Agglomération chalonnaise
Se reconvertir (Portrait 6) L’ex-citadine lyonnaise devient floricultrice à Bresse-sur-Grosne
Par Nathalie DUNAND
Publié le 25 Septembre 2021 à 10h44

Avec son mari et ses deux enfants, elle a quitté Lyon pour s’installer dans le Clunisois. De la ville à la campagne, du bureau à la terre des fleurs, Anne-Laure Laderrière a osé, à 36 ans, le grand écart. Retour sur une reconversion vers les racines de la terre.
Après des études d’urbanisme, Anna-Laure Laderrière travaille 10 ans comme chargée de mission pour une association de développement local et médiation sociale, chargée de développer des points d’accueil pour un public fragile. Ça, c’était la vie urbaine, et dans une grande ville. Qu’est-ce qui a provoqué l’envie d’autre chose ?
« En 2014, mon compagnon et moi avons fait un voyage de 8 mois à l’étranger. À notre retour, nous avions l’envie d’une autre vie. J’avais fait le tour de mon poste et j’avais ce nouveau désir : travailler chez moi, en lien avec la terre. Sans projet plus précis. »
Un cheminement qui n’est pas simple
Une envie d’autre chose… Un écho à une prise de conscience plus globale – chez ce jeune couple comme tant d’autres de leur génération – que la vie professionnelle ne doit pas être une parenthèse quotidienne en apnée, mais qu’elle doit, au contraire, avoir du sens et s’accorder aux valeurs qu’on porte en soi et au rythme de vie qui nous convient.
Celui d’Anne-Laure ne lui convenait plus. : « Nous avions déjà une conscience environnementale, nous faisons attention à ce que nous mangions. J’avais plein d’aspirations et d’envies, mais avant d’arriver à mon projet de fleurs, ça a pris un temps de maturation. On veut aller vers quelque chose qui a plus de sens, mais vers quoi précisément ? C’est un cheminement qui n’est pas simple, tantôt réactivé – par la naissance de notre premier enfant notamment – tantôt freiné : j’avais un CDI, et j’allais vers un inconnu professionnel. »
Le déclic : le mouvement Slow Flowers
De 2014 à 2017, il y a eu cette errance, entre deux vies, la vie réelle et celle, confusément rêvée. Une reconversion n’est pas une porte que l’on claque. Comme celle d’Anne-Laure, elle peut avoir une période de deuil d’une ancienne vie professionnelle, et parfois d’un sursaut.
Celui d’Anne-Laure prend forme le jour où elle lit un article sur le Slow Flowers. « C’est un mouvement qui a émergé outre-Atlantique et dans les pays anglo-saxons, et qui remet à sa place la logique de la saisonnalité de la fleur, sa production locale et le circuit court, explique Anne-Laure. Ça a fait tilt : j’alliais le travail de la terre et l’aspect créatif. »
Les aidants du projet
Anne-Laure a entamé sa reconversion professionnelle en tant que floricultrice en 2019 pour créer la ferme florale Pollen et boutons en avril 2021. Quels ont été les organismes qui l’ont aidée ?
« J’ai eu la chance de suivre une formation qui m’a beaucoup aidée à structurer mon projet, justement appelée « De l’idée au projet », prise en charge par Pôle emploi à la suite de ma rupture conventionnelle. Elle soutient des projets agricoles dits atypiques. On y retrouve des personnes en reconversion. Cette formation est portée par le Grand Besançon, Terre de lien, un réseau associatif qui se mobilise pour lutter contre la disparition des terres agricoles (aider les agriculteurs à acquérir des terres, s’occuper de la transmission des installations pour les agriculteurs en retraite) et l’AFOCG du Doubs (Association de Formation à la Comptabilité et à la Gestion du Doubs). Ces 3 organismes méritent d’être connus parce qu’ils font des choses formidables.
Je suis passée aussi par la Chambre d’agriculture qui est une source de contacts utiles. »
Mon parcours est un peu atypique parce que je n’ai suivi aucune formation horticole. La plupart passent un BPREA. D’abord parce que j’avais 2 enfants en bas âge, et que j’ai eu un bel échange avec une enseignante reconvertie elle aussi en floricultrice, qui n’avait pas non plus suivi de formation technique. Au début on a des doutes, on fait des erreurs, mais, avec un bac + 5 en poche, je voulais m’extraire d’un parcours conventionnel. »
Puis il a fallu trouver l’habitation, avec un minimum de terrain pour la production des fleurs. Anne-Laure et Damien recherchaient depuis 2018 et ont trouvé enfin, à Bresse-sur-Grosne. « Finalement, cette reconversion n’a pas été seulement un changement de métier, mais un changement de vie, de cadre et de valeurs. »
Dernier conseil pour les lecteurs d’info-Chalon qui pensent à la reconversion sans oser encore ? « Il faut se recentrer sur soi, ne pas se laisser balloter par des conseils contradictoires de l’entourage, et laisser le temps à la reconstruction. En plus, on est une génération qui sent bien qu’elle ne fera sans doute pas le même métier toute sa vie. »
Par Nathalie DUNAND
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Pollen et boutons - Ferme florale
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Samedi prochain : Reconversion (7). L’alternance demande une volonté réciproque, mais parfois les portes s’ouvrent difficilement. Témoignage de Céline



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