Chalon sur Saône

Darmanin/Pulvar, Ciotti, Moretti... Marine Le Pen a décoché les flèches

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Venue en Saône et Loire soutenir la candidature de Julien Odoul, sur le terrain de jeu à Gilles Platret, Marine Le Pen a réagi à plusieurs sujets nationaux et notamment sur les questions sécuritaires.

L'agression du maire d'Ouges en Côte d'Or est venu remettre de l'huile dans les rouages de la mécanique du Rassemblement National. Et ce ne sont pas les derniers faits divers dont le meurtre d'une jeune femme de 22 ans à Hayange en Moselle qui viendront tarir le puits du côté de Marine Le Pen. Autant de sujets d'actualité auxquels viennent s'ajouter l'ambiance dans les services de police et de gendarmerie. 

"Faire coup double"

"C'est une séquence électorale pas deux élections" ont rappelé conjointement Julien Odoul et Marine Le Pen, considérant que l'étape des régionales et des départementales est la première étape vers les élections présidentielles de 2022.

"Localisme et démétropolisation"

Marine Le Pen a rappelé un certain nombre de sujets sur lesquels nombre de candidats en dehors du Rassemblement National ont exprimé des prises de position analogues. "Nous sommes précurseurs sur un certain nombre de sujets à l'image du localisme, concept sur lequel nous sommes rejoins et je m'en félicite". "Nous sommes pour les avantages donnés aux circuits courts mais aussi pour la démétropolisation dans les territoires alors que l'Etat a abandonné l'aménagement du territoire laissant la main invisible du marché... le contraire de la civilisation. C'est une régression mais qui n'est pas une fatalité". 

Les difficultés à venir

Marine Le Pen a pointé après l'épisode sanitaire de ces derniers mois, "la responsabilité des régions. Les difficultés sont à venir mais les régions auraient dû prendre le taureau par les cornes". 

Eoliennes

Julien Odoul a renvoyé Gilles Platret "face à ses contradictions. Il a voté tous les budgets alloués au développement des éoliennes et vient aujourd'hui marquer son opposition ?". "C'est un drame, une pollution  mais aussi un drame économique  avec des régions entières qui basculeront dans la précarité énergétique" a prévenu Marine Le Pen marquant le fait "avant que je ne décide de les démonter en tant que Présidente". 

Loi Dupont-Moretti

"Une loi inutile et hypocrite" a qualifié la Présidente du Rassemblement National. "Le malheur est souterrain mais on le connait. Il faut agir urgemment et on ne peut plus faire semblant ni être complice de ça ". Marine Le Pen a marqué sa ferme opposition à voir la justice française " se transformer à l'anglo-saxonne". "Je remarque les qualificatifs employés par Monsieur Dupont-Moretti en 2010 sur les tribunaux d'assises... depuis a-t-il été touché par la lepinisation des esprits" s'est-elle amusée à l'égard du Garde des Sceaux. Elle a demandé son attachement " à ce que les peines prononcées soient exécutées, si c'est simple. Les peines de plus de 6 mois devront être éxécutées aux deux tiers avant tout aménagement". 

Elle a demandé le "retour du vrai sursis" mais aussi "une vraie loi de programmation sur la justice qui n'existe plus en France depuis des années" ainsi "qu'un milliard d'euros pour l'embauche de magistrats" ou encore "le renvoi des étrangers qui sont condamnés. La qualité de vie dépend de la sécurité". 

Le retour du secret de l'instruction

Sur des sujets qui tiennent à coeur au sein du Rassemblement National et dont les éléments publiés dernièrement dans la presse parisienne agacent, Marine Le Pen a réclamé "le respect du secret de l'instruction comme un secret médical. Tout le monde doit être soumis au secret de l'enquête. C'est essentiel au fonctionnement de la démocratie alors que les méthodes sont détestables et violent la présomption d'innocence. 

L'Appel aux patriotes convaincus

Sur l'idée de voir des élus tels qu'Eric Ciotti comme ministrable dans son éventuel gouvernement, Marine Le Pen a ouvert portes et fenêtes à destination "des patriotes convaincus". "Ils pourront rejoindre la dynamique qui s'installe et y trouver leurs places" a-t-elle lancé à ces élus LR bien marqués par leurs prises de positions. "Mon problème ne sera pas de trouver des ministres mais de les choisir". 

Darmanin vs Pulvar

"Je suis lassée de ce cirque. Ce n'est pas à la hauteur de la gravité nationale".

Platret au sein d'une majorité régionale pilotée par Odoul ? 

Marine Le Pen ne s'est pas opposée à l'idée, "mais elle serait conduite nécessairement par Julien Odoul et sur des lignes claires". Un message d'ouverture adressé aux LR alors que les points se compteront le 20 juin au soir du premier tour des régionales. Sur les prises de positions LR, Julien Odoul et Marine Le Pen ont rappelé "que c'est ce dont les Français ne veulent plus. LR a un énorme problème de clarification de sa pensée et de la clarté de ses convictions. Qui aujourd'hui rassemble en France si ce n'est le Rassemblement National, on voit des fusions mais pas des ralliements."

Laurent Guillaumé