Bourgogne

RÉGIONALES : Le plan de la liste écologistes et solidaires pour une relance plus écologique de l'économie

RÉGIONALES : Le plan de la liste écologistes et solidaires pour une relance plus écologique de l'économie

Dans l'opinion, écologie ne rime pas forcément avec économie. Histoire d'en finir avec les clichés, Claire Mallard, tête de liste départementale pour la Saône-et-Loire, nous présente le programme économique de Écologistes & Solidaires de Stéphanie Modde, candidate pour les élections régionales. Plus de détails avec Info Chalon.

«Plus d'industries, moins de carbone!»


Une formule qui résume à elle seule le programme économique de la liste Écologistes & Solidaires.


Claire Mallard, tête de liste pour la Saône-et-Loire de Écologistes & Solidaires nous donne les grandes lignes du programme économique concocté par les 116 candidats rassemblés autour de Stéphanie Modde, la cheffe de file de cette liste et candidate pour être à la tête de la Bourgogne Franche-Comté aux élections régionales qui auront lieu les 20 et 27 juin prochains, en même temps que les départementales.


La liste pour qui, «La transition écologique protège nos entreprises et nos emplois».


C'est vrai que pour beaucoup d'entre nous, comme indiqué dans le chapeau ci-dessus, l'économie est un terrain sur lequel on attend pas les écologistes.


Pour tordre le coup à cette idée reçue, la tête de liste départementale nous présente les 9 points de ce programme économique.


«La Bourgogne Franche-Comté est une des régions les plus industrielles de notre pays. Pourtant la désinstrualisation y est massive faute d'avoir anticipé les mutations nécessaires. Surtout que les activités carbonnées sont en nette perte de croissance aussi bien dans les secteurs de l'autonomie, de l'énergie ou de l'aéronautique. De plus, les grandes entreprises, exposées à la mondialisation, ferment les unes après les autres et les sous-traitants font face à une crise de la demande, une crise sanitaire et une crise sociale», nous indique cette dernière.


Selon elle, «la crise climatique impose de nombreux schémas de développement dans nos entreprises» comme l'économie d'eau et de ressources naturelles.


Pour cette liste soutenue par Cap Écologie, Génération Écologie et Europe Écologie - Les Verts (EELV), la transition écologique est une formidable opportunité pour notre région entre l'économie verte, l'économie de proximité et la relocalisation des industries.


Premier point évoqué par Claire Mallard, la filière Énergies.


«Les territoires ne pourront pas compter sur les acteurs actuels pour faire évoluer cette filière. La région et les citoyens doivent se réapproprier l'énergie», nous explique-t-elle.


Parmi les propositions de la liste de Stéphanie Modde concernant la filière Énergies qui représente plus de 5000 emplois dans la région, la promotion de la mini-hydraulique dans le cadre de mises aux normes environnementales des sites existants tant en songeant à l'Yonne et le Doubs qui ont un potentiel inexploités. Autres proposition intéressantes, soutenir l'émergence de sociétés de maintenance et d'ingénieurie (remplacement d'installations énergivores, installations "énergies renouvelables", ... ) et renforcer les formations techniques dédiées aux énergies renouvelables pour accélérer les conversions.


Autre point abordé, la filière Mécanique.


«Des entreprises ont réussi à se diversifier avec une montée en compétences et une expertise sur des spécialité? D'autres entreprises restent malheureusement très dépendantes de grands donneurs d'ordre et sont démunies quand ceux-ci ferment leurs activités régionales», déplore la tête de liste pour qui «les intérêts de la filière mécanique et l'économie circulaire doivent converger».


La liste Écologistes & Solidaires propose de soutenir ces entreprises en croissance par le renforcement des formations en mécanique, de favoriser l'émergence d'un véritable marché local de la pièce détachée, de créer un réseau d'économie circulaire pour les entreprises en reconversion et d'aider ces entreprises à intégrer de nouvelles technologies comme l'impression 3D à hase de plastique recyclé ou recyclable, par exemple.


La filière Mécanique représente 52 000 emplois en Bourgogne Franche-Comté.


Autre filière importante dans notre région, celle de l'automobile.


«Les constructeurs automobiles convertissent des usines à la refabrique* d'anciens véhicules en véhicules électriques ou hydrogène moins polluants. La région dispose de centres de production et de stockage de pièces détachées», poursuit Claire.


Pour soutenir cette filière Automobile qui emploie plus de 45 000 personnes dans notre région, les écologistes proposent de faire émerger des centres de refabrique, de coordonner les formations automobiles existantes vers la montée en compétences pour la réparation ou la transformation, de soutenir les garages solidaires, mais aussi d'étendre la refabrique à d'autres modes de mobilité (ferroviaire et cycle) ou encore de soutenir les projets de diversification en maintenance ferroviaires et sidérurgique.


«Les solutions simples n'existent pas!», rappelle-t-elle.


