Bresse Chalonnaise

Incendies volontaires à Simandre – le prévenu est maintenu en détention provisoire

Incendies volontaires à Simandre – le prévenu est maintenu en détention provisoire

Quelque 80 paires d’yeux sont braqués sur le tribunal, ce lundi 8 janvier 2024. Tout Simandre n’est pas là mais c’est comme si : une escorte introduit dans le box un enfant du pays qui doit répondre de pas moins de 9 incendies volontaires sur sa commune.

Une autre destruction par le feu est venue s’ajouter au rôle : à Baudrières, dans la nuit du 8 au 9 novembre. L’homme conteste être responsable de ce fait, ainsi que de celui du 8 octobre, si on a bien compris. 
A ce jour, peu importe car si l’expert psychiatre a pu rencontrer le prévenu au centre pénitentiaire où il est incarcéré depuis le 10 novembre dernier, l’avocate de la défense, elle, n’a été désignée que bien tardivement. Trop tardivement pour pouvoir travailler sur ce très volumineux dossier : elle demande un renvoi auquel tout le monde souscrit.

Entre juin et novembre, dix feux ont mis Simandre en tension

Le prévenu est né en janvier 1986 à Saint-Rémy. Il a un bac agricole, il vit et travaille à Simandre, et il est, de surcroît, pompier volontaire. Le SDIS, dument représenté sur le premier banc de la salle, doit en avoir gros, comme toutes les victimes au dossier. Dix feux, allumés à partir de juin dernier jusqu’à fin novembre, il est heureux que l’auteur au moins de 8 d’entre eux ait été arrêté. Des hangars ont flambé, du matériel agricole, des centaines de tonnes de fourrage, des bottes de paille et même « une maison d’habitation ».

Pyromanie, alcool, mais pas d’altération du discernement selon le psychiatre

Le président évoque rapidement des éléments de personnalité du prévenu. L’homme a un enfant, est séparé de sa compagne. Surendetté, il a vendu son logement il y a un an, et il est devenu locataire. 
L’expert psychiatre n’a pas relevé d’abolition ou d’altération du discernement du prévenu au moment des faits. Le rapport d’expertise parle de « pathologies de pyromanie et d’alcool » dit le président.

« J’ai reconnu, le jour de mon arrestation. Je tiens à m’excuser auprès des victimes. Le mal est fait, je sais, mais je tiens à m’excuser. »

 Maintien en détention provisoire : risque de réitération et risque pour la sécurité du prévenu 

Le ministère public requiert le maintien en détention du prévenu d’ici à son jugement pour deux raisons : d’une part le risque de réitération, « un risque important » ; d’autre part, vu la gravité des faits et l’émotion encore vive des parties civiles, voire de l’opinion, « il y a un risque pour la sécurité du prévenu ».

Le tribunal renvoie l’audience à fin février, ordonne le maintien en détention provisoire du prévenu.

FSA