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Les tribulations verbales d’un « Chinois marrant » à Chalon

Les tribulations verbales d’un « Chinois marrant » à Chalon

Quoi ? Un stand-up. Qui ? Bun Hay Mean. Où ? Chalon-sur-Saône, salle Marcel-Sembat. Pour quoi faire ? Amuser la galerie. Ce fut ce vendredi soir 19 janvier l’idée fixe de l’humoriste passé en particulier par le Jamel Comedy Club, en faisant assaut de saillies.

Le rire, invité d’honneur et levier puissant

C’était seulement la seconde date de la tournée de son spectacle « Tous Ego » (après Besançon la veille), son troisième one-man-show en l’espèce, après « Chinois marrant » et « Le monde appartient à ceux qui le fabriquent ». Coquetterie : l’artiste a fait appel en première partie à une raconteuse dans la même veine, à savoir Mélissa, toute nouvelle promue. La glace ainsi rompue, fallait-il encore se retrousser les manches afin de tenir en éveil une assistance qui n’entendait pas spécialement dormir sur ses deux oreilles. Sous l’opulente chevelure de Bun se cachaient ses assertions, où l’art et la manière de démêler le vrai du faux. En cette soirée carte blanche était accordée à la liberté dans toute l’acception du terme, de même qu’au rire libérateur sans entrave aucune. Afin de permettre à ses ouailles d’y parvenir coûte que coûte, le garçon, enclin également aux passages impromptus, n’a jamais tourné la langue sept fois dans sa bouche. Il a ratissé large, l’impro au bord des lèvres de par une tête directionnelle orientée tous azimuts, les éléments de son tout n’ayant à vrai dire pas grand-chose en commun, mais l’essentiel était de maintenir le navire à flot.

Son rôle dans « Astérix&Obélix : L’Empire du Milieu », les téléphones portables, les races, les religions, Macron, des embardées sur la sphère pipi-caca, « On a tous besoin de quelqu’un de plus nul que nous », il y a eu, en substance, de tout pour faire un monde aux allures de décrépitude, chinoiseries incluses. Les objets jetés en pâture çà et là ne le sont jamais inconsidérément.  Derrière un semblant de superficialité, toujours respirent à pleins poumons des messages déchiffrables avec une facilité déconcertante, tant ils sautent aux yeux. Accoupler en quelque sorte l’utile et l’agréable pour un retentissement à la fiabilité certaine.

La recommandation liminaire a été prise au pied de la lettre, le climat ambiant qui en a découlé reflétant une joie de vivre empreinte de vive spontanéité. Ebranlé par l’appui  non surfait de son public énamouré, Bun Hay Mean a fait montre en fin de parcours d’une émotion palpable, très rare à ce niveau. Quoi de mieux qu’une ovation debout afin de rendre à César ce qui est à César ?  

                                                                                                       Michel Poiriault

                                                                                                      [email protected]