Concernant le 4ème point, à savoir celui de la filière nucléaire, la tête de liste regrette que «des dizaines de milliards ont été engloutis dans une filière réduite à des rafistolages dangereux».


«Il faut maintenant investir ailleurs sinon ce sont les contribuables et usagers qui en paieront le prix fort! Tout le monde a encore en tête les erreurs de fabrication de la cuve EPR produite au Creusot», poursuit Claire qui précise également que les métiers nucléaires de la région sont «essentiellement métallurgiques», comme les forges du Creusot, et «liés aux techniques de soudure».


La liste propose d'orienter progressivement les métiers liés à la filière nucléaire vers les chantiers de démantèlement des centrales nucléaires existantes, de soutenir les projets de recherche pour une «neutralisation des déchets et éviter l'enfouissement» ainsi que les projets de reconversion vers la maintenance nucléaire pour une augmentation de la sécurité.


Notons que la filière nucléaire, c'est plus de 10 000 emplois en Bourgogne Franche-Comté.


Autre filière importante évoquée par la tête de liste départementale, le plastique avec 45 000 emplois dans notre région.


«Le packaging plastique est dopé par la crise sanitaire actuelle et le retour du tout jetable», nous explique la Saône-et-Loirienne.


Selon elle, cette situation sanitaire est «liée à la présence de microplastiques dans notre alimentation, nos sols et nos rivières».


Une situation qu'elle qualifie d'«alarmante».


Parmi les propositions, citons pêle-mêle le fait de soutenir la recherche pour la transformation de matériaux biosources à faibles impacts environnementaux et les alternatives comme l'utilisation de chanvre pour le bâtiment et le textile mais aussi structurer l'économie circulaire locale et les filières de recyclage et promouvoir la recherche d'alternatives au tout jetable.


6ème point abordé celui de la filière aéronautique qui représente 6300 emplois en Bourgogne Franche-Comté.


«L'aéronautique, stoppée par la crise sanitaire, est concurrencée oar des modes de transports plus vertueux. Les sous-traitants aéronautiques régionaux hautement qualifiés doivent saisir les opportunités de reconversions», explique-t-elle.


La liste de Stéphanie Modde propose d'accélérer la reconversion vers les filières horlogère, santé, micromécanique et automatisation qui sont en déficit de compétences.


Claire Mallard a ensuite évoqué la filière hydrogène émergente, «une opportunité d'énergie verte pour l'économie l'industrie à condition d'être produite à partir d'énergies renouvelables».


«Un effort gigantesque de recherche et d'amélioration doit être conduit avant de concrétiser des emplois», prévient la tête de liste.


Selon Écologistes & Solidaires, il faudrait structurer la filière en cohérence avec la production d'énergie renouvelable suivant le schéma européen sur l'éolien, soutenir la recherche tout en exigeant la localisation des brevets en France, coordonner l'émergence des formations des métiers de l'hydrogène et favoriser l'émergence d'un écosystème de petites entreprises.


Les deux derniers points abordés par Claire Mallard sont pour une vie en entreprise apaisée et les aides conditionnées.


«La financiarisation des entreprises mondialistes a provoqué une extrême tension entre salariés, cadres dirigeants, sous-traitants et collectivités locales. Ce n'est pas soutenable!», s'exclame-t-elle.


Parmi les solutions proposées par Écologistes & Solidaires, promouvoir la responsabilité sociétale des entreprises, accompagner ces entreprises dans leur progression vers l'égalité femme-homme, soutenir les filières organisant une saine répartition des richesses entre les acteurs suivant des schémas innovants et résilients, les filières de l'économie sociale et solifdaire et les initiatives locales d'e-commerce en circuits courts.


Parlant des aides conditionnées, la tête de liste nous explique que la Région «soutiendra les investissements compatibles avec la lutte contre les inégalités, contre le dérèglement climatique, le maintien de l'emploi, la relocalisation... en favorisant une économie de proximité résiliente et non délocalisable».


La liste de Stéphanie Modde propose entre autres de soutenir l'économie locale par la commande publique, conditionner l'aide à à l'investissement à des processus économisant l'eau et l'énergie, favoriser la refabrique d'installations existantes, aider les entreprises utilisant des matériaux biosourcés issus de la biomasse végétale ou animale et pouvant être utilisés comme matière premières dans la construction, flécher les aides vers les petites entreprises, exclure des aides les entreprises opérant une optimisation fiscale agressive qui réduit la richesse de nos territoires, subordonner les aides aux grandes entreprises à des conseils d'administration paritaires.


En montrant «patte verte» sur l'économie dans son projet, la liste conduite par Stéphanie Modde a des solutions concrètes face à la mondialisation, la désinstrualisation et peut combiner écologie et économie.

 

* Ou rétrofit. Reconnue comme une solution de mobilité durable, elle favorise l'économie circulaire et une activité porteuse d'emplois en France. C’est une solution vertueuse de recyclage permettant aux automobilistes de donner une seconde vie à leur véhicule thermique.

 

 

 

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati