Journée de mobilisation pour FO au CHS de Sevrey

Journée de mobilisation pour FO au CHS de Sevrey

Communiqué de presse


Coup de chaud sur l’hôpital : Au CHS de Sevrey comme dans l’ensemble des hôpitaux publics Français l’été dernier a été très chaud, l’absentéisme lié à l’épuisement, cumulé aux nombreux postes vacants ont constitué un cocktail détonant et anéantissant pour nos établissements. Nos syndicats prédisaient pourtant ce triste scénario depuis des années. Les manques de moyens grandissants entrainent fermetures de services, perte des vocations et désertification médicale, le tout devant une population en détresse toujours plus grande. La Covid a bien évidemment fait déborder ce vase déjà trop plein.

Au CHS de Sevrey, le manque de personnels médico-soignant a engendré la fermeture d’une unité d’admission de 25 lits ainsi que de lits de soins de suite et de géronto-psychiatrie (et ce n’est pas terminé). Si l’optimiste d’il y a quelques mois pouvait nous laisser espérer à une réouverture probable, la situation actuelle ne laisse guère d’espoir ! Les personnels sont aujourd’hui blasés, ils perdent progressivement le sens de leur vocation auprès des patients. Le CHS voit partir ses médecins depuis plusieurs mois. Nous n’avons pratiquement plus d’internes en psychiatrie depuis plus d’un an, nos médecins s’épuisent jours après jours à se remplacer et combler les manques toujours plus nombreux. Ils doivent enchainer les gardes et astreintes pour assurer la continuité des soins et répondre à une législation sur l’isolement et la contention absurde et chronophage qui les embolisent en permanence.

Un Praticien Hospitalier présent à l’hôpital pendant 8 heures un dimanche ne gagne que 40€ ! C’est la réalité dans nos hôpitaux publics aujourd’hui. Les soignants sont aussi en souffrance, nous n’avons jamais eu autant de démissions que depuis la crise sanitaire. Crise qui a rincé une profession en mal-être et sur les genoux pour l’avoir aujourd’hui totalement couchée ! elle n’attire plus, les salaires ne sont pas à la hauteur, poussés par une inflation galopante ! A Sevrey le départ de tous les Directeurs laisse un personnel à l’abandon, pire, l’absence de délégation de décision a amplifié les carences laissant des services en grandes difficultés, l’absentéisme n’a été remplacé partiellement que tardivement dans un hôpital qui présente pourtant un excédent budgétaire de près de 2 millions d’euros !

Excédent nécessaire au projet de reconstruction de l’établissement à neuf d’ici quelques années, cela est évidemment plus qu’indispensable dans cet hôpital de plus de 50 ans. Aujourd’hui, l’inquiétude est de savoir qui restera pour travailler dans ce nouvel hôpital? plus de cinquante patients sont actuellement en attente d’hospitalisation, ou aux urgences ou chez eux, certains sont délirants, d’autres suicidaires et tous en grande souffrance psychique. L’hôpital ne peut plus répondre décemment en France aux besoins de cette population fragile et vulnérable alors que le peu de lits dont nous disposons hébergent des patients stabilisés qui, par manque de structures d’accueil médico-sociales n’ont nul part où aller ! Les malades ressentent les premiers ses conditions de travail difficiles, cela se traduit malheureusement souvent par de la violence parfois extrême ! Les professionnels sont admirables de courages, animés malgré tout par leur humanisme et font leur maximum pour leurs patients au sein d’une institution complexe au point qu’elle en est devenue inhumaine avec ses propres agents ! 

Tout cela n’est malheureusement pas spécifiques à Sevrey et le CHS a néanmoins la capacité de rebondir, nous en appelons aujourd’hui à la nouvelle Direction sur le point d’arriver à se saisir sérieusement et sincèrement des nombreux problèmes, en luttant contre tout ce qui peut engendrer clivages ou injustices afin de remettre l’humain au cœur de notre mission première de soins et de service public.

Le syndicat Force Ouvrière avec deux autres syndicats hospitaliers (UNSA et CFDT) signataires du Ségur de la santé estiment que les consultations et réponses gouvernementales ne respectent pas ce qui a été convenu et donc ne sont pas de nature à améliorer la situation au sein de la Fonction Publique Hospitalière.

Nos conditions de travail continuent de se dégrader et cela s’aggrave depuis plusieurs mois. Chaque jour, des services sont en grève, d’autres ferment, des malades ne trouvent pas de lits, nos anciens sont victimes dans les EHPAD du manque de personnel. Chaque jour, des agents quittent la fonction publique hospitalière.

Nous revendiquons :

Une relance dynamique des négociations dans le cadre du Ségur, restées en standby depuis plusieurs mois, une augmentation des effectifs et des plans de formation, des moyens budgétaires adaptés aux besoins de santé, une augmentation des salaires par la revalorisation du point d’indice au regard de l’inflation et la revalorisation de certaines grilles indiciaires, notamment pour les catégories C (Ouvriers, administratifs, agents de service) et B (Aides-Soignants…). Enfin, nous nous opposons à la réforme des retraites, synonyme de régression sociale, à la veille du passage en force du gouvernement usant de son 49.3 comme arme de destruction massive !


Cyril FOLTRAN,

Représentant du Personnel , Syndicat Force Ouvrière CHS Sevrey