Politique de gauche

A Chalon, "c'est grave d'attaquer ce lien qui unit les gens" pour les communistes chalonnais

A Chalon, "c'est grave d'attaquer ce lien qui unit les gens" pour les communistes chalonnais

Alors que Chalon dans la rue bat son plein, les communistes chalonnais montent au créneau et fustigent la politique menée notamment par la ville de Chalon sur Saône à destination de la culture.

Profitant du contexte quelque peu particulier qui entoure le 30e anniversaire de Chalon dans la rue, et des polémiques soulevées par la municipalité sur la baisse des financements accordés au CNAR, les communistes chalonnais ont souhaité exprimer leurs sentiments sur la politique menée à Chalon sur Saône et notamment sur la culture. Dans le collimateur, la ville de Chalon et le Grand Chalon après le dossier ouvert sur l'Ecole Ema Fructidor, et la temporisation de l'ouverture d'une nouvelle formation. 

Noémie Danjour, Guy Talès et Nathalie Vermorel ont souhaité tous les trois, tirer la sonnette d'alarme, sur la stratégie mise en place à Chalon sur Saône, avec ce qu'ils considèrent comme de lourdes répercussions "pour les classes populaires". "Il y a de vraies menaces à Chalon sur Saône avec des remises en cause permanentes de l'action culturelle et cela malgré les démentis formels du maire". Pour Guy Talès, "la culture est un élément fédérateur et surtout dans une ville comme celle de Chalon sur Saône. Les actions prises sont comme la volonté de briser ce lien social. Les coupes budgétaires c'est la remise en cause de tout le maillage culturel". 

"Chalon dans la rue, c'est - 100 000 euros en 2016 avec déjà une baisse en 2015. Oui, on nous dit que le festival sera maintenu mais quid du CNAR ?"

"Même chose sur le Musée Nièpce où l'établissement ne peut même plus procéder à des acquisitions et on nous fait miroiter un musée de l'image, exhumé d'une lointaine époque, avec un prévisionnel à 40 milions d'euros. La pétition lancé autour du musée Niepce a réuni déjà plus de 6000 personnes issues de plus de 72 pays, même si on nous a accusé de désinformation" lance Guy Talès sur le dossier. 

Sur le dossier d'Ema Fructidor, les communistes chalonnais font une petite distinction entre la ville de Chalon et le Grand Chalon, qui lui n'a pas procédé à des coupes budgétaires, mais pour Nathalie Vermorel, "la stratégie est vicieuse puisqu'on prend le prétexte de désaccord entre des salariés de la structure pour mettre à mal les formations. On prend appui sur un conflit interne pour arrêter une formation qui répond à un besoin local. Les jeunes issus de couches sociales modestes devront se tourner vers quelle formation universitaire et à quel coût ? On ne peut pas empêcher des jeunes de se former sous prétexte d'un conflit interne. C'est inadmissible". 

"A Chalon, on s'attaque aux politiques culturelles, de différentes manières, qu'on le veuille ou non" rajoute Nathalie Vermorel. "Il y a une forme de cohérence territoriale à rechercher. La question est de savoir comment la culture et l'enseignement supérieur doivent mailler le territoire. On ne peut se satisfaire d'arguments économiques. Il est injuste qu'une caste soit noyée dans l'argent et qu'une majorité de gens s'interroge sur ce qu'ils doivent sacrifier. La culture et le savoir sont les seules choses susceptibles de faire évoluer les mentalités et les choses et on comprend dès lors très bien la stratégie du repli sur soi et de l'ignorance de l'autre". 

A l'occasion de Chalon dans la rue, les communistes chalonnais seront dans la rue, afin d'interpeller et de sensibiliser la population. 

Laurent Guillaumé