Givry

Givry a commémoré sa libération

Givry a commémoré sa libération

C'est sous un léger crachin intermittent que la municipalité de Givry a rendu hommage ce lundi soir aux combattants et aux victimes de l'épisode de la libération de Givry, le 5 septembre 1944.

Après une étape au Clos Salomon avancée pour des raisons pratiques avant 18 heures, le maire Sébastien Ragot a lu, dans le parc du côté de l'école Lucie-Aubrac, le témoignage de l'abbé Bernaut : ce jour-là, la jeune Léocadie Czyz, à peine vingt ans, a su berner les soldats allemands et traverser de l'autre côté du front, coupant à travers champs jusqu'à Saint-Gengoux pour revenir dans l'après-midi avec les chars d'assaut du Capitaine Oster, informées des positions de l'ennemi.

Le maire a ensuite déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative, aux côtés de quatre membres du Conseil des Jeunes et de la propre fille de Léocadie Czyz, Mireille Richard, qui perdit sa mère une dizaine d'années après la fin de la guerre, alors qu'elle n'avait que huit ans. En retrait, se tenaient les adjointes Marie-Noëlle Le Carrer et Magali Barraut, ainsi que le président du Grand Chalon Sébastien Martin et le député Rémy Rebeyrotte.

La dure réalité de la guerre

Après une sonnerie aux morts et une minute de silence, c'est au Monument aux Morts que s'est poursuivi l'évènement, avec davantage de participants, dont Janpi, le dessinateur de la BD consacrée à Léocadie et publiée l'année dernière. À nouveau, Sébastien Ragot a lu un témoignage de cette journée historique, comment la différence des bruits de pas mit la puce à l'oreille qu'il allait se passer quelque chose, comment les hommes valides de moins de 60 ans furent réquisitionnés pour se munir de pioches et se rendre à la mairie, comment un officier allemand enfonça la porte de l'église et molesta le curé qui allait justement apporter la clé de la mairie.

C'est lorsque l'on entend parler des âpres combats à Mortières ou à l'ancienne gare, avec canardage par l'aviation et explosion d'une mitrailleuse ennemie mais aussi le cortège de victimes civiles de balles perdues (ou pas), dans les vignes ou dans les jardins, que l'on prend un peu plus conscience de ce qu'endurent en ce moment d'autres hommes et femmes plus loin à l'est, et qu'on se demande comment on réagirait depuis notre torpeur estivale.

La cérémonie s'est terminée avec, tour à tour, le Chant des Partisans, un nouveau dépôt de gerbe et une nouvelle minute de silence, et la Marseillaise, avant que les anciens combattants ne remettent les drapeaux à la ville de Givry et que les participants n'aillent partager le verre de l'amitié dans le parc Georges Laporte.

Guillaume GENETET