Faits divers

Rue du Champ Gaillard à Chalon, ivres et violents, seul lui est jugé et condamné

Rue du Champ Gaillard à Chalon, ivres et violents, seul lui est jugé et condamné

« Pourquoi, monsieur, si vous êtes victime de violences de la part de madame vous n’avez rien dit aux policiers quand ils sont venus en juillet dernier ? » Dans le box des comparutions immédiates, un homme âgé de 29 ans comparaît ce jeudi 14 septembre pour répondre de violences sur sa compagne.

C’était il y a quelques jours, le 10 septembre à 8h30 du matin, la police se présente, appelée ainsi que les pompiers pour un blessé sur la voie publique. Les policiers trouvent là « un individu » dont une main saigne, il présente une carte d’identité espagnole. Avec lui : une valise, un sac à dos, un sac plastique, remplis de ses affaires. Il vit avec sa compagne juste là, au seul étage d’un petit immeuble, rue du Champ Gaillard à Chalon. Son alcoolémie ? 1,5 gramme. 

Madame est au domicile. Un médecin fixera 4 jours d’ITT pour une plaie à la lèvre supérieure, trois ecchymoses au cou, douleur au niveau du rachis (cervical, on suppose), deux bleus sur le bras droit et un état d’anxiété. La police s’était déjà déplacée pour eux, ou à cause d’eux, en juillet dernier.
« C’est pas moi », dit le prévenu assisté d’un interprète (il est tunisien). Il dit qu’il est victime d’elle. C’est possible. Maître Peleija le plaidera. On ne s’étend pas, le contexte lui est défavorable du début à la fin.

Déjà connu de la police

Outre le certificat médical et le témoignage de la voisine qui produit même des photos de traces de coups antérieures sur la victime, il se trouve que monsieur est connu de la police chalonnaise : interpellé en janvier dernier au volant, avec alcool et sans permis de conduire. Et puis sa situation administrative : il n’est pas en règle, la préfecture a délivré une OQTF. 

Il vivait chez elle

Maître Andali parle pour la victime. « Ce ne sont pas les premiers faits de violence. Elle a peur, elle ne comprend pas ce qui a déclenché la colère de monsieur. Elle ne veut plus jamais le revoir. » Ça faisait environ un an qu’ils étaient ensemble et qu’il vivait chez elle. 
« Il est tout à fait normal et juste d’aller en prison quand on a commis des violences sur son conjoint. » Madame Saenz-Cobo, vice-procureur, requiert une peine de 18 mois de prison avec maintien en détention. 

 « Les deux gueulaient et s’insultaient » 

Contexte pour contexte, « madame était complètement ivre, elle aussi et une fois encore » plaide maître Peleija qui reprend l’histoire, auditions des protagonistes en main. La victime a déclaré : « J’ai dit des mots méchants mais je ne l’ai pas insulté. » Le voisin du dessous a témoigné : « Les deux gueulaient et s’insultaient. » Elle a reconnu avoir poussé son conjoint et lui avoir donné une gifle. Enfin, « la situation administrative de monsieur ne doit pas influer sur la peine. »

10 mois, incarcéré 

Le tribunal déclare le prévenu coupable, le condamne à la peine de 10 mois de prison, ordonne son maintien en détention, « compte-tenu de la gravité des faits et surtout en l’absence de gages de réinsertion ». A sa sortie il aura l’interdiction de contact avec la victime par tous moyens, pendant 3 ans. 

FSA