Saône Doubs Bresse

Longepierre : Guy Thiebaut prêt à vous faire revivre, sur la scène même du "crime", "l'affaire Vaux et Petit", une erreur judiciaire à la française

Longepierre : Guy Thiebaut prêt à vous faire revivre, sur la scène même du "crime", "l'affaire Vaux et Petit", une erreur judiciaire à la française

Le mercredi 19 juillet, à Longepierre, Guy Thiebaut, le président du comité pour la mémoire de Pierre Vaux et Jean-Baptiste Petit, fera à nouveau revivre en plein air et en pleine nuit l’histoire de l’une des plus importantes erreurs judiciaires françaises. Une opportunité à ne pas manquer !

Pierre Vaux. Pour de plus en plus de Chalonnais, c’est juste le nom d’une école élémentaire et pour la grande majorité des habitants de Pierre-de-Bresse, celui d’un collège. Pour les aspirants à la fonction de professeur des écoles de l’Education Nationale, dont la grande majorité n’ont même pas la curiosité de se demander qui était Pierre Vaux, à l’instar de la plupart leurs formateurs d’ailleurs, c’est juste une salle de cours de l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE) de Mâcon. Et parce que tel est le cas, l’erreur judiciaire dont furent victimes au XIXème siècle cet instituteur et un autre républicain innocent (Jean-Baptiste Petit) pourrait très facilement rejoindre les oubliettes de l’histoire…

Fort heureusement, le comité pour la mémoire de Pierre Vaux et Jean-Baptiste Petit, présidé par Guy Thiebaut, veille au grain. Et, relayé par des élus locaux tels que le maire de Longepierre (Daniel Canet), des conseillers départementaux et le président de la Communauté de communes Saône Doubs Bresse (Philippe Decroocq), le souvenir de l’affaire Pierre Vaux et Jean-Baptiste Petit est entretenu, pour nous rappeler à tous que non seulement la justice, parfois, peut s’égarer, mais qu’il faut également demeurer vigilants et ne jamais trop vite se fier aux apparences.

Comment ce souvenir est-il concrètement entretenu ? De façon pour le moins assez classique, par l’érection d’une stèle au cœur de la commune de Longepierre, inaugurée le 21 octobre 2007, près d’un siècle après la réhabilitation des deux hommes. Mais aussi, plus original et surtout plus pédagogique, par la mise en place d’un « sentier historique », à l’initiative du comité précité, qui permet en une quinzaine d’étapes, de revivre l’ « affaire des incendies », racontée par Guy Thiebaut.

Ce sentier, vous pourrez le suivre en nocturne ce mercredi 19 juillet 2016, à partir de 21 h 30, si, bien sûr, le temps le permet. Info-Chalon.com vous recommande en tout cas vivement de le « faire ».

Indéniablement doué d’un certain talent pour raconter une histoire qui lui tient manifestement à cœur, Guy Thiebaut, ancien conseiller municipal de Longepierre qui a inlassablement œuvré pour que le tabou de « l’affaire Vaux et Petit » n’en soit plus un dans la commune, vous explique tout, détaille tout, n’élude rien, le tout en donnant son avis personnel, qu’on peut faire sien ou pas mais qui, toujours, vous force à réfléchir. Si bien que très vite, vous êtes captivé par cette histoire dont, au mieux, vous ne connaissiez que les grandes lignes et qui se révèle être un véritable scénario de film à suspense, qui pourrait devenir celui d’un bon thriller si un réalisateur de talent – c’est-à-dire le contraire de la plupart des nases nous infligeant leurs « films » à longueurs d’année- voulait bien s’y coller.

L’ « affaire des incendies de Longepierre », en quelques mots

Au début du Second Empire instauré à la suite du coup d’Etat de celui que Victor Hugo nommera bientôt de « Badinguet » (Louis-Napoléon Bonaparte, alias « Napoléon III), la commune de Longepierre est frappée par une série d’incendies criminels, qui détruisent de nombreux bâtiments et font deux morts. Très vite, deux personnes se retrouvent accusées d’en être à l’origine : l’instituteur Pierre Vaux et Jean-Baptiste Petit, des profils dont le républicanisme hérisse le conservatisme des notables de Longepierre. Ces derniers ont beau protester de leur innocence, ils sont condamnés le 25 juin 1852 aux travaux forcés à perpétuité, puis déportés en Guyane, comme le seront plus tard les « Communards », déportés, eux, en Nouvelle-Calédonie.

Problème : une fois Pierre vaux et Jean-Baptiste Petit derrière les barreaux, les incendies reprennent à Longepierre… Si bien qu’il faut se résoudre à trouver de nouveaux coupa…, pardon : suspects.

Au bout d’un moment, un certain Gallemard est finalement confondu. Mais comme celui-ci se suicide en prison, « ceux que l’on sait désormais être innocents ne sont pas blanchis pour autant » (Louis Devance). Et ils ne le seront pas avant le début d’une autre affaire dans laquelle un autre innocent, le capitaine Dreyfus, sera lui aussi broyé par la machine judiciaire, bien que finalement innocenté, lui aussi, en 1906, par la Cour de cassation. En effet, ce n’est que le 16 décembre 1897 qu’interviendra la réhabilitation de Jean-Baptiste et (à titre posthume) de Pierre Vaux…

Samuel Bon

Infos pratiques:

Départ de la visite à 21h30.

Durée : 2 hrs

Inscription obligatoire auprès de l’Office de tourisme Saône Doubs Bresse, au 03.85.91.87.52

Tarifs : 3 euros – 1 euro pour les moins de 13 ans

Prévoir des lampes torches et chaussures confortables (parcours accessible à tous).

Pour être informé en cas d'orage et d'annulation, laissez votre numéro de portable par mail à [email protected]