des habitants des bois. Des personnes seules ou en couple installées dans une cabane ou sous une tente, et qui sont très heureux de vivre au cœur de la nature.

 

Et si l’on cherche bien, on y trouve des fantômes. Notamment celui de Gilles Deleuze au milieu de ses élèves dans une petite salle enfumée de la Fac ouverte à tous qui se trouvait au cœur de la forêt : le Centre universitaire expérimental de Vincennes. Cette utopie réalisée a pris fin quand le bâtiment fut rasé en 1980. Claire Simon explique aux spectateurs que « cette fac a été supprimée car c’était un foyer de rébellion ».

 

La réalisatrice précise qu’elle a tourné ce film sous contrat avec les Bois de Vincennes. L’objectif était de faire un portrait qui représente réellement ce qui s’y vit au quotidien, et qui diffère selon les saisons. « C’est aussi un portrait de Paris, c’est la mondialisation, c’est un temple ultramoderne […] on y voit de la souffrance, certes, mais ce qui est intéressant, c’est la capacité de création des hommes », « c’est la partie de la ville où chacun est libre ».

 

« Les bois dont les rêves sont faits » vous entraine au cœur de la diversité et de la complexité humaine.

 

M.B.